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Sports et bien-être

La quête de sang : faire un don pour changer des vies

Dawson Couture
18 janvier 2023

Crédit visuel : Dawson Couture – Chef du pupitre Sports et bien-être

Chronique rédigée par Dawson Couture – Chef du pupitre Sports et bien-être

Samedi dernier, j’ai saisi l’opportunité d’aller faire un don de plasma à un centre de donneur.se.s près de chez moi. C’était mon deuxième don de plasma, mais la cinquième fois que je donne une partie de mon sang à la Société canadienne du sang (SCS). Si mes premières visites étaient synonymes d’appréhension, mes prochaines séances ont calmé mes nerfs et renforcé ma détermination.

Que ce soit sur des affiches, dans des courriels ou lors de conversations avec des infirmier.ère.s, on nous rappelle souvent que d’effectuer un don de sang ou de plasma, c’est faire le don de la vie à quelqu’un en besoin. Les systèmes de santé dépendent présentement de la générosité des Canadien.ne.s. Comme le souligne le site web de la SCS : « Concentrez-vous sur l’idée que vous faites quelque chose d’extraordinaire. Vous contribuez à sauver des vies, rien de moins ! »

Une étape à la fois

La journée avant mon premier rendez-vous, j’ai trouvé un centre de donneur.se.s, je me suis enregistré en ligne et j’ai créé un compte afin de partager mes informations, le tout en cinq minutes. Cela peut se faire par appel, sur l’application mobile ou sur le site web, sang.ca en Ontario et hema-quebec.qc.ca au Québec, qui sont tous des services de haute qualité.

Si la préparation pour faire un don est simple, elle ne devrait néanmoins pas être prise à la légère. En plus de vérifier son admissibilité, il faut s’assurer de suffisamment manger de nourriture salée et de boire (au moins 500 ml) pour optimiser le volume sanguin. En négligeant cette directive, j’ai dû mettre fin à mon premier don plus tôt que prévu parce que je me sentais trop faible. Peu importe, le sang récolté durant ce temps est toujours bon !

L’essentiel, toutefois, est de se préparer mentalement. J’ai l’impression que toute personne, à des degrés variés, se sent anxieuse d’essayer une nouvelle expérience qui implique des aiguilles et du sang. Ce qui m’a rassuré le plus, par contre, a été de voir à quel point les préposé.e.s ont pris en charge ma santé lors de mes premières fois.

Avec ma carte de donneur en main (une carte d’identité suffit), je me suis présenté au centre où j’ai complété le questionnaire, lu le dépliant au sujet du processus, et rencontré un.e infirmier.ère pour prendre ma température et vérifier mon taux d’hémoglobine avec une prise de sang sur mon index. Une fois installé avec une balle de stress dans la main, l’aiguille a été insérée dans le creux de mon bras et le prélèvement a pu commencer.

Sang ou plasma ?

Le prélèvement de sang prend normalement entre 10 et 15 minutes, soit à peine le temps de regarder un épisode de son sitcom favori. Faire un don de plasma est d’une plus longue durée ; alors que le processus a toujours pris moins d’une heure pour moi, certain.e.s pourraient rester le double du temps. Les raisons sont simples : le plasma doit d’abord être séparé du reste du sang par la machine de plasmaphérèse et celle-ci doit ensuite retourner le sang par intervalle dans le corps.

Ce deuxième point explique ma préférence pour les dons de plasma : le processus est très détendu. Cela ne veut pas dire que les dons de sang représentent une expérience complètement désagréable. Il y aura tout simplement plus d’infirmier.ère.s qui se déplacent, plus de gens qui se présentent et les chances de s’évanouir sont certainement plus élevées.

Le choix de donner du sang ou du plasma peut dépendre des personnes que vous cherchez à aider. Le sang peut être transfusé séparément – sous forme de plasma, plaquettes, globules rouges et blancs – ou ensemble pour soigner une panoplie de maladies et de blessures. Le plasma, quant à lui, peut être transfusé directement à des patient.e.s ou transformé davantage pour traiter plus de 80 maladies auto-immunes, immunodéficiences et troubles sanguins rares.

Le fait de retourner le reste du sang dans le corps me permet de donner plus souvent – à chaque semaine même – alors qu’il faut attendre 56 à 84 jours pour redonner du sang. Il y a aussi certaines provinces, y compris potentiellement bientôt l’Ontario, qui rémunèrent les donations de plasma. Cela démontre avant tout le besoin criant de sang au Canada et devrait inciter à donner dès maintenant.

Un moindre sacrifice 

S’il y a une chose agaçante à être inscrit.e comme donneur.se, c’est de recevoir beaucoup d’appels téléphoniques et de courriels te rappelant de prendre un autre rendez-vous. Je me dis néanmoins que ce n’est pas pour rien que je reçois ce barrage de rappels, mais pour une bonne raison.

Effectivement, Héma-Québec estime que toutes les 80 secondes, quelqu’un a besoin de sang dans la province. Cela veut dire que 1 000 dons de sang sont nécessaires par jour pour combler la demande. La pandémie n’a fait qu’empirer la situation, la SCS ayant rapporté une baisse de 31 000 donneur.se.s durant cette période.

Les individus qui souffrent de complications pendant l’accouchement, qui sont anémiques, qui sont blessés lors d’accidents ou qui sont atteints d’un cancer ne sont que quelques exemples des groupes qui éprouvent un besoin urgent de sang ou de plasma. L’approvisionnement doit être constant, puisque le sang ne peut être stocké que pour une courte période.

En revenant de mon rendez-vous avec ma collation et mon breuvage gratuit en main, j’ai non seulement ressenti la satisfaction d’avoir aidé quelqu’un, mais j’ai réalisé à quel point il est simple de faire une telle différence. Durant les moments d’anxiété avant mon prochain don, il faudra tout simplement me rappeler de ce fait.

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