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Sports et bien-être

Derrière le banc : l’importance d’un entraîneur de hockey universitaire

Charlie Correia
2 novembre 2024

Crédit visuel : Archives

Entrevue réalisée par Charlie Correia — Journaliste

Dans un milieu aussi compétitif que le hockey universitaire, l’entraîneur-chef et gérant du programme de hockey masculin à l’Université d’Ottawa (U d’O), Patrick Grandmaître, sait se démarquer. La Rotonde s’est entretenue avec lui afin d’en apprendre davantage sur son parcours et son rôle en tant qu’entraîneur.

La Rotonde (LR) : De quoi a eu l’air votre parcours dans le sport, d’ancien joueur de hockey universitaire à entraîneur ?

Patrick Grandmaître (PG) : Avant d’être où je suis actuellement, j’étais enseignant en éducation physique au niveau secondaire en Outaouais. 

Ensuite, j’ai été entraîneur adjoint avec l’équipe féminine de hockey de l’U d’O pour une saison. J’ai aussi été entraîneur adjoint au niveau midget AAA à Gatineau.

En tant que joueur, j’ai joué au hockey junior majeur, puis au hockey universitaire à l’Université Saint Francis Xavier où j’ai fait mon baccalauréat en kinésiologie et mon baccalauréat en enseignement. Après l’université, je suis allé jouer au hockey professionnel en Allemagne pendant quatre saisons.

Quand je suis revenu à la maison, j’ai enseigné pendant quelques années et, étant professeur d’éducation physique, j’ai été impliqué dans le hockey et d’autres sports. En 2015, on m’a embauché à l’U d’O pour rebâtir le programme et en 2016, nous avons fait nos débuts sur la glace. 

LR : Est-ce que devenir entraîneur était quelque chose que vous aviez toujours envisagé ?

PG : J’ai toujours voulu être dans le sport. Ma mère était dans l’enseignement, mon père était en entreprise. À l’adolescence, j’avais déjà fait le choix que je voulais poursuivre mon rêve d’être un hockeyeur professionnel. Si ce rêve ne se réalisait pas, je m’étais décidé à devenir enseignant d’éducation physique. 

Je savais que j’allais m’épanouir dans ce domaine, en œuvrant dans le sport et en aidant les jeunes à s’améliorer et à s’amuser. 

LR : Vous avez été nommé coach en 2015 après les scandales d’agressions sexuelles. Quel a été le processus de reconstruction de l’équipe ?

PG : À partir de ma date d’embauche, j’ai eu une année complète pour faire le recrutement et engager de nouveaux joueurs qui voulaient représenter l’U d’O. Cela a pris l’année en entier pour se promener un peu partout au Canada et trouver les meilleurs joueurs possibles qui étaient prêts à venir ici. Pour certains, cela représentait un peu un risque, étant donné l’historique de l’équipe. 

Plusieurs joueurs voyaient tout de même cela comme une excellente opportunité de venir et d’avoir un impact sur quelque chose de nouveau. Nous avons réussi à être très compétitifs dès notre première année.

LR : Vous avez eu la chance d’être appuyé par Jacques Martin. A-t-il eu un impact sur votre parcours en tant que coach ?

PG : Oui, à 100 %. Je manquais tellement d’expérience que pour moi, il était bien de l’avoir à mes côtés pour valider ou non mes intuitions. Il m’a guidé dans la bonne voie. 

Il était là lors de ma première année en tant qu’entraîneur-chef aussi, donc j’ai pu recevoir beaucoup de conseils et beaucoup de rassurance. Je l’appelais parfois pour voir s’il pensait de la même façon que moi, et, souvent, il me confirmait mes plans. Cela m’a donné plus de confiance dans mes décisions et mes agissements.

LR : Comme vous avez mentionné plus tôt, vous avez joué dans les ligues universitaires. Est-ce que votre expérience de joueur vous sert en tant qu’entraîneur ?

PG : Oui, énormément. Nous ne pouvons pas vraiment comparer le style du jeu d’aujourd’hui à celui de 20 ans passés, mais je sais me mettre dans la position de nos athlètes. Je comprends toute la charge qu’ils ont à gérer.

Ce sont des hockeyeurs et des étudiants à temps plein, ils sont des amis, des copains, ils ont d’autres choses à faire : gérer cette charge de vie, je comprends comment le faire.

LR : Un des joueurs que vous avez coaché, Nick Mattinen, vient de signer un contrat d’un an, à deux-volets, avec les Maple Leafs de Toronto. Comment vous sentez-vous quand vous voyez un joueur que vous avez entraîné se rendre aussi loin ?

PG : C’est certain que c’est une grande fierté. Nous savions que Nick était un excellent joueur. Quand il s’est engagé à venir jouer ici, nous savions qu’il y avait une personne spéciale dans notre programme.

Il a joué du bon hockey junior : il est venu ici, il a pris son entraînement très au sérieux et a en plus eu d’excellentes notes académiques. Il a continué sa progression, et nous sommes fiers d’avoir eu un petit impact dans son cheminement. Nous espérons le voir jouer son premier match à la Ligue nationale à un point cette saison.

LR : Finalement, quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut devenir entraîneur ?

PG : Il faut comprendre que c’est beaucoup plus que juste coacher des matchs. Je pense souvent que les gens regardent le coaching en ne prenant en compte que les résultats, les victoires, les défaites. Mais, il y a tellement de choses qui englobent ce métier-là : je le compare souvent à celui de mon père, qui gérait une entreprise. Tu es à la charge de plusieurs personnes, à la charge des hauts et des bas de ton équipe, tu es la personne vers qui les gens se tournent quand les choses ne vont pas bien. Cela prend une force mentale, un calme, une patience et une bonne gestion de ses émotions.

C’est un métier qui est tellement gratifiant, non seulement à cause des victoires et des succès de l’équipe, mais aussi puisqu’il ressemble énormément au métier d’enseignant.  J’aime voir mes anciens étudiants et mes anciens athlètes devenir des adultes, devenir des pères de famille. Il y a une grande fierté là-dedans, et ce ne sont pas tous les métiers qui permettent cela.

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