Crédit visuel : Élodie Ah-Wong – Directrice artistique
Analyse rédigée par Kady Diarrassouba — cheffe de pupitre sports et bien-être
Aujourd’hui, 10 Octobre, marque la journée mondiale de la santé mentale. Une occasion pour le monde entier, peu importe le statut et le domaine d’activité, de marquer un arrêt dans le train-train quotidien de la vie et d’évaluer l’état de son bien-être mental : comment nous sentons-nous réellement ?
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’objectif de cette journée est de sensibiliser aux problèmes de santé mentale dans le monde. Face à ces problèmes, les solutions qui nous viennent à l’esprit sont souvent institutionnelles : conférences, ateliers, rendez-vous chez le psychologue. Sur le campus de l’Université, de nombreuses ressources sont d’ailleurs offertes pour veiller au mieux-être de la communauté étudiante.
Mais, entre deux cours, d’autres formes de guérison existent. Aussi discrètes et personnelles soient-elles, elles pourraient, elles aussi, porter le nom de thérapie.
Vous est-il déjà arrivé de traverser un moment de fragilité mentale, et que la première chose qu’on vous conseille soit : « Va prendre une marche » ou « Essaie d’écrire, ça te fera du bien » ? Ou peut-être que, pour vous, le remède se trouve simplement dans ces petits gestes familiers, ces retraits silencieux qui, sans en avoir l’air, font du bien ?
Trouver du réconfort dans des gestes invisibles
Écouter de la musique, cuisiner, rire, dessiner, faire une sieste, aider quelqu’un, faire la vaisselle, prendre une marche, arroser les fleurs, lire un livre… Autant d’activités quotidiennes qui paraissent banales, mais qui peuvent être d’une grande utilité pour réguler sa santé mentale.
Selon le professeur Luc Bonneville, spécialiste de la communication en matière de santé, « ces gestes et activités permettent de prendre du recul, de se réapproprier le temps et de se déconnecter du flot des activités quotidiennes. »
Ce sont des gestes simples, apaisants, et propres à chacun.e. Là où les méthodes de soutien plus connues restent souvent les mêmes, parfois adaptées à chaque cas, ici aucune règle n’a besoin d’être suivi à la lettre : chacun.e s’écrit ses propres lettres d’amour et de guérison.
Nous avons par exemple demandé à nos abonné.e.s sur Instagram de nous partager les gestes et activités simples qui leur procurent du bien. Les réponses ont été variées. Elles vont de s’acheter une poutine à avoir des discussions drôles entre collègues, en passant par jouer au Sims.
Ces micro rituels permettent de vivre à son rythme, de socialiser autrement, d’entrer en interaction ou en communion avec soi-même ou avec d’autres, tout en se changeant leurs idées, affirme Bonneville. Ce sont donc des moyens silencieux de se remettre en ordre et, dans ce même silence, de trouver une once de réconfort.
Ces gestes fonctionnent-t-ils vraiment ?
« Sortir la tête de l’eau. » C’est l’expression utilisée par le professeur Bonneville pour décrire l’impact de ces activités sur nous. Elle traduit l’idée d’un réconfort émotionnel simple, né de gestes ordinaires qui, ultimement, soulagent d’une situation difficile et permettent de retrouver un certain équilibre. Ces activités, souvent recommandées par les professionnels de la santé mentale, comme le souligne notre expert, ne prétendent pas tout guérir. « Parfois, une consultation est utile et nécessaire. » Mais elles offrent un soulagement tangible qui ne coûte pratiquement rien !
Dans notre contexte universitaire, elles permettent d’interrompre, ne serait-ce qu’un instant, la pression constante des cours et des examens. Et même si cela semble tabou dans une société hyper productive, le professeur Bonneville affirme que ne rien faire du tout peut aussi être bénéfique, devenant paradoxalement une forme de soin. Ce n’est pas l’inaction, mais une manière de respirer à nouveau, d’apaiser la charge mentale avant de revenir au présent.
"Toutes les organisations devraient mieux communiquer les bienfaits de ces différents gestes et activités susceptibles d’aider les gens dans leur quotidien."
-Luc Bonneville-
Et vous, quel est votre secret pour guérir ?
Qu’il s’agisse de dessiner vos fatigues, d’écrire vos peines ou de chanter votre chagrin, il est bien de vous relire vous-mêmes de tant à autre, et cela peut passer par ces gestes secrets. Prendre soin de sa santé mentale, ce n’est pas toujours un grand acte. C’est parfois savoir s’accorder le droit de trouver l’activité qui nous fera aller mieux, comme nos abonné.e.s Instagram.
Selon notre spécialiste, ces gestes secrets s’inscrivent dans ce que les psychologues appellent des stratégies d’auto-régulation : des actions simples, souvent inconscientes, qui permettent d’apaiser le système nerveux et de redonner un sentiment de contrôle.
Ces micro-rituels ne sont donc pas si anodins. Derrière leur apparente banalité se cache une véritable fonction réparatrice, une manière de s’écouter et de se comprendre. Et s’ il n’existe pas de méthode universelle , chacun.e peut trouver son propre geste de réconfort.
Alors, un carnet, une chanson, un plat ou une marche sous la pluie ? Peu importe. L’important, rappelle notre spécialiste, n’est pas la forme du geste, mais la présence qu’il recrée en vous.