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Exclusivité : Manque de transparence dans les finances du SÉUO

Aïcha Ducharme Leblanc et Miléna Frachebois
19 février 2022

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique 

Une exclusivité rédigée par Aïcha Ducharme-LeBlanc et Miléna Frachebois – Co-rédactrices en chef

Ethan Coudenys, président actuel de l’Association des étudiant.e.s en histoire (AÉH), et membre du Conseil d’administration (CA) du Syndicat Étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) pour la Faculté des arts, a informé La Rotonde de manquements concernant la gestion financière des fonds du SÉUO.

Audits publiés trop tardivement, absence de rapports mensuels de dépenses, transparence qui laisse à désirer… plus de trois ans après le scandale FÉUO, ces problèmes sont inquiétants. La SÉUO est financée par les étudiant.e.s.

Une vérification financière fragile

Selon l’article XI de la Constitution du SÉUO, le Syndicat doit faire valider ses dépenses mensuelles par le Conseil d’administration, une « nouvelle addition dans la constitution du SÉUO, comparée à l’ancienne Fédération », affirme Tim Gulliver, président du SÉUO, admettant que cette mesure « n’a jamais été utilisée en trois ans ».

C’est un constat que fait Coudenys, lorsqu’il contacte La Rotonde, inquiet et déçu du « nouveau » Syndicat. Membre du CA depuis novembre 2021, l’étudiant n’a jamais eu accès aux rapports mensuels comme stipulé dans la Constitution. Pour Coudenys, ces rapports « garantissent que des dépenses responsables soient effectuées ». Il les décrit comme un reçu qui dévoile où, combien et comment l’argent est dépensé. Il explique que ces rapports devraient être présentés au Comité des finances du CA. Gulliver l’avoue lui-même, « ce qui manque, c’est la supervision et le contrôle sur nos finances exercés par le Conseil ».

Malgré une gestion financière fragile, Gulliver assure que les contrôles à l’interne sont renforcés : « Tout paiement doit être approuvé par au moins trois personnes. Le paiement est vérifié avant d’être mis dans le système pour approbation.  Mais c’est difficile pour nous d’aller montrer cela au Conseil et de vérifier notre travail. » Le président précise que la Commissaire aux opérations, la directrice exécutive et lui-même vérifient chaque paiement. Finalement, il ajoute que ce processus se termine par une vérification des reçus et des paiements, faite par un comptable. Cette vérification serait ensuite analysée de nouveau par le SÉUO.

Pas d’action disciplinaire 

Selon Coudenys, le problème financier du SÉUO réside dans « l’inaction de l’équipe de direction de prendre des mesures afin d’éviter de nouveaux retards dans le processus des audits SÉUO ». Il estime que la situation est grave, car sans les rapports mensuels des dépenses ou même les budgets annuels, le CA ne peut pas s’assurer que le Syndicat ne malmène pas les fonds comme le faisait l’ancien syndicat, la FÉUO.

Celui-ci blâme en particulier la Commissaire aux opérations du Syndicat, Nouria Sawadogo, contre qui il se présente pour les élections générales de cette année. D’après lui,  son engagement à la transparence financière est « imparfait », et le Comité exécutif n’adresse pas ce défaut.

Le président du SÉUO souligne que le travail à l’interne a été retardé mais qu’il s’est attelé à ce problème financier depuis le début de l’année, espérant pouvoir le résoudre. Gulliver ajoute qu’il ne souhaite remettre la faute sur personne d’autre que lui-même.

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