Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Gabriella Santini – Contributrice

Comme pratiquement tous les services de l’Université d’Ottawa, la Banque alimentaire, gérée par le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), a dû s’adapter aux contraintes sanitaires liées à la pandémie. La transition vers les services en ligne a toutefois été accompagnée d’imprévus ; à cause d’une erreur de programmation sur son site internet, la Banque alimentaire du SÉUO a rendu publiques les informations privées de 111 étudiant.e.s  de l’Université d’Ottawa.

C’est par courriel que le SÉUO a informé, le 12 janvier dernier, les usager.ère.s de la Banque alimentaire de deux incidents impliquant la violation de leurs informations personnelles. « J’étais confuse lorsque j’ai appris que mon information avait été rendue publique tout ce temps. Je croyais que je remplissais le formulaire en confidence », s’exclame une usagère du service de la Banque alimentaire, qui souhaite rester anonyme.

Des renseignements confidentiels fournis à travers le formulaire de commande mis en place pour cet automne sur la plateforme Google Forms, tels que le nom, l’adresse, le courriel, le numéro de téléphone, le numéro étudiant ou encore les raisons de la commande, ont été affichés entre le 7 décembre 2020 et le 5 janvier 2021. D’autres informations, contenues dans le formulaire de commande de nourriture utilisé pour l’été, ont également été rendues publiques entre le 15 octobre 2020 au plus tôt et le 5 janvier 2021.

Remédier à la situation

« C’est une erreur de la part de la Banque alimentaire, et on la regrette beaucoup. Cet été et cet automne, on a malheureusement activé un bouton sur le formulaire de commande qui laissait les usager.ère.s voir les réponses précédentes ; des réponses qui auraient dû être confidentielles », explique Tim Gulliver, commissaire à la revendication du SÉUO.

« Notre banque alimentaire a fait preuve de flexibilité […]. Une équipe exceptionnelle d’étudiant.e.s a délivré la nourriture à celles et ceux qui en ont eu besoin. Mais comme tou.te.s les étudiant.e.s, nous faisons des erreurs », remarque Gulliver. Le lien baptisé « Voir les réponses précédentes » et le formulaire de commande à partir duquel les informations confidentielles étaient visibles ont depuis été supprimés. En guise de dédommagement, le SÉUO a offert aux étudiant.e.s concerné.e.s un abonnement d’un an au service Equifax Complet Supérieur, afin de prévenir la fraude de crédit et le vol d’identité.

Le Syndicat étudiant travaille actuellement à changer ses politiques de confidentialité et reçoit de l’aide juridique pour qu’une telle erreur ne se reproduise plus, espérant ainsi regagner la confiance des étudiant.e.s. « Nous savons que les étudiant.e.s affecté.e.s sont très déçu.e.s, et qu’ils.elles seront réticent.e.s à utiliser notre service dans le futur. Nous avons donc collaboré avec les autres succursales de la Banque alimentaire d’Ottawa pour que les étudiant.e.s aient l’option de recevoir leurs services autre part, où ils.elles se sentent plus confortables », affirme Gulliver.

Service essentiel

Certain.e.s étudiant.e.s demeurent cependant perplexes. « Dans le futur, je vais faire plus attention. Je vais m’assurer que le problème soit arrangé avant d’utiliser leurs services […]. Il y a un sentiment de honte rattaché à l’utilisation des services de la Banque alimentaire. C’est dommage qu’on ne puisse plus leur faire confiance », déplore l’étudiante ayant utilisé leurs services.

Selon Statistique Canada, « près d’un Canadien sur sept déclare vivre une situation d’insécurité alimentaire » ; Gulliver insiste donc sur l’importance d’apporter le soutien du Syndicat aux étudiant.e.s en vue de la crise d’insécurité alimentaire qui persiste depuis le début de la pandémie. Il affirme vouloir et devoir faire mieux pour la communauté universitaire. La Banque alimentaire du SÉUO demeure un soutien en ces temps de crise, et d’autres services, comme celui de la Banque d’alimentation d’Ottawa, demeurent accessibles.