Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique
Article rédigé par Marie-Ève Duguay – Cheffe du pupitre Arts et culture
L’astrologie existe depuis plusieurs siècles et est pratiquée à travers le monde. Cependant, Lorraine Binet, astrologue de carrière qui compte plus de 30 ans d’expérience, révèle que c’est une pratique qui est souvent mal comprise. Elle souligne que, contrairement à la croyance populaire, l’astrologie n’est pas une tradition occulte : il s’agit plutôt d’une technique de décodage.
Racines antiques
Mélanie Houle, professeure au Département d’études anciennes et de sciences des religions à l’Université d’Ottawa (U d’O), explique que l’astrologie date de plus de 4500 ans. C’est au premier millénaire, en Mésopotamie, que la séquence du zodiaque a été développée. Les Babylonien.ne.s estimaient que les astres avaient été créés par les dieux et les déesses dans le but de communiquer avec les humains et de régler le temps.
La professeure à l’U d’O indique qu’à l’époque, c’était l’ensemble de la population qui avait recours aux prédictions astrologiques. Celles-ci servaient surtout à annoncer les épidémies, à prédire les défaites militaires et à estimer les périodes de prospérité financière, par exemple.
Utilités multiples
Si l’astrologie n’est plus utilisée aujourd’hui comme elle l’était à ses tout débuts, elle possède encore de nombreuses fonctions. De fait, Houle mentionne que la pratique peut « établir des prédictions en fonction du ciel de tous les jours ; elle peut établir ses pronostics pour l’année et même pour la vie d’un.e individu.e au moment de sa naissance ». La personnalité des gens peut même être expliquée par les signes astrologiques.
La professeure à l’U d’O croit que l’astrologie représente pour plusieurs une pratique sans risque qui rassure énormément puisqu’elle « donne l’impression d’avoir de l’emprise sur ce qui nous échappe ». Binet partage que ses client.e.s, qui sont souvent introspectif.ive.s en nature, la consultent pour donner un sens à leur vie et régler des problèmes divers.
Fonctionnement astral
Selon Houle, l’astrologie propose la présence d’une corrélation entre la position des astres et la vie sur Terre. « La Terre, en tournant autour du Soleil, délimite une ceinture : c’est le plan de l’écliptique, qui est divisé en 12 constellations zodiacales. La Terre et les autres planètes font apparaître successivement le Soleil devant le cadre de ces constellations », illustre-t-elle. C’est à partir de la position des planètes, du Soleil et de la Lune dans le cercle écliptique que sont établies les cartes du ciel. Celles-ci sont ensuite interprétées par les astrologues, en fonction des qualités attribuées aux astres.
Houle affirme qu’il existe plusieurs écoles de pensée en astrologie et de nombreuses façons de faire. Binet se sert de la date, de l’heure et du lieu de naissance de ses client.e.s pour étudier leur carte du ciel. C’est à partir de celle-ci que l’astrologue peut décoder les symboles et faire ses « prescriptions », pour ensuite interpréter les événements et les défis de la vie de ses client.e.s. Elle invite également ses client.e.s à intervenir et à donner leurs interprétations, dans le but de dresser un portrait plus complet de leur profil astrologique.
Pratique pour tou.te.s
Binet confirme que les hommes ne correspondent qu’à dix pour cent de sa clientèle. S’il est vrai que ce sont surtout les femmes qui pratiquent, les deux professionnelles s’accordent pour dire qu’il n’y a pas de profil spécifique des individu.e.s qui ont recours à l’astrologie. D’après Houle, c’est « un peu tout le monde et n’importe qui qui peut consulter les astres […] ».
L’astrologue partage que sa clientèle est plus souvent âgée, puisqu’elle croit « qu’il faut avoir un certain vécu pour s’arrêter et se questionner ». Cependant, plusieurs jeunes consultent également leurs informations astrologiques par l’entremise de sites internet, par exemple. C’est le cas d’Alyssia Lepage-Valenzuela, étudiante de troisième année en marketing à l’U d’O. Elle a surtout l’habitude de « consulter [ses] horoscopes du passé pour comparer les prédictions à ce qui est réellement arrivé ».
Malgré la grande popularité de l’astrologie moderne, plusieurs individu.e.s demeurent sceptiques. Binet témoigne d’ailleurs que certain.e.s de ses client.e.s avouent avoir de la difficulté à croire ses prédictions après une première session, et que la compréhension ne vient qu’avec un peu de recul. Elle souligne cependant l’importance d’une bonne ouverture d’esprit pour pouvoir profiter des bienfaits de l’astrologie.
« Rien n’empêche de consulter les astres si on y trouve du réconfort ou si cela semble fonctionner d’une façon ou d’une autre », rassure Houle. Selon elle, il n’est pas nécessaire de comprendre les origines et le fonctionnement du phénomène afin de pouvoir bénéficier pleinement de ses effets.