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Opinions

Voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide ?

Actualités
15 septembre 2020

Crédit visuel : Pixabay

Par Aïcha Ducharme-Leblanc – Journaliste

La pandémie. La COVID-19. Le coronavirus. Le confinement. L’isolement. On en a assez de ces termes qui ne font que nous rappeler l’étouffoir que la COVID a posé sur nos vies. Mais, et s’il y avait une façon de voir la pandémie, plus précisément ce qu’elle nous a apportés, avec un regard plus positif ? 

Nous n’allons pas nous le cacher. Le confinement, la crainte d’être infecté.e, les nouvelles normes d’interaction, la quasi-annulation de l’année 2020, c’est nul. C’est vraiment nul. 

Ce pessimisme quant à notre situation actuelle, j’en suis certainement coupable. En confinement pendant la rédaction de cet article, je peux affirmer que je me suis murmurée « je hais ma vie » au moins dix fois cette semaine. 

Nos émotions sont réelles, c’est bel et bien un temps pénible, mais je ne peux pas m’empêcher d’essayer de donner un sens plus positif à notre expérience, à mon expérience. 

La pandémie comme un voyage

L’été 2019 fut un été marquant : mon premier voyage seule jusqu’en Espagne, afin de suivre des cours d’espagnol intensifs à l’Université Salamanque. C’était une grande étape à franchir pour moi, et même, une étape extrêmement effrayante, du moins au début. 

Non seulement je me sentais seule, mais je connaissais aussi à peine la culture. Le paysage m’était complètement étranger, je ne savais pas comment interagir avec la population locale, le contact social auquel j’étais familière me manquait déjà beaucoup. Il a fallu que je m’adapte à cette nouvelle vie (temporaire), comme avec la COVID.

En vérité, à chaque fois que je pars en voyage, je prends un risque. La crainte et l’incertitude quant à la tournure que prendra cette expérience sont omniscientes. Je me dirige vers un nouvel endroit sans connaître la culture, je m’efforce de m’adapter à des coutumes et des savoir-faire qui ne sont pas les miens, j’appréhende l’inconnu comme avec le coronavirus.

Bref, je me retrouve loin de tout ce que je connais. Mon voyage en Espagne fut à la fois l‘un de mes voyages les plus difficiles, mais aussi de façon plus importante, l’un des plus enrichissants.  

Une affaire d’acclimatation 

Depuis mars, nous avons également commencé un voyage, peut-être un peu plus déprimant, mais tout aussi truffé de craintes et d’incertitudes. La culture virtuelle et d’enfermement chez soi règnent, la distanciation sociale et le port du masque deviennent monnaie courante, et de nouvelles façons de se saluer sans se toucher sont apprises.

C’est comme si nous étions dans un pays lointain, perdus, questionnant notre décision d’être venu.e.s. Pourtant, malgré les doutes qui nous rongent, les angoisses qui perdurent, l’incertitude à laquelle nous sommes confronté.e.s, je pense que nous pouvons toujours trouver un moyen de profiter du voyage. 

S’améliorer

Donc, comment profiter de ce voyage ? Les derniers mois m’ont en fait apporté beaucoup de joie. Contrairement à ce à quoi je m’attendais, ma vie ne s’est pas arrêtée pendant la pandémie; je n’ai pas passé six mois à me tourner les pouces. Le virus m’a mené vers un voyage personnel de redécouverte, d’amélioration de moi-même.

Moi qui étais autrefois une cause perdue en matière de technologie et d’informatique, je suis sortie de ma zone de confort et je me suis efforcée de me familiariser avec ce monde virtuel étranger et compliqué. Effectivement, je peux finalement dire de vive voix que je suis compétente dans l’utilisation de diverses plateformes en ligne ! 

Le rapport à soi, à sa famille

J’étais censée partir en Argentine cet été. J’étais incroyablement déçue que la COVID-19 m’ait privée de ce séjour de rêve, qui a finalement été remplacé par un séjour de camping où j’ai pu profiter de nature incroyable qu’offre notre pays. Enfant, j’allais souvent camper, et y retourner après plusieurs années m’a rendue toute nostalgique.

Étant obligée de passer plus de temps à la maison, une perspective un peu ennuyeuse à première vue, j’ai pu cultiver des relations plus étroites avec ma famille. Ma grand-mère est décédée cet été. Elle était malade depuis un certain temps, mais, en raison de la pandémie, ma famille avait pris la décision de la ramener à la maison pour qu’elle puisse partir avec dignité, entourée de ses proches. Cela ne serait jamais arrivé en temps normal.

Je vous lance donc un défi : celui de décider si vous pouvez voir cette pandémie comme un verre à moitié plein, plutôt qu’à moitié vide. Pouvez-vous la voir comme un voyage, truffé de nouvelles opportunités, sachant que viendra un retour éventuel à la normalité ? Comme dans le cas d’une expédition qui vous fait découvrir une nouvelle culture, de nouvelles normes sociales, un nouveau paysage.

Pensez-y-bien et bon voyage !

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