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Bureau des gouverneurs « À l’encontre des intérêts de la majorité sur le campus » – Mousseau

– Par Christopher Bernard –

Le Bureau des gouverneurs (BDG) est l’instance décisionnelle suprême de l’Université d’Ottawa. Ses membres votent les décisions financières, notamment des frais de scolarité. Les étudiants de l’U d’O ont trois représentants au BDG, soit Vincent Mousseau, Myriam Whalen et Anaïs Elboujdaïni. La Rotonde s’est entretenue avec M. Mousseau et Mme Whalen pour en apprendre davantage sur leurs années comme représentants siégeant au Bureau des gouverneurs, mais surtout, sur leurs frustrations.

La Rotonde : Comment a été votre année au BDG?

Vincent Mousseau : Vraiment frustrante. Pour moi, ça a commencé avec la réunion durant laquelle ils ont voté la hausse des frais de scolarité, donc je me suis senti vraiment comme si je ne pouvais rien faire. Ça m’a donné un grand malaise. Ça été une bonne introduction à comment je me sentirais cette année au BDG!

Myriam Whalen : Stressante et intéressante! J’ai commencé avant Vincent, mais après cet événement, j’ai compris les difficultés qu’on allait avoir pendant l’année et pendant les années futures. On nous a carré- ment dit qu’il n’y avait aucun intérêt pour nos idées ou même pour considérer un gel.

LR : À quoi ressemble une réunion du BDG?

MW : Je pensais qu’il allait y avoir un peu plus d’ordre et surtout une opportunité de présenter nos idées. Même au secondaire, au conseil étudiant, on avait un certain type d’ordre, mais pas au BDG. Quand on veut présenter, on se fait dire « ah bin allez ici », on y va, et puis ils nous disent « peut-être pas maintenant, peut- être le prochain mois ». On voit qu’il n’y a pas beaucoup de façon de montrer nos idées.

VM : Pour moi, en rentrant, j’étais surpris. Il y a de la bouffe, mais de la bouffe luxueuse. Des fromages fins, du Perrier, etc. J’ai trouvé ça choquant ; ce sont nos frais de scolarité qui payent ça.

LR : En entrevue avec La Rotonde l’année dernière, Mmes Whalen et Elboujdaïni avaient mentionné la création d’un site web qui présenterait des informations concernant le BDG. Où en êtes-vous avec la création d’un tel site web?

MW : Ça ne s’est pas vraiment continué. C’est quelque chose qui devrait se faire l’année prochaine, c’est sûr. On essayait de mettre ça à jour le plus possible, mais c’est difficile de faire ça à un ou deux ; on est tous des étudiants. C’est difficile d’avoir l’information pour le BDG, c’est difficile de mettre un site à jour quand on ne reçoit l’information que quelques heures avant la réunion.

LR : « Comment le BDG peut-il être plus transparent?

MW : Une chose qui m’a surprise, c’est quand on regarde ailleurs. On avait des réunions avec le BDG de Carleton et eux leur réunion n’est même pas filmée. J’étais contente qu’au moins pour nous tout est filmé! Les vidéos sont sur leur YouTube et c’est mis à jour. L’U d’O ne veut pas mettre de l’accent sur les réunions. Les étudiants ne sont pas invités aux réunions. C’est difficile pour nous trois, avec nos pouvoirs, d’inviter des gens. On n’a même pas accès aux courriels des étudiants.

VM : Je dirais que l’espace actuel à la chambre du Sénat est inaccessible pour une majorité des étudiants. Je suis allé sur le site du BDG hier pour trouver la date exacte de la prochaine réunion. Je n’ai pas pu la trouver. J’ai dû me connecter sur notre serveur et m’identifier pour pouvoir savoir où était la réunion. La réunion du comité de sélection du président, elle, est affichée sur le site.

LR : Avez-vous parfois l’impression de légitimer une institution qui n’en a rien à faire de votre opinion?

VM : De temps en temps, oui. Mais je pense que notre présence est utile parce que ça nous donne une légitimité face aux autres étudiants. On ne peut rien changer sans leur soutien. J’ai l’impression que les membres du BDG sont là pour bénéficier des membres corporatifs. Quand la Banque Nationale a un siège au BDG, c’est clair que c’est parce que les banques bénéficient de l’endettement étudiant. On doit dire que les intérêts corporatifs de la vaste majorité des représentants au BDG sont opposés aux intérêts de la vaste majorité de gens sur le campus, c’est-à-dire les étudiants.

MW : Je ne pense pas que le BDG soit contre les étudiants. C’est vrai que notre présence est importante. Les membres extérieurs veulent comprendre nos enjeux! Quand l’Université est là et leur donne des chiffres sur le déficit, on voit que ça pèse pour beaucoup. Pendant la réunion du budget, on a présenté l’option de présenter des budgets alternatifs. Quelques membres ont aussi voté pour, mais on a encore beaucoup de travail à faire.

LR : En entrevue avec Allan Rock, celui-ci nous a mentionné que la possibilité d’adopter le désinvestissement allait revenir au BDG. Pensez-vous que c’est une option que le BDG peut étudier sérieusement?

MW : Des membres qui disent « est-ce qu’on devrait désinvestir ou investir plus pour pouvoir contrôler la compagnie », je pense qu’ils le prennent en considération. Peut-être pas pour les bonnes raisons, mais c’est une question qui est étudiée.

VM : C’est difficile à dire. Désinvestir, ça va leur donner une bonne image. Il pense d’une manière corporative. Je pense que c’est important comme décision, mais en même temps qu’on parle de désinvestissement, on tient une conférence sur comment « green washer » les énergies sales sur le campus.

 

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