Profil de professeur
Mathieu Gauthier | Journaliste Actualités
Gabriel Blouin-Demers est professeur titulaire en biologie et directeur du programme de sciences environnementales à l’U d’O. Depuis son arrivée à l’université en 2002, il poursuit des études approfondies au sujet des poissons, des oiseaux, des mammifères, des reptiles – bref, de la faune canadienne et encore plus. En effet, M. Blouin-Demers travaille avec des professeurs à l’étranger et mène conjointement des programmes en France, au Maroc, ainsi qu’en Arizona.
Il investit beaucoup de son temps dans la conservation des espèces canadiennes en danger. Il souligne que « la recherche appliquée est importante, mais que la recherche fondamentale l’est aussi. Le financement de la recherche fondamentale accuse de retard et un jour, les enquêtes pratiques s’épuiseront ».
Capture accidentelle d’espèces en danger
En collaboration avec Steve Cook, professeur à l’Université Carleton, M. Blouin-Demers poursuit actuellement une recherche pratique dédiée à la protection des tortues de l’Ontario et du sud du Québec. Il explique que le projet a débuté après avoir constaté que la pêche commerciale se pratiquait en Ontario. « Je ne savais pas qu’il y avait de la pêche commerciale qui se faisait en Ontario, affirme M. Blouin-Demers. J’ai donc creusé davantage. »
C’est ainsi qu’il a découvert que tous les lacs « assez gros » de l’Ontario se font dérober 50 % de leur biomasse annuellement et que de nombreuses captures accidentelles mènent à la mort de tortues.
L’équipe de M. Blouin-Demers travaille dorénavant à recueillir des données scientifiques pouvant inciter le ministère de l’Environnement à réglementer la pratique de la pêche commerciale dans le but de protéger les espèces déjà en danger.
Ce groupe espère que des règlements seront adoptés, notamment pour limiter la saison de la pêche commerciale et déterminer la fréquence à laquelle les filets doivent être vérifiés afin d’éviter de tuer la totalité des captures accidentelles, et que de nouveaux filets qui permettront d’épargner la plupart des tortues de nos lacs seront mis au point.
Dispositif d’exclusion pour limiter les dégâts
Le directeur de programme s’est inspiré des dispositifs d’exclusion des tortues marines ajoutés aux filets de pêche océanique pour reproduire le même effet dans les lacs du Canada. En effet, il suffirait de poser un cylindre de cuivre moins malléable que le nylon des filets actuels à l’extrémité de l’entonnoir pour réduire le risque de capturer des reptiles en péril sans toutefois nuire à la capture des poissons.