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Sports et bien-être

Basketball professionnel : Les défis de la nouvelle équipe sportive ottavienne

Web-Rotonde
3 avril 2013

– Par Léa Papineau-Robichaud – 

Ottawa accueillera une toute nouvelle équipe de la Ligue nationale de basketball du Canada (NBL Canada) pour la saison 2013-2014. Bytown Sports & Entertainment est propriétaire de cette équipe. Pour la NBL Canada, il s’agira d’une neuvième équipe.

Après environ deux ans de travail de l’organisation nouvellement propriétaire, la ligue a finalement donné son accord pour créer une équipe dans la Capitale nationale. « Même si c’est une ligue de niveau moyen, il faut que quelqu’un mette des centaines de milliers, peut-être même des millions de dollars de sa propre poche pour acheter et supporter une équipe. C’est beaucoup de risques pour un propriétaire », précise Norm O’Reilly, professeur agrégé et chercheur à l’École des sciences de l’activité physique de l’Université d’Ottawa. Toutefois, le président de Bytown Sports & Entertainement, Gus Takkale, un ancien Gee-Gee et auteur du populaire livre 5 C’s in Change, est bien préparé. Son objectif principal: « Amener de l’espoir et des opportunités aux jeunes qui veulent pratiquer le sport qu’ils aiment, sans avoir à déménager dans le Sud ou en Europe. »

Une installation peu idéale

Cette nouvelle équipe sportive ottavienne devra faire face à plusieurs défis. L’un d’entre eux sera d’attirer les amateurs à ses matchs. La formation évoluera à la Place Banque Scotia en attendant que les travaux de redéveloppement du parc Lansdowne soient terminés, ce qui risque d’avoir un impact sur le nombre de spectateurs, puisque Kanata n’est pas très près du centre-ville. « Selon des recherches, une installation au centre-ville est beaucoup plus avantageuse au niveau des affaires et de la rentabilité, plutôt qu’une installation rurale. Donc ce sera un gros défi », explique M. O’Reilly. Pour sa part, Bytown Sports & Entertainment croit que les gens feront quand même la route pour assister aux matchs. « Pour les conducteurs, il y a beaucoup de stationnements à un prix raisonnable. Pour les usagers du transport en commun, Ottawa a un bon système, particulièrement pour les universités. De plus, des forfaits d’autobus pour des groupes seront mis sur pied à différents endroits à Ottawa et ses environs. On espère que les amateurs viendront supporter l’équipe de basketball locale », indique la vice-présidente des opérations commerciales, Paula Deek.

Norm O’Reilly rappelle aussi que l’ambiance est plus importante que la grandeur du stade. Si le stade est difficile à remplir parce qu’il est trop grand, cela nuit à l’ambiance. « Selon moi, c’est impossible de vendre 20 000 billets pour une ligue comme celle-là. S’ils vendent 3500 billets, c’est déjà beaucoup de monde mais, à la Place Banque Scotia, ce sera vide avec seulement 3500 personnes », décrit le professeur. L’organisation propriétaire se dit tout de même prête à faire face à ces défis qui entourent l’installation où évoluera l’équipe. « On voit que la Place Banque Scotia attire des milliers de personnes avec le basketball universitaire et on est très excités d’amener un produit de niveau élevé et professionnel sur le terrain de basketball », se réjouit Mme Deek

Toujours sans nom

L’organisation avait annoncé en février dernier, suite à un concours qui demandait à la population de trouver un nom pour leur équipe, que la formation porterait un maillot de couleurs noir, blanc, orange et argent et répondrait au nom de Tomahawks. Il va sans dire, un vent de protestation provenant majoritairement des peuples autochtones avait suivi cette annonce. « Un nom c’est très sensible, si tu as un nom sexiste, un nom qui ne représente pas la ville, un nom qui n’est pas bilingue ou bien qui touche une communauté particulière, c’est un gros problème », explique M. O’Reilly. Bytown Sports & Entertainment est ainsi revenu sur sa décision et le nom définitif de l’équipe sera connu sous peu. Il s’agit d’une étape importante pour l’équipe car, souligne M. O’Reilly, le nom et le logo deviendront une marque avec le temps. « Au début, il faut vraiment trouver un nom intéressant et des couleurs intéressantes pour la marchandise. Pour une équipe de deuxième niveau comme cette équipe de basket, si c’est une bonne marque, si ça a un beau look et un nom cool, ce sera une façon de vendre des billets et d’augmenter l’intérêt des gens », ajoute-t-il.

Un impact très minime

Cette nouvelle équipe sportive à Ottawa n’aura pas un gros impact économique sur la ville, selon M. O’Reilly. « Au début, il n’y aura pas beaucoup d’impact mais, si l’équipe grandit et la ligue aussi, ou bien si le club a un grand succès dans des tournois et des championnats, l’intérêt de certaines personnes pourrait être touché et elles pourraient commencer à investir ici. » Le professeur explique que l’impact économique d’une équipe sportive est normalement dépendant des partisans qui suivent leur équipe à l’étranger. « Quand on regarde des équipes universitaires en Oregon par exemple, il y a peut-être 20 000 personnes qui voyagent avec l’équipe, donc ça apporte un impact énorme pour les hôtels, les restaurants, etc. », décrit-il. En ce qui concerne les impacts intangibles, comme l’installation d’une compagnie étrangère à Ottawa, il ne devrait pas y en avoir non plus, puisque la NBL Canada est une ligue de deuxième niveau.

Maintenant que la saison approche, l’équipe devra, selon Paula Deek, engager les bonnes personnes pour le personnel entraîneur et les joueurs. Elle souligne qu’il y aura des essais à Ottawa et dans différentes villes en juin et juillet prochain.

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