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Des étudiants interrompent le vote sur les frais de scolarité

Web-Rotonde
3 avril 2012

Bureau des gouverneurs

Patrick Weldon | Chef de pupitre
@patweldonLR

Le 2 avril, tout juste avant le vote du Bureau des gouverneurs sur la possible hausse des frais de scolarité, une étudiante s’est levée pour dénoncer la position du Bureau sur la hausse des frais. « Si vous avez quelque chose à dire, partagez-le! » lança-t-elle. Cet appel a mené à une vague d’interventions étudiantes qui a forcé les membres du Bureau à clore la réunion et à effectuer le vote par courriel.

Entre Rock et une surface dure

Ce sont la commissaire à l’externe de l’Association des étudiants diplômés, Taiva Tegler, et la vice-présidente aux affaires universitaire de la Fédération étudiante de l’U d’O, Liz Kessler, qui ont commencé la rencontre du Bureau des gouverneurs, lundi soir dernier. L’énoncé « la nécessité d’une éducation abordable » résumait l’essence générale de leur message pendant de leur présentation.

Selon elles, les frais auraient augmenté de 71 % depuis 2006, soit 370 % plus rapidement que l’inflation. Ce fardeau financier continuerait à perpétuer des inégalités entre les étudiants, forçant certains à travailler plus de dix heures par semaine à l’extérieur de l’école, soutient Mme Kessler. « Vous devriez vous demander [si nous avons] besoin de dépenser des millions sur des campagnes de promotion alors que nos salles de classe sont déjà remplies à craquées », dénonce-t-elle devant les membres du Bureau.

Lors de sa présentation, le recteur de l’U d’O, Allan Rock, a expliqué la nécessité de tenir compte du portrait global de l’établissement. Il a rappelé que les sources de financement de l’Université se limitent à deux : les frais de scolarités et les subventions gouvernementales. L’administration recommande donc d’adopter le régime proposé par le gouvernement dès septembre 2012. « C’est une entreprise compétitive », conclut le recteur. Cette hausse représenterait une augmentation de financement de 9,9 M$ pour l’U d’O.

Les étudiants frustrés

Se levant un à un, les étudiants opposés à la hausse qui étaient présents à la rencontre du BDG faisaient le microphone humain pour transmettre leur message aux membres du Bureau : « Notre école devrait être une communauté, on devrait décider ensemble! » « Plutôt que d’avoir des petits sandwichs [offertes à la réunion], j’aimerais avoir une éducation! »

Lorsque les membres du Bureau en ont eu assez, ils se sont levés pour quitter, sous les cris des étudiants : « La marche de la honte! La marche de la honte! » La représentante des étudiants de 1er cycle au BDG, Anne-Marie Roy, exprime son mécontentement face au comportement des membres du Bureau : « Je trouve ça très dommage que les membres du Bureau aient répondu comme ça. Ce n’est pas correct. On a essayé de négocier, mais malgré ça, il y a de fortes chances que le vote passe. »

Selon la représentante, c’est un manque de respect envers les étudiants. Mme Tegler indique que « chaque année depuis sept ans, c’est la même chose. Les étudiants font leur présentation contre l’augmentation, l’administration fait sa présentation pour la hausse; ce sont toujours les mêmes arguments. » Toutefois, souligne-t-elle, « aujourd’hui, on a vu plusieurs conversations constructives. Je suis contente que les étudiants aient organisé une manifestation pour exprimer leur mécontentement face au manque d’inclusion au Bureau ».

Certains étudiants, dont Quinn Blue, se disent inspirés par la mobilisation des étudiants lors de la rencontre du BDG : « Les étudiants voulaient faire entendre leurs voix. Ils ont réussi à enrager les gouverneurs, qui ne les écoutaient pas. »

Pour la future représentante des étudiants de 1er cycle au BDG, Nicole Desnoyers, le manque de coopération des membres du Bureau avec les étudiants était choquant : « Ils ont délaissé tout ce qui était dit et ont essayé d’enlever nos voix dans le processus traditionnel. » « Selon moi, le vote par courriel représente un grand manque de transparence. » Ciara Roberts, une étudiante impliquée dans la manifestation explique que « les étudiants ont pu montrer leur pouvoir et on ne va pas se laisser avoir davantage ».

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