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Comment développer de saines habitudes et promouvoir une université en santé?

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13 novembre 2017

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Par Liliane Dionne – contributrice

 

Professeure à la Faculté d’éducation, Liliane Dionne nous partage cette semaine quelques éléments de compréhension du stress académique et quelques réflexions issues de son expérience comme professeure et parent.

 

Des sources de stress et leurs influences

Plusieurs sources de stress peuvent influencer l’étudiant.e universitaire dans ses sphères mentale, sociale, physique et au niveau de son bien-être [1]. Elles peuvent venir de l’institution académique, de la famille, de l’environnement social ou de soi-même. Au niveau institutionnel, les demandes faites à travers les cours seraient considérées comme les plus grandes sources de stress.

La famille peut aussi engendrer une pression scolaire. Il importe de laisser le jeune décider de son orientation professionnelle, en fonction de ses goûts et de ses talents. Les encouragements et le soutien familial se traduiraient par un plus grand succès chez l’étudiant.e, en particulier chez ceux qui éprouvent des difficultés d’apprentissage ou une fragilité. Au niveau social, le jeune adulte qui vit une transition en milieu universitaire s’y trouve stimulé par la découverte de ce nouvel environnement.

Les nouvelles relations que le jeune veut se créer peuvent aussi lui causer du stress. Le désir de s’insérer socialement peut entrainer certains jeunes à vouloir abuser de substances comme l’alcool et les drogues. Parfois, c’est l’individu lui-même qui devient sa principale cause de stress. Des attentes élevées envers soi-même, une organisation ou une gestion de temps déficiente en regard des études, le désir de plaire à ses amis, à une relation intime peuvent nuire au vécu académique. Ces sources de stress peuvent causer des symptômes physiques (maux de tête, fatigue, troubles digestifs, douleur). Au niveau émotionnel/mental, le stress pourrait être responsable de l’anxiété, d’une baisse d’estime de soi, d’un manque de concentration et du sentiment de se sentir désorganisé.

Différentes stratégies d’ajustement au stress pour l’étudiant.e

Pour faire face au stress, différentes stratégies peuvent être mises en place par la personne. Au niveau personnel, de bonnes méthodes de travail comme prendre des notes efficacement, dédier un lieu calme aux travaux scolaires, inscrire des périodes d’études à son agenda et se tenir à ce qu’on a prévu constituent des mesures que tout individu peut adopter pour s’aider.

Trouver un.e collègue pour étudier fait partie des stratégies pour mieux se préparer aux évaluations. Faire lire son travail par une personne compétente en langue avant de le remettre peut rehausser considérablement la qualité du texte produit. Prendre soin de soi en adoptant des habitudes de vie saine (nutrition, sommeil, exercice, détente) permettrait de mieux faire face à la pression. Je souscris personnellement à des exercices de yoga et de méditation, et à des activités en milieu naturel pour faire face aux stress qu’amène la vie académique. Il importe aussi pour l’étudiant.e qui éprouve de sérieuses difficultés face à la pression d’aller chercher de l’aide à l’université ou par le biais de services psychologiques externes.

Une université en santé pour promouvoir le bien-être des étudiant.e.s

L’institution universitaire peut promouvoir un environnement qui aide l’étudiant.e à utiliser des stratégies d’ajustement pour faire face aux éléments stressants. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, une université en santé promeut le bien-être des individus pour leur permettre d’atteindre leur plein potentiel. Un campus proactif prend en compte la santé des étudiants et leur bien-être.

Les modèles socio-écologiques pour promouvoir la santé et le bien-être sur les campus sembleraient être les plus performants [2]. En faisant participer les utilisateurs dans le processus même de création d’une université en santé, les campus intègrent des services et un environnement qui encouragent les étudiants à déployer leurs stratégies d’adaptation. Pareil campus encouragerait l’adoption de saines habitudes de vie en fournissant des services d’aide académique et psychologique, des services alimentaires qui font la promotion d’une alimentation saine et des espaces suffisants pour l’activité physique et de la méditation.

Il veillerait à procurer quantité d’espaces verts et de détente, et des moyens de faire des sorties en nature. Cet environnement serait riche au niveau socioculturel en proposant des activités de loisir et de dépassement de soi qui font la promotion de l’art, comme la musique, la danse, les arts visuels, etc. La culture adoucit les mœurs !

En résumé, l’étudiant.e détient les clés pour réduire le stress académique, en adoptant pour soi-même de saines habitudes de vie et de travail et en conservant un équilibre. Mais l’institution académique peut contribuer à ce que la communauté universitaire puisse plus aisément utiliser ces clés, en adoptant une approche socio-écologique et en devenant un modèle d’université en santé.

[1] Sapru, R. (2009). Study of environmental influences on adolescents academic perceptions and performance. Récupéré du site In Slideshare à https://fr.slideshare.net/neerusha/academic-stress

[2] Versaevel, N. (2014). Canadian post-secondary students, stress and academic performance: A socio-ecological approach. Thèse de doctorat, Université Western, London, Ontario, Canada. Récupéré de http://ir.lib.uwo.ca/cgi/viewcontent.cgi?article=4054&context=etd

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