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Francophonies ontariennes : Amorce de dialogue sur la construction identitaire

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29 octobre 2012

– Par Marjie Brown –

La Rotonde s’est entretenu avec Sylvie A. Lamoureux et Megan Cotnam, directrices de Prendre sa place, un ouvrage qui porte sur le « pourquoi » et le « comment » des identités francophones.

Être francophone n’a pas le même sens pour tous. Les étiquettes identitaires sont multiples, tout comme les parcours empruntés pour les définir. Voilà ce que constatent les directrices de la nouvelle parution Prendre sa place : Parcours et trajectoires identitaires en Ontario français. S’adressant aux élèves, aux enseignants, aux intervenants du milieu scolaire ainsi qu’aux chercheurs universitaires, l’ouvrage se veut une amorce de dialogue sur la construction identitaire en milieu francophone minoritaire.

Pour y parvenir, il présente un collectif de récits personnels et d’articles scientifiques de jeunes chercheurs francophones. Leurs voix étant souvent sous-représentées et la diffusion de leur recherche limitée, Prendre sa place reconnaît l’importance de ces jeunes chercheurs et de leurs parcours comme modèles inspirants pour les membres de communautés francophones.

Mme Lamoureux, professeure adjointe à l’Institut des langues officielles et du bilinguisme de l’Université d’Ottawa (U d’O), et Megan Cotnam, doctorante en cotutelle à l’U d’O et à l’Université Pasqual Paoli de Corse, en France, tenaient particulièrement à vulgariser la recherche afin d’en accroître l’accessibilité pour les personnes les plus concernées, soit les jeunes au secondaire.

« Si on veut vraiment prendre sa place en tant que chercheurs, c’est important de s’assurer que nos recherches puissent être connues par ceux qui en ont besoin », soutient Mme Lamoureux.

Des identités… construites?

La construction d’identités francophones ne se fait pas automatiquement, ni de manière ponctuelle. Selon Mme Cotnam, il s’agit d’un « processus qui est toujours en mouvance, qui continue. C’est un choix qu’on fait de prendre sa place au sein de la communauté francophone, surtout en milieu minoritaire. »

Mme Lamoureux ajoute que se définir comme francophone ne garantit pas que d’autres personnes accepteront de reconnaître cette identité. « Des fois il faut jouer des coudes et se tailler notre propre place. »

Sans toutefois dénoncer l’intérêt des rapports tels que ceux présentés par Statistique Canada sur l’usage de la langue française au Canada, elles affirment que demander aux gens de cocher une case dans un formulaire de recensement ne permet pas de tenir compte de la pluralité des identités francophones.

Le milieu scolaire à l’avant-plan

L’ouvrage met l’accent sur le rôle central qu’occupent les écoles de langue française de l’Ontario dans le cadre de la construction identitaire des élèves. En raison, entre autres, de l’hétérogénéité croissante de la population scolaire, les écoles de langue française peuvent constituer « un moment privilégié dans le cheminement des individus », souligne Mme Lamoureux.

Pour sa part, dans ses études aux cycles supérieurs, Mme Cotnam s’intéresse à la perspective des élèves qui quittent une école de langue française au secondaire pour une école de langue anglaise. En évitant de qualifier subjectivement ces choix de « bons » ou de « mauvais », elle essaie plutôt de comprendre la réalité des jeunes et les facteurs qui influencent leurs choix.

 

Peu d’études existent actuellement sur le choix d’effectuer ou non des études universitaires en français, mais Mme Lamoureux estime que la recherche portant sur les parcours au niveau secondaire permettra de mieux comprendre les cheminements identitaires au niveau postsecondaire.

La publication de Prendre sa place conclut ainsi une collaboration de douze mois mais, selon Mmes Lamoureux et Cotnam, la recherche et le dialogue se poursuivent.

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