– Par Élise Vaillancourt –
Les 24 et 25 octobre derniers, une centaine de jeunes se réunissaient au nouveau pavillon des sciences sociales pour rédiger le Manifeste d’Ottawa, par lequel le projet Congrès International Millenium Event (CIME) prenait son envol.
Ce manifeste, rédigé par la jeunesse régionale, vise à discuter des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), dans l’objectif de proposer des solutions innovantes pour promouvoir un développement humain. Les huit OMD ont été adoptés par les Nations Unies en 2000 et visent à contrer la pauvreté, la faim et la maladie.
Manifeste d’Ottawa : un projet en 4 temps
Au cours des deux journées de discussions, les participants pouvaient se joindre à l’un des quatre modules de discussions, dans lesquels ont été élaborés principes et actions concrètes : 1) Bilan des OMD; 2) Des OMD aux objectifs de développement durable (ODD); 3) La question des refugiés climatiques; 4) Place et rôle de la jeunesse dans le monde. Issu des réflexions à travers ces différents forums, un document de 6 pages a été produit : Le Manifeste d’Ottawa.
Pour Mme Lafage, présidente du Comité Caraïbes de CIME, le « principe [du CIME], c’est de ne pas attendre la réponse des autres : elle est à l’intérieur de toi et tu as la capacité de la mettre en place», d’où le format table-ronde des discussions dans lesquelles l’opinion de tous est considérée.
Selon Raphaël Canet, président du Comité « universités et organisation » du CIME et professeur à l’École de développement international et mondialisation (ÉDIM), l’intérêt d’une telle activité est issu de sa méthode, « de la dimension participative, des forums ouverts et la rédaction par le bas. » Il s’agit, pour lui, d’« un événement qui n’est pas une grande conférence où des experts expliquent aux gens ce qu’il faut faire et de quelle façon. […] La méthode utilisée permet aux gens de s’approprier le document : chacun ayant contribué à des petits morceaux. C’est une expérience de démocratie participative : les [participants] deviennent de vrais acteurs du changement […] par une prise de conscience et un changement de mentalité ».
Intégrer la jeunesse
Mme Lafage est d’avis que la dimension « jeunesse » du projet est primordiale : « Donnons la parole à la jeunesse, [car] trop souvent elle lui est confisquée. Si on doit bouleverser le monde, on ne va pas le faire avec des gens qui sont déjà installés […], il faut le faire avec des gens qui ont envie de s’accrocher et de se battre : et quoi de mieux que les jeunes pour y parvenir ? ». Pour M. Canet, « les jeunes, c’est l’avenir et c’est l’énergie. Si les jeunes sont résignés, c’est fini. C’est eux qui vont changer le monde, parce qu’ils ont le temps, mais [parce qu’] ils sont aussi plus idéalistes ».
En ce sens, Mathieu Gauthier, Président de la Section Jeunesse de PLAC 21 (Plateforme pour le développement durable des Caraïbes), se voyait responsable de recruter bénévoles et participants pour l’événement. D’après lui, le « public cible était les étudiants de premier et deuxième cycle, particulièrement ceux de l’ÉDIM».
Un projet à dimension internationale
Cette rencontre s’inscrit dans un projet de longue haleine : initiative de l’ONG PLAC21, le « Congrès International Millenium Event 2012-2017 (CIME) – Objectif développement durable » est un projet de 5 ans.
Ainsi, le Manifeste d’Ottawa voyagera à New York, Doha, Genève, Rabat, Paris et Montréal, où il sera chaque fois discuté et enrichi par des jeunes localement afin de prendre la forme d’une déclaration officielle aux Nations Unies, en 2017.
Le Dr. Benkhalifa, président et porte-parole officiel du CIME, a fixé « un objectif de 10 000 signatures d’ici 2017 », ce qui sera facilité par l’accès à une version électronique du manifeste et par, au niveau local, la création d’un Comité CIME sur le campus d’Ottawa.
L’ONG PLAC21 a un statut consultatif aux Nations Unies et est le porte-voix du projet au sein de cette instance supranationale.