Frédérique Mazerolle
Malgré le va-et-vient d’étudiant.e.s dans la salle de l’auditorium du pavillon Marion, le mardi 15 mars dernier, l’Assemblée générale de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) n’aura pas réussi à mobiliser le 1% de la population étudiante requis pour avoir le quorum nécessaire. Depuis ses débuts, les Assemblées générales n’ont toujours pas été en mesure d’obtenir le quorum, reléguant les motions présentées par des étudiant.e.s au Conseil d’administration. Un retour sur ce qui devrait être la plus haute instance de la politique étudiante de l’Université d’Ottawa.
L’Assemblée, présidée par Sylvia Soufi, présidente du Syndicat canadien du personnel et ancienne représentante de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, a pris son envol avec une trentaine de minutes de retard, pour accommoder les gens qui devaient arriver plus tard.
Avant de passer aux présentations des membres de l’exécutif, la présidente de l’Assemblée a rappelé aux gens dans la salle que toute question concernant les relations humaines et les conditions de travail des employé.e.s ne recevraient pas de réponses. Aucune question sur la motion concernant l’abolition du poste de coordonnateur de l’exécutif n’a donc été posée.
Rapports des membres de l’exécutif
Malgré le manque de mobilisation étudiante, les membres du comité exécutif ont tous et toutes, chacun à leur tour, présenté leur rapport respectif avec enthousiasme.
Pour Vanessa Dorimain, vice-présidente aux affaires universitaires, la bonne nouvelle était au rendez-vous. Après avoir passé à travers un vote référendaire en février dernier, le projet d’instauration de la U-Pass d’été commence à se concrétiser. Ainsi, les étudiant.e.s inscrit.e.s à 12 crédits pendant la période estivale ou ceux et celles qui seront en train de compléter en stage COOP auront la chance de se procurer la U-Pass d’été pour la somme de 192, 70$.
Quant au vice-président aux services et communications et nouvellement élu président de la FÉUO pour l’année 2015-2015, Roméo Ahimakin, l’accent aura été mis sur les médias sociaux dans le but de faire la promotion des activités de la FÉUO et plus particulièrement dans le but d’inciter les étudiant.e.s à assister à l’Assemblée générale. « Je cherche toujours à avoir le feedback des étudiants quand il est question du marketing et des communications », a-t-il expliqué.
Cela étant dit, lors de la période des questions, celui-ci a bien dit qu’il aurait pu faire un plus grand effort quant aux publications sur le compte Twitter de la FÉUO, qui est suivi par plus de 4 000 abonnés.
Camelia Touzany, vice-présidente aux finances, s’est dite plutôt satisfaite des chiffres qui ont été affichés pour la dernière année. « Lorsqu’on me demande comment vont nos affaires, je leur dis que ça va très bien », s’est-elle exclamée.
Pourtant, plusieurs chiffres d’affaires indiqueraient que certains services de la Fédération se retrouveraient dans le rouge. En effet, le Centre des droits étudiants affiche un déficit de 45 238$, et il en va de même pour les fonds alloués au marketing (- 70 724$) et à la U-Pass (- 169 885$).
Cependant, le déficit ayant le plus choqué les gens dans la salle aura été celui de l’assurance médicale et dentaire. Touzany s’est tout de suite empressée de rectifier la situation, étant donné le récent vote référendaire sur la question. Avec l’adoption d’une plus grande contribution financière de la part des étudiant.e.s dès l’an prochain, ce déficit devrait se rétablir sous peu, dit-elle.
Échange enflammé entre Robinson et Maylor
Comme convenu dans l’agenda, une période de questions d’environ 20 minutes s’est déroulée suite aux présentations des membres de l’exécutif. Les questions, passant de la présence sur les médias sociaux à l’accessibilité des étudiant.e.s à la U-Pass d’été, ont obtenu réponses.
Nick Robinson, étudiant en physique nouvellement élu au sein du Conseil d’administration, a accusé la FÉUO de faire face à un « déficit démocratique », dû au manque de représentation étudiante directe et à la faible participation des étudiant.e.s lors des élections.
Nicole Maylor, vice-présidente aux affaires d’équité, a tout de suite présenté ses réflexions sur la question, soulevant le fait que ce n’était pas facile pour l’exécutif de mobiliser les étudiant.e.s et qu’au contraire, ce n’était pas la faute de la FÉUO si les étudiant.e.s ne participaient pas autant que la Fédération l’aurait souhaité.
Suite à l’AG, Robinson a tenté de clarifier sa position. « J’admets avoir mal exprimé ma question et d’avoir utilisé un ton trop agressif, et pour cela j’aimerais m’excuser, mais je pense tout de même que le sens de ma question était clair », dit-il.
Cependant, il renchérit que la réponse fournie par l’exécutif ne lui semble que plus ou moins satisfaisante. « J’ai posé la question parce que c’est ça la réalité sur campus. On a beau exprimer des souhaits positifs […] et dire que la prochaine fois sera encore mieux – mais faire ça, c’est de refuser la réalité devant nos yeux. […] Les étudiants ne votent pas, les étudiants ne participent pas et les étudiants s’en fichent de la FÉUO et de ce qu’elle fait. »
Suite à la fin de la période des questions, le quorum n’avait toujours pas été atteint. Selon les deux étudiantes qui s’occupaient des présences, environ 140 étudiant.e.s étaient présent.e.s à la fin de la période des questions. En raison du manque de quorum, les motions présentées seront débattues lors de la prochaine réunion du Conseil d’administration, qui aura lieu le mercredi 23 mars à 17 h.
Alors que le futur de la démocratie étudiante à l’Université d’Ottawa est incertain, l’AG est tout de même décrite dans la Constitution de la FÉUO comme étant la plus haute instance. Reste à voir si une bouffée d’air frais saura raviver la mobilisation étudiante pour la prochaine Assemblée, qui devra se dérouler lors du semestre d’automne prochain.