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Arts et culture

Bouffée d’air frais au Festival du film d’aventure d’Ottawa

Culture
10 janvier 2021

Crédit visuel : Valé­­­rie Soares — Photo­­­graphe

Article rédigé par Fanta Souaré— Journaliste

Un festival de film peut-il avoir lieu lors d’une pandémie ? C’est ce qu’a démontré la quatrième édition du Festival du film d’aventure d’Ottawa (FFAO) qui s’est déroulée du 13 au 22 novembre 2020. Les défis uniques de l’année 2020 ont soulevé des questionnements importants et forcé l’équipe du festival à faire preuve de créativité pour organiser l’événement et aller de l’avant. 

L’événement local rassemble les fanatiques de plein air et leur présente des films d’aventure venus des quatre coins du monde, et a pour philosophie l’ouverture d’esprit et le partage d’histoires. Le festival d’aventure, qui présente une programmation étalée sur plusieurs mois de l’année, offre en janvier une rediffusion de l’édition de novembre, accessible pour les membres ayant acheté un billet lors du premier événement.

Mike McKay, le directeur du festival, énonce que l’aventure est un mode de vie et qu’elle ne se limite pas uniquement aux exploits grandioses et aux montagnes. Il explique que l’aventure prend différentes définitions qui incluent toutes formes de rites de passages et d’exemples de résilience et de courage.

Édition atypique

Si McKay s’est longtemps questionné sur la meilleure façon de rassembler les gens malgré les circonstances exceptionnelles. Le rassemblement est donc devenu une série d’évènements virtuels, parfois accompagnés de quelques présentations en personne respectant les mesures de distanciation sociale.

Shana Césaire, créatrice de contenu pour la FFAO, remarque que le mois de mars 2020 a bouleversé toute la planification du festival ; l’équipe doutait même de la possibilité d’organiser un festival cette année. McKay admet que devoir lancer son projet « dans le vide qu’est internet » et devoir rivaliser avec les autres événements virtuels, en plus de voir les salles de théâtres quasiment vides, a été une expérience démoralisante. Césaire juge toutefois que l’idée du format hybride, en ligne et en personne, a été bien reçue, et a été efficacement mise en place.

En outre, le directeur du festival mentionne que la majorité de la rétroaction reçue sur le contenu en ligne n’a concerné que des problèmes techniques et des plaintes. Il rapporte aussi que les circonstances font qu’il a été difficile pour lui de créer une connexion émotionnelle avec le public. 

Si McKay explique que tous les billets se sont vendus, l’édition de cette année n’était cependant pas comparable à celles des années précédentes. Il n’a d’ailleurs pas de réticence à admettre que selon lui les gens sont aussi très fatigués d’être rivés devant des écrans.

Mandat communautaire

Melanie Dahling, comédienne et créatrice de contenu pour la FFAO, ajoute que malgré les difficultés, McKay fleurit sous pression et que les circonstances l’ont poussé à innover. Elle mentionne que l’édition pandémie de la FFAO a permis d’atteindre un public qui ne se limite pas à celui de la ville d’Ottawa.

De même, McKay s’exclame que dès ses débuts, l’événement avait pour objectif de créer un espace où rassembler et toucher de nombreux esprits ; un endroit où les aventurier.ère.s, les innovateur.rice.s et où celles et ceux qui n’ont pas peur de prendre des risques pourraient se rencontrer. Il exprime que cette communauté qu’il décrit ne se limite pas qu’aux adeptes de sports extrêmes, il tente aussi de promouvoir la diversité dans son public à travers la sélection des métrages présentés. 

Le directeur du festival accorde une grande importance aux parties de la programmation du festival qui selon lui ouvrent l’esprit. Il souligne le rôle important des femmes dans la production et la réalisation des films, ainsi que la valeur des histoires des personnes de couleur et diverses communautés indigènes. Il explique vouloir peindre un portrait représentatif de tou.te.s les aventurier.ère.s du monde. 

Peu importe les changements effectués au niveau de sa structure, McKay n’a pas voulu délaisser les valeurs de collectivité et de solidarité du FFAO. Le film Elle Aime de Darcy Hennessey Turenne a été présenté au FFAO. La réalisatrice explique que le but de son métrage était simplement de transmettre son sens de l’émerveillement et de la fantaisie avec ses images vivaces de planche à neige et de culbutes extrêmes, relever les petits bonheurs qu’elle tire de la vie qu’elle vit en plein air.

2021 sous un autre angle

McKay renchérit que l’orientation pour l’année 2021 sera très différente. Il est fier que son équipe ait pu s’adapter au virtuel, mais il ne veut plus simplement s’adapter, et souhaite repousser les limites de la créativité et transformer le festival en une expérience qui dépasse les films. 

Alors que les gens ont soif d’autres choses, que ce soit des activités en plein air ou en rivière, ou encore un ciné-parc, l’équipe du FFAO ne se limitera pas à créer un festival typique de films. Elle pense notamment à organiser un concours pour encourager les cinéastes locaux.ales à créer des métrages.

Déterminés à donner aux gens l’occasion de se rassembler au soleil dans ces moments sombres et solitaires, McKay et son équipe ont hâte d’innover et pensent à planifier le festival pour l’été 2021. L’aventure devient de tirer le meilleur de cette année et de laisser place à leur imagination pour planifier un événement de valeur.

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