Arts et culture
Par Florence Linteau – Journaliste
Le vendredi 10 mars dernier avait lieu le concert Femmes Notables au Musée canadien de l’histoire. Mettant strictement en vedette des compositrices féminines, la présentation des pièces se voulait une ode musicale à la femme et à sa place dans la musique. La Rotonde était sur place pour assister au concert et s’est également entretenue avec Ralitsa Tcholakova, violoniste et organisatrice dudit concert.
Féminisme musical
Pour Ralitsa Tcholakova, il n’y a pas de plus grande et honorable célébration de la femme que par la musique. S’alliant avec plusieurs interprètes renommé.e.s de la ville d’Ottawa, ils ont ensemble joué 15 pièces, chacune écrite par des femmes. Ayant elle-même sorti un album uniquement féminin en 2010, elle a eu envie de faire un concert sur ce thème suite au succès de ce dernier. « [La musique des compositrices] a été sous-estimée pour plusieurs siècles, elles n’étaient pas vraiment les bienvenues de ce champ d’études. Certaines des compositrices dont nous avons joué les pièces ce soir n’avaient pas de formation musicale professionnelle », nous explique l’instigatrice de ce projet. Pourtant, elle nous assure que les œuvres écrites par des femmes n’ont pas de sonorité différente, c’est simplement par sexisme qu’elles ont été laissées de côté si longtemps. Il était donc grand temps de leur rendre hommage.
Le talent n’a pas de genre
Au cours de la soirée, les spectateurs se sont laissé envouter par les grands airs tristes des œuvres. Parmi elles, deux étaient fort avant-gardistes, si bien que les musicien.ne.s ont dû en avertir le public avant de jouer. La compositrice Liana Alexandra a été choisie pour quatre pièces, un duo de piano et de violon, faisant d’elle la compositrice la plus jouée du concert. C’était dans une ambiance très conviviale et légère que Justyna Gabzdyl, Joan Harrison, Frédéric Lacroix, Jen McLachlen, Zac Pulak, Pauline van der Roest et Ralitsa Tcholakova ont joué, entrainant toutes et tous dans des mélodies plus envoutantes les unes des autres. Pour Meranda Gallupe-Paton, étudiante de l’Université d’Ottawa, le spectacle montre bien la puissance des femmes sur la scène musicale : « La plupart des concerts auxquels j’ai assisté présentaient des pièces de compositeurs masculins seulement. J’étais intriguée de voir s’il y avait une différence entre une pièce de musique écrite par un homme ou une femme. »
Il s’agissait de la seconde édition de Femmes Notables et les organisatrices souhaitent poursuivre cette tradition pour de nombreuses années encore.