– Par  Mathieu Lacombe –

La dernière soirée électorale, mardi dernier, a marqué une page d’histoire dans la politique québécoise, pour plusieurs raisons : une avancée remarquable pour les femmes, un horrible attentat qui a conduit à la mort d’un homme et des résultats qui ont encore remis en question le système électoral actuel.

Cinquante ans après avoir élu une femme à l’Assemblée nationale, le Québec en a enfin porté une à la tête du gouvernement, pour la toute première fois de son histoire. Il s’agit d’une avancée sans précédent, quand on pense que le Québec a été la dernière province à accorder le droit de vote aux femmes, en 1940, 15 ans après Terre-Neuve et Labrador. Du même souffle, une féministe assumée, Françoise David, co-porte-parole de Québec solidaire, a aussi gagné une place au salon bleu. Avouons-le : peu importe l’allégeance politique, il était grand temps qu’une femme accède aux plus hautes fonctions.

Par contre, mardi soir, le moment de réjouissance a été bien court pour les militants du Parti québécois. Un individu armé a tenté de s’introduire au Métropolis, tuant au passage un technicien de scène qui lui aurait bravement bloqué l’accès au bâtiment. Plusieurs auront tiré des conclusions hâtives, en raison des propos que le meurtrier a tenus lors de son arrestation, lorsqu’il a affirmé que « les anglophones se réveillent ». Des propos décousus de sens, quand on y pense bien, surtout à la lumière des résultats électoraux. Raison de plus pour demeurer très prudent.

Finalement, l’élection aura encore fait la preuve du caractère inadapté du système électoral uninominal majoritaire à un tour. Le Parti québécois et le Parti libéral ont obtenu conjointement 63 % du vote, mais ont obtenu 83 % des sièges. Un constat qui nous rappelle que le débat sur le mode de scrutin proportionnel est toujours sur la table, au Québec. Manque de leadership, résistance au changement? Qu’en pensez-vous?