Important déficit du régime de retraite de l’U d’O
– Par Émilie Deschamps –
Un déficit actuariel de 59 000 000 $ dans les régimes de retraite obligera l’U d’O à ajouter 7 900 000 $ à ses contributions pour les prochaines années. Cette contribution pourrait même atteindre 30 000 000 $ si l’Université doit revoir à la baisse certaines des hypothèses sous-tendant son budget
C’est ce qui ressort du budget 2013-2014 de l’Université présenté au Bureau des Gouverneurs lors de leur réunion du 31 mai.
L’Université consulte en ce moment ses employés au sujet d’une réforme des pensions qui pourrait pallier ce déficit, a confirmé Christian Rouillard, président de l’APUO (Association des professeurs de l’Université d’Ottawa). L’ensemble des salaires que verse l’Université ainsi que les avantages sociaux représentent déjà près de 60% des dépenses. Le budget de l’Université est de plus de 900 000 000 $.
Un contexte défavorable
Partout dans le monde, les régimes de retraite font face à des difficultés de financement. « Certaines hypothèses actuarielles sur lesquelles se sont basés ces régimes ne se sont pas réalisées. On a vécu avec des taux d’intérêt de 20% dans les années 90. Des taux comme ça, ça ne reviendra plus », explique Marc Chabot, professeur au département des sciences comptables de l’UQAM.
La crise financière de 2008 explique en partie cette situation, mais il faut aussi tenir compte de la volatilité des marchés et des taux d’actualisation très faibles. Ceux-ci influencent l’évaluation de la valeur du régime de retraite à long terme.
Selon M. Chabot, plusieurs solutions sont envisageables. Transformer les régimes à prestations déterminées en régimes à cotisations déterminées est une option populaire auprès des entreprises. Les prestations flexibles ou conditionnelles à la santé financière du régime sont une autre possibilité. « Il faut faire preuve d’originalité. Je pense qu’il va y avoir des modifications importantes à faire. C’est une question de partage de risque entre l’employeur et les employés », avance M. Chabot.
Et tous les autres
76 310 000 $ sont accordés aux bourses et à l’aide financière, 2 354 000$ à la publicité et 4 000 000 $ aux quatre priorités du plan Destination 2020.
Parmi ces quatre priorités, l’amélioration de l’expérience étudiante récolte le plus gros montant, avec 2 600 000 $, alors que 600 000 $ sont attribués au bilinguisme et à la francophonie. « Les sondages réalisés auprès des étudiants révèlent des cotes inférieures à celles de la moyenne d’autres universités semblables » quant à la qualité de l’expérience étudiante, affirmait en 2009 le rapport annuel du Programme de gestion de risque présenté au Bureau des gouverneurs.
En ce qui concerne les revenus engrangés par l’Université, 40% viennent des droits de scolarité et plus de 50% de subventions.