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« À quand le temps où les étudiants seront intégrés aux discussions? »

Web-Rotonde
26 mars 2012

Programme d’études autochtones

Sarah Lanthier | Journaliste Actualités
@SarahLanthier

L’Association des étudiants en études autochtones et études canadiennes ont tenu une assemblée générale pour déterminer les façons d’améliorer leur programme, le 20 mars dernier. Les étudiants s’accordent pour cibler la teneur colonialiste des cours, ainsi que le sous-financement et la faible disponibilité de ceux-ci.

Une lutte étudiante

Une quarantaine d’étudiants ont participé à l’assemblée générale organisée par certains de leurs collègues du programme d’études autochtones. « Ce n’est pas juste une petite flamme, a déclaré William Felepchuk, membre de l’Association des étudiants en études autochtones et canadiennes. On va continuer la lutte jusqu’à ce qu’on atteigne notre but de créer un meilleur programme pour nous et les futurs étudiants. »

Du racisme et une « attitude coloniale »

« L’administration prônent les cours qui apprennent les traditions et la culture européenne et sous finance les études de la diversité des nations autochtones » précise M. Felepchuk. Cette situation s’explique par le manque de financement et le peu de choix de cours offerts aux étudiants du programme. La coordonnatrice intérimaire du programme d’études autochtones, Dalie Giroux, répond simplement que « [l’administration] ajoute des cours EAS au programme cette année ».

Des changements à l’U d’O

Le premier changement que l’Association souhaite apporter concerne le nom du programme. Au lieu du terme « aboriginal » en anglais, les étudiants du programme juge que le terme « indigenous » serait plus approprié « pour refléter le mouvement global applicable à ces études. C’est une critique du colonialisme », souligne M. Felepchuk. Alors que d’autres universités ont déjà adopté cette appellation moderne, « l’U d’O demeure vieux jeu », dit-il. Le deuxième changement concerne l’actuel manque d’espace. Les étudiants souhaitent entrer en négociation pour en obtenir davantage. L’assemblée générale a également élu trois étudiants qui siègerait au comité consultatif des études autochtones pour donner leur avis par rapport au choix de cours de leur programme.

Primordiale à l’actualité canadienne…

« L’intérêt, au niveau universitaire, est de permettre une meilleure connaissance des besoins », souligne Mountaga Diagne, professeur de démographie à l’U d’O. « La volonté du gouvernement de faire des programmes témoigne encore d’un traitement discriminatoire vis-à-vis de l’intégration de la population [autochtone] ». « Il y a souvent une mauvaise conception de l’histoire autochtone qui entraîne beaucoup de racisme parce que cette histoire-là n’est pas enseignée à l’école », ajoute la responsable du Centre de ressources pour les Autochtones de l’U d’O, Patricia Lacroix.

« La richesse du Canada repose sur sa diversité, déclare M. Diagne. Il faut aller au-delà de la conscientisation pour intégrer cette catégorie de population au quotidien. […] La question est actuellement déléguée à un ministère, mais si la question est intégrée à plusieurs secteurs, la stratégie deviendra collective. » Ce dernier précise que l’étude des peuples autochtones apportera cette nuance dans le traitement de la question.

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