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Sports et bien-être

Voix franco-ontariennes : se sentir chez soi loin de la maison

Crédit visuel :  Élodie Ah-Wong – Directrice artistique

Article rédigé par Davy Bambara – Journaliste

Sur le campus de l’Université d’Ottawa (U d’O), la Journée des Franco-Ontariens et Franco-Ontariennes rappelle avec force la vitalité culturelle francophone. Pour de nombreux.se.s étudiant.e.s, appartenir à la communauté franco-ontarienne dépasse largement la simple utilisation de la langue : c’est une source de bien-être, un ancrage identitaire et une boussole pour naviguer dans les défis universitaires. Cette appartenance façonne non seulement les relations sociales, mais aussi la confiance personnelle et la résilience dans un environnement où la population s’exprime davantage en anglais.

Une identité qui rassure et rassemble

Dans un environnement bilingue, le français s’affirme comme un véritable point de ralliement pour celles et ceux qui le parlent. « Être franco-ontarienne, c’est garder vivante une histoire et une culture, tout en trouvant du soutien dans une communauté qui comprend mes réalités », explique Tiana Drey, étudiante en sciences sociales. 

Pour elle, parler français au quotidien procure une véritable sécurité émotionnelle : « C’est un peu comme rentrer à la maison. On n’a pas besoin d’expliquer qui on est. »

Ce sentiment de familiarité se retrouve dans plusieurs récits. Jade Sauvé, étudiante en criminologie, se souvient de son arrivée à l’université : « C’est facile de se sentir isolée quand on vient d’une petite communauté francophone. Mais ici, savoir qu’il existe des espaces pour se rassembler en français, ça change tout. On peut partager nos histoires, nos accents et nos références culturelles, sans avoir à justifier leur importance. »

Le poids de l’isolement et l’importance du soutien

Pour plusieurs, l’appartenance à la communauté franco-ontarienne agit comme un rempart contre l’isolement. Sans ce réseau, beaucoup auraient eu l’impression de traverser leur parcours universitaire seul.e.s, dans un environnement parfois inconnu.

Ève Tremblay , commissaire aux affaires francophones du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa, insiste sur le rôle déterminant des structures de soutien déployées à l’U d’O : « L’Université a mis en place plusieurs programmes et événements pour mettre en valeur la culture franco-ontarienne, et cela se reflète dans le moral des étudiants. » 

Ces efforts prennent la forme d’associations étudiantes dynamiques, de services de santé mentale accessibles en français et de célébrations culturelles qui rappellent la richesse de l’identité francophone.

« Ce sont de petites choses en apparence, mais elles ont un grand impact », ajoute-elle. « Elles montrent aux jeunes qu’ils ont leur place, que leur langue et leur culture comptent autant que celles de la majorité. »

Des repères culturels essentiels au bien-être

Les témoignages révèlent à quel point la langue et la culture francophones nourrissent l’estime de soi.

« Quand on parle notre langue, on se sent entendu.e et respecté.e. Ça nourrit notre confiance et notre résilience »

– Jade Sauvé –

Pour certain.e.s, cette identité se vit comme une fierté culturelle, une façon d’affirmer une singularité précieuse dans un environnement homogénéisant. Pour d’autres, elle est vécue comme une résistance quotidienne à l’assimilation, un acte de préservation d’une mémoire collective. Dans tous les cas, la reconnaissance institutionnelle de cette identité apparaît essentielle.

« Au-delà des célébrations ponctuelles, ce qui compte, c’est de sentir que notre culture a sa place au quotidien », résume Drey. Pour elle, cette visibilité nourrit la conviction que la francophonie n’est pas un héritage fragile, mais un espace vivant et dynamique.

Une célébration qui reflète le quotidien

Cette journée, célébrée sur le campus, dépasse le simple cadre symbolique. Elle reflète une réalité vécue chaque jour par les étudiant.e.s : la volonté de s’ancrer dans une communauté qui leur ressemble et qui les soutient. Dans un monde universitaire souvent marqué par la compétition et l’anonymat, ce sentiment d’appartenance devient un facteur clé de bien-être et de résilience.

Être Franco-Ontarien.ne, c’est donc bien plus qu’une étiquette linguistique , c’est retrouver un espace où l’on peut respirer librement, partager des repères communs et se sentir moins seul.e. En somme, c’est recréer un peu de chez soi, même loin de sa maison d’origine, et se rappeler que la langue et la culture sont aussi des formes de solidarité.

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