– Par Katherine Sullivan –
L’exposition Van Gogh de près tire à sa fin au Musée des Beaux-Arts d’Ottawa. Elle aura attiré des visiteurs de tout horizon et de tout âge. L’exposition cherchait à rendre compte des quatre ans que Vincent Van Gogh passa en France et de sa représentation si particulière de la nature.
Le titre même de l’exposition donne rapidement le ton à la visite qui suivra. On suit l’artiste de près à partir de son séjour à Paris en 1886 jusqu’à sa mort en 1890, en passant par son amour grandissant de la nature, amour qui se traduit par l’usage de contrastes de couleurs vives et de points de vue audacieux dans des tableaux de nature morte.
La chronologie des tableaux nous mènent à des salles plus discrètes, présentant les différentes inspirations de Van Gogh au fil des ans, depuis les estampes japonaises jusqu’à la photographie. On remarque ainsi l’influence des estampes dans les détails minutieux et les angles de vue surprenants de ses œuvres. Le tableau mettant plus particulièrement en valeur ces techniques est celui intitulé Vue de Saintes-Maries-de-la-Mer, daté de 1888 : on y découvre un paysage complexe et des contrastes bruts entre les champs de lavande du premier plan et la ville pyramidale au lointain.
Puis, vers la fin de la vie de Van Gogh et de l’exposition, la minutie de son art s’accentue encore suite à un séjour à l’asile où il peint le même champ au fil des saisons, lui donnant l’occasion de créer une relation intime avec le paysage. « Le plus petit détail est essentiel à la compréhension de l’univers et de sa place », explique l’une des enseignes. On est invité à examiner le tableau Amandier en fleurs, daté de 1890, où chaque fleur, chaque nœud du bois, et chaque branche sont travaillés avec le plus grand soin, sur un fond au bleu éclatant.
Cette exposition brille enfin par son souci d’accessibilité. Chaque tableau peut en effet être étudié avec l’aide de l’audio-guide, qui fournit également une version pour les enfants. Ces derniers semblent d’ailleurs apprécier les explications et on peut parfois les voir se pencher pour découvrir un détail du tableau, ou bien reculer afin de mieux observer l’œuvre dans son ensemble. Une salle spécialement dédiée aux jeunes leur permet de tenter de reproduire leur tableau préféré grâce à un canevas électronique. Plusieurs s’essaient ainsi à suivre les traces du maître Van Gogh. Pour les plus grands, il est possible d’écrire un commentaire personnel qui est par la suite reproduit sur le mur à l’aide d’un projecteur.