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Bon COP, bad COP : Quel bilan tirer de la COP26 de Glasgow ?

Malek Ben Amar
3 février 2022

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Malek Ben Amar – Journaliste

La Conférence des parties (COP) de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est une réunion annuelle à laquelle des États parties participent. La 26ème édition de la COP (COP26) s’est déroulée à Glasgow, du 31 octobre au 12 novembre 2021, avec 40 000 participant.e.s environ.

Une présentation intitulée « Bon COP, bad COP : Quel bilan tirer de la COP26 de Glasgow ? » a été organisée par les représentant.e.s du Centre Québécois du droit de l’environnement ayant assisté en personne à la première semaine de la COP26. Elle a eu lieu le 26 janvier 2022, dans le cadre du cours Politique environnementale mondiale (POL 4590) donné à l’Université d’Ottawa (U d’O).

Sensibiliser et apprendre

Comme l’a indiqué Anna Bogic, coordinatrice du Centre d’études en politiques internationales et personne ressource de la présentation, les témoins de la COP26 tiennent à partager leur connaissance et expérience pour sensibiliser le public au sujet des changements climatiques.

Il y a deux ans, une conférence similaire avait eu lieu lors de la 25ème édition de la COP. Une équipe d’étudiant.e.s ayant assisté à la COP25 à Madrid était venue de l’Université de Sherbrooke pour partager leur expérience lors d’un événement organisé par l’U d’O. « C’est exceptionnel et fascinant de pouvoir y aller et de voir comment ça se déroule. Toutes les rencontres, les activités et les politiques sont intéressantes. Pour cela, on tient à organiser une discussion là-dessus après chaque COP », explique Bogic.

Thomas Burelli, professeur agrégé à la Faculté de droit de l’U d’O, a assisté à la COP26 et discute de l’importance de revenir sur cet événement et d’en analyser le déroulement ainsi que les résultats  : « On s’adresse aux étudiant.e.s pour leur rapporter de la manière la plus transparente possible les négociations qui ont eu lieu à Glasgow. C’est toujours mieux de leur expliquer le rôle spécifique des observateur.ice.s, qui est bien différent de celui des délégations étatiques récitant le texte en tant que tel. »

Comment s’est déroulée la COP26 ?

Alexandre Lillo, chercheur postdoctoral au Centre de droit public à l’U d’O, a également fait partie de la COP26 pendant une semaine et est l’un des panélistes participant à la présentation. Lors de son intervention, il a partagé ses remarques concernant la grandeur de l’événement. « C’était impossible de tout couvrir, l’événement était gigantesque et beaucoup de choses se déroulaient en même temps. Il fallait être stratégique pour décider de ce qu’on allait faire et suivre », raconte-t-il.

Burelli a ensuite discuté des objectifs fixés par la présidence britannique, notamment le maintien de l’élévation de la température sous les 1.5 degrés. Il a indiqué que la logique a été renversée lors de l’Accord de Paris. « On ne fixe plus d’objectifs concernant la réduction de l’émission des gaz à effet de serre, on demande plutôt aux États de communiquer leurs contributions volontaires à ce sujet. On leur fait confiance, et l’on espère qu'[…] on réussira à garder une élévation raisonnable de la température, soit de 1.5 degrés », ajoute-t-il.

Les mécanismes de financement ont également été discutés lors de cette présentation. Lauren Touchant, chercheuse postdoctorale au Centre du droit de l’environnement et de la durabilité mondiale, indique à ce sujet que l’objectif de 100 milliards par an promis par les pays développés pour aider les autres pays dans le besoin n’a pas été atteint. Ceux-ci, selon elle, sont invités à doubler leur financement climatique pour l’adaptation d’ici 2025.

Le bilan…

La COP26, d’après ses témoins, était une expérience enrichissante, particulière et intéressante. Même la ville de Glasgow était aux couleurs de la COP26, selon Touchant, qui a remarqué l’ambiance particulière régnant sur les lieux. Elle confie que beaucoup de vitrines avaient affiché des messages destinés à la population générale afin de montrer leur implication. De plus, les groupes d’intérêts ont soutenu les leaders autochtones, principalement d’Amérique latine, à travers des messages ciblant ces peuples.

Néanmoins, en ce qui concerne le contenu et les conclusions à tirer, Lillo indique au milieu de son intervention que les COP s’accumulent, et les résultats sont encore assez difficiles à obtenir en pratique.

Burelli, quant à lui, pense que ce ne sera pas la dernière, et donc que l’on devrait s’attendre à plusieurs autres COP. Il rappelle que la 27ème édition va clore les trente ans depuis le début de la toute première COP. 

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