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Créer une culture de la revendication à uOttawa : la mission d’Alex Stratas

Crédit visuel : Jessica Malutama – Co-rédactrice en chef

Entrevue réalisée par Sandra Uhlrich — Journaliste

Commissaire à la revendication du Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), Alex Stratas travaille activement à renforcer la communauté étudiante autour des causes qui la concerne. Pour elle, « c’est le collectif qui garde les gens informés, qui les protège et qui nous ouvre au changement ». 

La Rotonde (LR) : Pourriez-vous vous présenter brièvement et nous expliquer votre rôle au sein du SÉUO ? Quelles sont vos priorités cette année ? 

Alex Stratas  (AS) : Je m’appelle Alex et je suis Commissaire à la revendication pour le Syndicat, depuis novembre 2024. Mon rôle est de communiquer avec les différentes organisations externes et internes, comme l’Université d’Ottawa (U d’O), les différents niveaux de gouvernement et les organisations locales afin de défendre les besoins des étudiant.e.s. 

Je travaille étroitement avec Jack Coen (président du SÉUO) pour m’assurer que mes buts représentent bien les étudiant.e.s. Parfois, mon mandat doit changer afin de s’adapter aux demandes [prioritaires des étudiant.e.s]. 

Parmi mes objectifs principaux en ce moment, il y a le logement abordable, le transport public, RBC Hors-Campus, et le droit de revendiquer sur campus, afin de permettre aux étudiant.e.s de protéger leurs droits.

Je veux aussi incorporer cette année plus de revendications au sujet des frais académiques. Il est plus difficile de s’attaquer à cet enjeu parce que l’Université fait face à des contraintes budgétaires imposées par la province : elle ne reçoit pas assez d’argent et nous [les étudiant.e.s] n’avons pas assez d’argent, et ça crée un cycle.

C’est quelque chose qui impacte beaucoup les étudiants, et même si on [le Syndicat] peut remettre en question ne serait-ce qu’un ou deux frais additionnels, ça peut vraiment [les] aider.

De plus, je veux faire des événements tout au long de l’année, pour engager les étudiant.e.s autour de ces causes-là, par exemple en ce qui concerne les transports en commun. Quelque chose qui engage les individu.e.s, même s’ils.elles ne savent pas vraiment ce qu’est la revendication pour qu’ils.elles s’engagent simplement dans la communauté. 

LR : Qu’est-ce qui vous a poussé à endosser ce rôle ? 

AS : J’ai beaucoup d’expérience en revendication, notamment en justice climatique. J’ai fait partie du club Justice Climatique UO et j’ai également collaboré avec Horizon Ottawa. J’ai appliqué [au poste de commissaire à la revendication] parce que je voulais voir du changement. J’avais de grandes idées. Je crois que j’avais assez d’expérience pour contribuer à ce rôle. 

Je crois qu’on doit vraiment montrer aux gens que le changement est possible. Je veux dire aux étudiant.e.s que la réalité dans laquelle nous vivons maintenant ne doit pas être notre réalité future. Il faut oser imaginer hors des structures existantes. 

[Les études] c’est un temps de développement, de découverte. Je souhaite que les étudiant.e.s. utilisent leurs convictions personnelles pour la revendication, qu’ils.elles canalisent leurs colères et leurs frustrations pour créer du changement.

LR : En quoi la revendication est-elle essentielle pour vous ?

AS : Ici à Ottawa, il n’y a pas vraiment une culture de revendication [en place], ce qui est dommage. Ce n’est pas comme [à] Montréal, par exemple. Les manifestations, les revendications commencent avec l’art et la culture. Il faut développer ce sentiment de communauté, d’identité, savoir qu’on a un rôle à jouer dans la communauté. 

Personnellement, ma philosophie c’est que le changement n’arrive pas si tu ne le provoques pas. Tous nos droits existent parce que des gens se sont battus pour ces causes : le droit aux pauses lorsque tu travailles, par exemple. 

Avec le mouvement palestinien, les étudiant.e.s ont maintenant une idée de ce qu’est la mobilisation : comment l’on peut pousser ceux.celles qui sont au pouvoir à faire ce que le peuple veut vraiment.  

Étant donné que les étudiant.e.s sont exploité.e.s par beaucoup d’organisations, par leurs propriétaires entre autres, je veux que les étudiant.e.s sachent que leur voix est importante. Grâce à la mobilisation, les choses changent. 

À Ottawa, nous sommes au centre des changements. On a le gouvernement fédéral à trois pas d’ici. Les membres du parlement décident de changer les choses s’ils.elles voient que des gens sont intéressés et mobilisés par ces causes-là. À un certain point, ils.elles ne peuvent plus t’ignorer comme individu.e. D’où l’importance de revendiquer ces causes-là. Rien ne changerait si les gens ne le demandaient pas. 

LR : « L’équipe volante » a été créée à la suite d’une motion présentée par James Adair au Conseil d’administration en septembre 2023. Récemment, l’initiative a vu son mandat s’élargir. Quelles sont désormais ses principales missions, et comment mobilise-t-elle les étudiant.e.s ?

AS : Le but de l’équipe volante est d’être en connexion avec la communauté. Par exemple, s’il y a une manifestation au centre-ville ou dans [le quartier de] la Côte-de-Sable, et qu’il d’agit d’une cause que le Syndicat appuie – comme [la lutte contre] les changements climatiques ou [le droit à] l’avortement – on peut envoyer nos équipes

D’abord pour les soutenir : s’ils.elles ont besoin de personnes supplémentaires pour encadrer la manifestation, pour assurer la liaison avec la police, pour donner les premiers soins, etc. 

Ensuite, cela permet d’avoir une représentation du Syndicat et d’informer la communauté de ce qu’on fait. Cela donne aussi l’opportunité aux membres de la vie étudiante de participer aux manifestations en groupe. 

Et puisque tout le monde n’est pas nécessaire confortable de se rendre à de grandes manifestations, on peut commencer par des petites choses comme distribuer des dépliants aux étudiant.e.s, faire du porte-à-porte, participer à des journées de lobbyisme auprès du gouvernement, etc., afin de donner l’opportunité aux étudiant.e.s de revendiquer les causes du Syndicat.

L’équipe volante sera une équipe de proximité pour parler aux membres de la communauté. Ce que je veux vraiment, c’est utiliser les capacités de l’équipe pour engager directement les membres de la communauté. Je veux savoir ce qui préoccupe directement les étudiant.e.s, quels sont leurs problèmes.

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