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Arts et culture

Je n’ai rien à rajouter

Web-Rotonde
26 mars 2012

Chronique – Turlupinades

Catherine Dib | Chef de pupitre
@CatherineDib

J’ai l’habitude de chercher le marginal quand vient le temps de rédiger ma chronique. Tout ignorer de ce qui fait les unes, le buzz internautique, la saveur du jour, quoi. J’aime bien trop faire l’underdog et vous jasez d’un truc pas possible complètement déconnecté du #tag Twitter du moment. Mais avec le débat qui me fait rugir depuis quelques semaines, celui sur la hausse, je ne pouvais m’en empêcher. Après tout, il est question ici d’appuyer le plus ardemment et ouvertement possible les étudiants québécois.

Dans les dernières semaines, les étudiants se retrouvent à jouer les situationnistes, les criminels, les badauds, les indignés, les artistes, les Francis Grenier, bref, à mettre tous les chapeaux possibles pour que le public leur prête l’oreille un tant soit peu. Certains prêtent bel et bien oreille, mais les commentaires qui en ressortent restent de surface, m’hérissant tel un ongle grinçant sur un tableau: «Y sont bin chialeux ».

Je ne vais même pas commenter l’abstention regrettable de la faculté de droit civil de l’Université d’Ottawa sur le sujet. L’amère saveur carrièro-individualiste que la décision me laisse sur le palais donne la nausée. Toutefois, cette attitude ne se limite pas à la faculté mais à l’étendu du campus. Inéluctablement soumis, nous sommes.

La question de la grève reste lointaine pour la majorité des étudiants de notre université, même si ce n’est qu’une rivière qui nous sépare de l’UQO. Qui plus est que cette dernière est récemment tombée en grève. On paie après tout l’une des factures les plus faramineuses du pays en matière d’éducation supérieure. Pourtant, des étudiants des quatre coins du globe déclarent leur appui aux étudiants du Québec, alors pourquoi cette indifférence pour nos voisins? Serait-ce de l’envie? Après tous, nos manifestations « À bas les frais » rougissent face au déploiement des étudiants de la belle province. Il faut croire que la responsabilité financière nous ramolli la colonne, le contenu de nos poches passant avant la cause. État d’esprit perpétuel ou l’on porte notre croix tout seul.

Collectivement, nous sommes plus forts que chacun dans notre coin, non seulement au niveau de l’individu, mais aussi de la solidarité interuniversitaire. Et avec l’électricité qu’il y a dans l’air, j’ai espoir.

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