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Actualités

Votre courrier du cœur en politique

11 février 2019

Par: Maeve Burbridge, journaliste

L’amour et la haine se côtoient plus étroitement qu’on pourrait le penser, surtout dans la sphère politique. Cette semaine, La Rotonde s’est entretenue avec les professeurs de sciences politiques et analystes Geneviève Tellier et André Lecours afin de vous livrer leurs conseils en matière de relations.

Politique étudiante

Débats torrides entre SÉUO et FÉUO

Si le débat est toujours chaud, la relation semble quant à elle se refroidir. Lors du débat public du 5 février, le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) a lancé des coups secs à la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), mettant en lumière les allégations de fraude portées contre la Fédération, les plaintes d’environnement de travail toxique ainsi que le pouvoir décisionnel monopolisé par l’exécutif. De son côté, la FÉUO a nié bon nombre des propos les moins diplomatiques de la part du SÉUO. Le débat est devenu d’autant plus animé lorsque l’existence d’accusations de faux profils Facebook créés pour promouvoir la plateforme de la FÉUO a été révélée. D’après un intervenant, des employés de la FÉUO étaient associés à la création de ces profils.

Le chat sort du sac. Comme quoi, dans n’importe quelle relation, jouer cartes sur table est indispensable pour assurer la confiance de l’autre parti.

Politique étrangère

Tensions de longue date pour les gilets jaunes

Ça vous est déjà arrivé de commencer, peu à peu, à remarquer les habitudes quelque peu agaçantes de votre tendre moitié ? En s’accumulant, de petites choses comme le prix de l’essence, un salaire minimum très bas et une taxation des plus riches revue à la baisse peuvent vous taper sur les nerfs. Un jour, après la montée des tensions, la crise est déclenchée. Pour les gilets jaunes, le 17 février marquera l’anniversaire des trois mois du mouvement qui vise à revendiquer une meilleure qualité de vie à un coût moindre. André Lecours, professeur de sciences politiques fait valoir que le mouvement a pu avoir une telle longévité « puisque les Français ont encore sur le cœur d’être mal représentés par leurs politiciens élitistes. Le problème est structurel, ce qui lui confère une certaine durabilité ». Les dernières manifestations d’envergure ont eu lieu les 2 et 3 février à Paris, Tours, Bordeaux, Marseille et Toulouse. La France se trouve présentement dans l’acte XII des manifestations, visant à dénoncer les mesures qui sont, selon les manifestants, excessives et brutales, prises par la police française lors des soulèvements.

Politique provinciale

Entre Doug Ford et… beaucoup de monde

En septembre, Ford dévoile que l’Ontario adoptera un curriculum d’éducation sexuelle qui ignore les orientations sexuelles LGBTQ+ et qui ne fait aucune mention de l’identité du genre. D’après Geneviève Tellier, professeure titulaire en sciences politiques, ce curriculum qui date de 1998 est sensé être provisoire, mais personne ne semble savoir quand un nouveau plan sera élaboré et mis en place.

Ford pousse ensuite les Franco-Ontariens à manifester en décidant que les coûts associés aux droits linguistiques francophones sont superflus. Pour aggraver la situation, le gouvernement annonce l’annulation du projet de l’Université francophone de l’Ontario, dont la justification « ne semble pas tenir la route », d’après Tellier, qui affirme que la communauté franco-ontarienne « a pris ça comme une gifle ».

Récemment, la relation entre Ford et les étudiants universitaires devient tendue en raison de changements récents aux droits de scolarité, qui deviendront moins accessibles. Tellier fait valoir que « l’accès à l’Université sera réduite pour les personnes pour qui l’argent est un obstacle ». Elle explique également qu’avec moins de financement pour les universités, les classes risquent de devenir plus grandes, que la sélection de cours pourrait être réduite et que cela empiéterait sur la qualité de l’offre.

Quand une personne est à l’origine de relations malsaines, et que cela se reproduit de manière systématique, il vaut peut-être la peine de neutraliser la source… L’Ontario s’est dit « bon débarras » au terme du mandat de Kathleen Wynne, qui commence à ressembler à l’ex qui nous manque malgré nous.

Politique étrangère

Brexit : une rupture qui risque de devenir violente

La Grande-Bretagne prévoit conclure le processus de retrait de l’Union Européenne le 26 mars prochain. Cela imposera une frontière entre l’Irlande du Nord et la République de l’Irlande, une région qui a connu bien des tensions au cours des dernières décennies. Vu la fragmentation sociale qui persiste en Irlande du Nord, il y a des craintes que l’instauration d’une frontière solide entre ces nations sœurs ne déclenche un nouveau chapitre de violences politiques dans la région. En fait, la première explosion de voiture piégée depuis les Troubles a eu lieu le 19 janvier à Londonderry, et des récidives restent possibles.

Espérons, pour le bien-être de tous ceux impliqués, que la rupture de la Grande-Bretagne et de l’Union Européenne ne causera pas le déclenchement d’un conflit violent en Irlande du Nord. C’est comme essayer d’entretenir un amitié saine avec son ancien.ne partenaire : vous partagez peut-être un passé tumultueux, mais il faut laisser les différences d’opinion dans le passé autant que possible.

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