Photo Emilie Azevedo
Par Maeve Burbridge, journaliste
La semaine de l’anthropologie et de la sociologie a permis aux étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O) de poser un regard critique sur la façon dont les questions de droits humains et de différences culturelles sont traitées au Canada. Le pays s’est d’ailleurs retrouvé au centre du débat grâce à son image de garant de l’égalité de tous, qui crée un contraste avec les réalités de la vie au sein du pays.
S’observer pour apprendre
L’anthropologie et la sociologie sont des disciplines qui permettent à l’homme d’étudier son comportement en société. D’après José Lopez, directeur des programmes d’anthropologie et de sociologie à l’U d’O, le fait de se pencher sur les questions de culture, des droits de l’Homme et de l’égalité en société a une importance particulière aujourd’hui, étant sujettes aux sphères de « la vie privée et intime, le travail, la justice sociale, la participation sociale et les médias sociaux ». Mettre en valeur l’anthropologie et la sociologie dans le cadre de la semaine a permis, selon Lopez, de se questionner sur la direction dans laquelle la société désire évoluer.
L’événement a porté un regard particulièrement critique sur la façon dont les questions d’égalité et des droits sont gérées au Canada. Malgré l’image de paradis de l’égalité et du multiculturalisme que le Canada projette, il serait malhonnête d’ignorer que ce pays a commis et continue de commettre certaines erreurs lorsque vient le temps de garantir cette égalité de manière concrète.
Liberté de croyance… chrétienne
L’U d’O a accueilli le professeur Kiyonobu Date, de l’Université Sophia à Tokyo, dans le cadre de la semaine de l’anthropologie et de la sociologie. Son étude a notamment mis en valeur la tendance du Canada et du Québec à penser la liberté de croyance de manière différente entre les chrétiens et les pratiquants d’autres religions.
Le professeur reprend l’exemple de frères autochtones qui pratiquent une cérémonie religieuse dans un parc national qu’ils considèrent être leur terre ancestrale. Les autorités québécoises ont mis un terme à la cérémonie, malgré le fait qu’il existe une garantie de liberté de croyance au Québec.
Protéger sa dignité
Nathalie Burlone, professeure d’administration publique à l’U d’O, a présenté sa recherche qui porte sur le droit d’obtenir l’aide médicale à mourir au Québec. Pendant très longtemps, le caractère religieux de la société québécoise a empêché l’accès à l’aide médicale à mourir sous prétexte que la vie est d’origine divine. De l’autre côté du débat se trouve la revendication de sa dignité dans une situation de mort lente et douloureuse. Comme le gouvernement du Québec s’est montré récalcitrant face à ces demandes, « certains patients ont pris charge de la situation, et ont fait appel à l’aide de leurs proches pour mettre fin à leurs vies ». Les deux professeurs se sont appuyés sur ces exemples afin de souligner que les pratiquants de croyances non-chrétiennes ne jouissent pas d’une liberté de croyance aussi complète que les chrétiens au Canada.