Émergence 25! : Un tremplin pour les arts visuels de la région
Arts et culture
Par Myriam Bourdeau-Potvin
Depuis maintenant 25 ans, le Centre d’exposition Art-image a pour mission de promouvoir l’art contemporain de la région. Depuis les débuts de l’exposition de groupe Émergence en 1998, plusieurs artistes ont su utiliser cette tribune pour lancer leur carrière artistique. Émergence 25!, une exposition disponible jusqu’au 12 mars, souligne à la fois le 25e anniversaire d’Art-image et le travail de 25 artistes émergents de la région.
Vickie Séguin, coordonnatrice des espaces d’exposition chez Art-image, se souvient des débuts d’Émergence : « En 1997, c’était la sélection du jury régulier, pendant laquelle les artistes envoient leur dossier pour notre programmation annuelle. Pendant la sélection, il y avait beaucoup de bons dossiers d’artistes émergents de la région alors la coordonnatrice à l’époque, Natalie Lavoie, avait jugé qu’il y avait suffisamment de bon matériel pour créer une exposition de groupe. » Depuis, c’est à 16 reprises que l’exposition « chouchou » s’est concrétisée. Séguin explique que c’est « puisqu’elle laisse beaucoup de place à la relève » qu’elle est autant appréciée. « C’est un peu un tremplin dans la carrière artistique de la région », ajoute-t-elle.
Variété matérielle
Puisque chaque artiste pouvait soumettre une œuvre qui devait représenter leur carrière actuelle, bon nombre de techniques, médiums et médias y sont présentés, de la peinture sur toile aux performances, en passant par la sculpture, la broderie et le collage.
Pour Hélène Lefebvre, artiste ottavienne, c’est la glace qui a été son matériel de prédilection. Lors de la soirée de vernissage, elle a cloué un cube au mur en guise de performance. Pour elle, c’est « une présentation de l’œuvre éphémère en action ». Elle ajoute : « Mon œuvre éphémère était la performance, et elle est en continu puisque la glace continue de fondre », spécifie-t-elle. Malgré qu’il ne restera, au mur, que le clou jusqu’à la fin de l’exposition, Lefebvre soutient qu’« il y a une histoire derrière, même s’il ne reste rien à la fin ».
Échanges artistiques
Vingt-cinq artistes à la même exposition, c’est aussi un tête-à-tête entre plusieurs professionnels qui sont à diverses étapes de leur carrière. « On a vraiment essayé d’avoir des artistes représentant chacune des éditions. Il y en a donc de la première cohorte, puis de la deuxième, de la troisième… jusqu’aux artistes de la dernière édition, l’année passée. C’est intéressant de voir l’artiste professionnel qui pratique depuis 16 ans à côté du jeune artiste émergent [qui débute] », explique Séguin.
Valérie Mercier, jeune artiste de l’Outaouais, confirme ses propos : « Thomas Grondin est mon prof au CÉGEP, et aujourd’hui j’expose dans le même contexte que lui. » Toujours selon elle, il en résulte « un fort esprit de communauté et une belle célébration des arts de Gatineau-Ottawa ».