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Les virtuoses du putsch

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27 mars 2017

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Par Yasmine Mehdi – Cheffe de pupitre Actualités

CHRONIQUE

Putsch. J’ai toujours trouvé que c’était un joli mot. Capsule étymologique du jour : il s’agit d’un emprunt à l’allemand, de l’alémanique putsch qui signifie poussée, changement.

Dans mon palmarès putsch personnel, la première place est longtemps revenue aux Liberatores romains. Vingt-trois conspirateurs qui se liguent pour assassiner Jules César dans l’enceinte du Sénat : il faut le faire. Pas loin derrière se trouve le putschiste Gygès, assassin de Candaule. Conspirer avec l’épouse du dernier roi de la dynastie des Héraclites afin de le poignarder dans son sommeil : il faut le faire.

Avant que les plus sages d’entre vous ne s’inquiètent de mon intérêt pour le renversement du pouvoir étatique, permettez-moi de plonger dans le vif du sujet. Mardi dernier, j’ai assisté à une tentative de putsch. Avant que vous ne vous affoliez, chères et chers concitoyen.ne.s étudiant.e.s : les troupes de l’Université n’ont pas été mobilisées et aucun blessé n’est à dénombrer, grâce à Zeus.

Les faits se sont produits au TBTC119. Bien que les individus présents ne portassent pas de toges blanches, je vous assure que le lieu ressemblait à s’y méprendre au Sénat romain. L’Assemblée générale de La Rotonde suivait son cours, les esurientes discipuli discutaient des affaires courantes de la publication tout en dégustant pizza et jus exotiques de marque Tropicana.

Cette ambiance bon enfant fût abruptement interrompue lorsqu’un groupe d’une dizaine d’individus fit irruption dans l’Assemblée. Menée par Hadi Wess, futur président de la FÉUO, la coalition adverse entendait renverser le Conseil d’administration de La Rotonde en y plaçant ses proches collaborateurs.

Parenthèse factuelle : Vanessa Dorimain (vice-présidente aux affaires universitaires) et Rizki Rachiq (vice-président aux finances) ont accompagné Wess dans ses ambitions de conquête administrative. Votre fidèle chroniqueuse s’est presque sentie flattée de constater que la moitié de l’exécutif avait pris de son temps si précieux afin de nous accorder son inestimable présence.

Rassurez-vous, concitoyennes et concitoyens soucieuses et soucieux de la démocratie et des principes sacrés de la liberté de presse. La Constitution de La Rotonde, que les Dieux la préservent a empêché la grossière ingérence du pouvoir politique étudiant dans la gestion des affaires de notre journal bienaimé et aucun membre de l’exécutif n’a été élu à notre Conseil d’administration.

Par soucis de ne pas être menacée de poursuite judiciaire – vous seriez surpris de la fréquence à laquelle cela se produit – je me sens obligée de rédiger la phrase suivante : la comparaison entre l’exécutif de la FÉUO et les Liberatores n’est qu’une blague. Non, je ne pense pas que la présence d’une poignée d’individus à l’Assemblée générale d’un journal étudiant puisse réellement se comparer à un coup d’État militaire.

Je vous ferai néanmoins remarquer l’affolement des médias britanniques lorsqu’on annonçait le 17 mars dernier que Georges Osborne, député à la House of Commons, deviendrait rédacteur en chef du quotidien britannique Evening Standard. On dénonçait un flagrant conflit d’intérêt, paraît-il.

Cicéron écrivait que le Sénat romain était « le défenseur, le protecteur de la République ». Petit message à Rizki Rachiq, qui a tenté de s’auto-nominer au poste d’administrateur de notre journal : Je n’ai pas peur de comparer La Rotonde au Sénat romain décrit par Cicéron. Je concède toutefois que George Osborne, ancien ministre des Finances, pourrait être un modèle intéressant à étudier afin de faire face à la situation financière actuelle de la FÉUO.

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