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Faire le choix d’un avenir plus vert ? Entretien avec Christian Proulx

Rédaction
17 septembre 2021

Crédit visuel : Azimir Burzic – Courtoisie

Entrevue réalisée par Johan Savoy – Journaliste. 

Dans le cadre des élections fédérales qui auront lieu le 20 septembre 2021, La Rotonde s’entretient avec le candidat du Parti vert pour la circonscription d’Ottawa-Vanier, Christian Proulx, afin de comprendre sa vision et celle de sa famille politique concernant les enjeux actuels.

La Rotonde (LR) : Quand et pourquoi vous êtes-vous lancé en politique ?

Christian Proulx (CP) : Je me suis lancé en politique le jour du déclenchement des élections. Le Parti Vert cherchait quelqu’un pour cette circonscription et comme je suis membre de ce parti depuis longtemps, je me suis dit que s’ils pensaient que je pouvais être candidat, cela signifiait que j’étais prêt à me présenter.

LR : Quels sont les principaux thèmes qui vous tiennent à cœur et pourquoi ?

CP : Les enjeux qui me tiennent à cœur sont la durabilité, l’égalité ainsi que l’esprit communautaire. En effet, l’esprit communautaire est la meilleure façon d’avoir un système plus durable, c’est-à-dire qu’en agissant d’abord à l’échelle de la communauté, nous pouvons réussir à faire une réelle différence au niveau mondial. En somme, ce sont les efforts de chacun.e qui permettent de vraiment faire avancer les choses.

LR : Quelle importance accordez-vous à la promotion de la francophonie et du bilinguisme à Ottawa et au Canada en général ? 

CP : Il est très important de pouvoir obtenir les services dans notre langue première. Que ce soit l’anglais ou le français, l’accès aux services et à l’éducation doit pouvoir se faire dans notre langue maternelle, et ce, partout au Canada. Il ne s’agit pas, bien évidemment, d’avoir 150 langues non plus, mais c’est déjà respecter, au minimum, les deux langues officielles et permettre également aux peuples Autochtones d’accéder aux services et de s’éduquer dans leur langue d’origine.

LR : La crise sanitaire a été désastreuse pour la santé mentale de beaucoup de Canadien.ne.s, et notamment des étudiant.e.s. Comment comptez-vous pallier le manque de services en santé mentale ? 

CP : La santé mentale ne fait pas partie des services de Santé Canada, et c’est un vrai problème parce que beaucoup de gens se sentent en situation d’échec aujourd’hui. Je pense que la santé mentale est un domaine très important à ne pas négliger. Nous devons pouvoir accéder à des services en santé mentale, car le monde d’aujourd’hui n’est pas un monde facile. Même si certain.e.s s’en sortent, c’est très difficile pour beaucoup d’autres gens, et nous voulons que les services de santé et les citoyen.ne.s puissent coopérer du mieux possible parce que c’est à l’avantage de tou.te.s.

La santé mentale est un service qui est vraiment oublié, on l’a vu pendant la pandémie. J’ai personnellement été touché à trois reprises par des suicides de personnes que j’ai connues, qui étaient de toutes sortes d’âge. Les problèmes de santé mentale ne s’expliquent pas seulement avec la pandémie, la COVID est venue s’ajouter comme une nouvelle cause à celles qui étaient déjà présentes, donc je pense qu’il est très important de pouvoir avoir accès à un encadrement quand on en a besoin. Aller chercher de l’aide ne signifie pas échouer.

LR : Quelles mesures comptez-vous prendre pour lutter contre la hausse des prix du logement et pour aider les personnes itinérantes d’Ottawa ? 

CP : La fonction première d’un logis est d’être une habitation, et non un investissement. Je pense qu’il faut reconsidérer la façon dont nous concevons l’investissement immobilier, c’est-à-dire que cela doit être considéré comme un investissement personnel et non pas juste pour « remplir » le marché. Nous voulons encourager la transformation des grands logements en duplex ou en triplex lorsque cela est possible, ce qui donnerait aussi plus de disponibilité.

L’objectif est de trouver des solutions durables, sans pour autant décourager l’investissement, comme pourrait le provoquer, par exemple, un contrôle sur les loyers. Ce qui est important, c’est de prendre des mesures pour garantir l’accès au logement pour tou.te.s et pas seulement construire de grands bâtiments. Nous devons aider les sans-abris à se réintégrer et leur donner accès à un toit.

LR : Face aux nombreux.ses citoyen.ne.s Canadien.ne.s qui refusent de se faire vacciner, quelle est la stratégie à adopter ? Faut-il rendre la vaccination obligatoire ?

CP : Je ne pense pas que le rendre obligatoire soit la solution. La direction à suivre est d’encourager les personnes à se faire vacciner, car lorsqu’on les oblige à faire quelque chose, cela ne fonctionne pas. Le gros manque réside dans la stratégie de communication. Rendre obligatoire la vaccination revient à exercer un contrôle sur la population, donc c’est très important de privilégier la communication et d’encourager autant que possible les gens à se faire vacciner pour réduire la propagation du virus et de ses nouveaux variants.

Le gouvernement nous conseille de suivre la science, mais l’accès à la science pour la population est difficile, ce qui a pour conséquence d’orienter les gens vers de mauvaises sources d’informations. Il est donc essentiel d’insister sur la communication et la transparence plutôt que sur l’obligation.

LR : Où se situent le changement climatique et l’environnement dans votre liste de priorités ?

CP : L’environnement est primordial, puisqu’il est question de notre survie. Respirer un air propre et avoir accès à l’eau potable sont des choses essentielles, donc il faut faire ce qui est nécessaire pour la sauvegarde de l’environnement. Nous ne pouvons pas continuer à agir sans nous soucier des conséquences.

LR : Quelle a été votre réaction suite aux découvertes macabres qui ont été faites sur les terrains d’anciens pensionnats pour Autochtones ? Selon vous, les efforts du gouvernement actuel sont-ils suffisants en vue d’une réconciliation durable avec les descendant.e.s des Premières Nations ?

CP : Les conférences qui ont eu lieu ont servi à déterminer les 94 points de départ en vue de la réconciliation donc ce n’est plus à négocier, c’est une conclusion. Les peuples autochtones ont habité ces terres pendant des milliers d’années, nous leur avons imposé notre façon de voir les choses et notre manière de vivre alors qu’ils vivaient de façon durable en société. Je pense qu’on doit établir un rapprochement afin de déterminer les bases de travail en vue d’une réconciliation pour pouvoir ensuite réellement coopérer et définir ce qui doit être amélioré.

LR : La hausse des frais de scolarité combinée à celle des loyers dans la ville d’Ottawa représente une augmentation des dépenses non-négligeables pour la population étudiante, les propositions de votre programme en tiennent-elles compte ?

CP : Absolument, notre programme a pour projet de diminuer les frais liés à l’éducation. J’ai étudié au Collège Algonquin en architecture de 1987 à 1990, les frais de scolarité étaient alors de 300 ou 400 dollars par semestre excluant seulement les livres, ce qui représentait une somme acceptable. Aujourd’hui, c’est un business, dans lequel les banques ont leurs propres intérêts. Elles veulent des clients, c’est donc dans leur avantage de faire la promotion et d’accorder des prêts étudiants. Le système n’est pas bon, d’autant plus que ces montants sont accordés de manière globale, sans tenir compte de la nature des dépenses, ce qui revient à donner de grosses sommes d’argent à des jeunes qui ne sont pas toujours aptes à les gérer. L’éducation est au bénéfice de la société, elle doit donc être accessible. 

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