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Arts et culture

L’art en bouche au festival Crave, Food & Wine

Antoine Jetté-Ottavi
22 novembre 2024

Crédit visuel : Antoine Jetté-Ottavi — Chef du pupitre Arts et culture

Chronique rédigée par Antoine Jetté-Ottavi — Chef du pupitre Arts et culture

Miam ! Voilà ce qui m’est venu en tête lorsque j’ai goûté au premier échantillon du festival Crave, Food & Wine. Le paradis s’est approprié mes palettes gustatives et une seule pensée ravageait mon esprit : « Encore ! ». Ce qui s’annonçait comme un festival mal organisé s’est finalement transformé en un véritable délice. Il est certain que je ne pourrai plus jamais expérimenter la nourriture comme avant. 

Ce festival, qui s’est déroulé au Centre Rogers à Ottawa, a permis aux curieux.ses  âgé.e.s de 19 ans et plus d’expérimenter la nourriture de la région et d’autres pays ou provinces invité.e.s. Malgré son prix coûteux 45 dollars l’entrée, sans inclure les coûts liés à la dégustation l’activité s’est avérée intéressante. 

Une ouverture cramée 

Vous savez, ce moment où vous avez une  date et que vous prenez le temps de vous préparer, du cuir chevelu jusqu’aux orteils ? Vous avez cette joie folle ! Cet empressement à découvrir l’autre, au point que vous arrivez quelques minutes en avance à votre rendez-vous… Et puis, votre fréquentation ne vient pas. Cinq minutes s’écoulent, puis dix et finalement, à 30 minutes d’attente, vous prenez votre sac ou votre veston et sortez avec une grande déception. 

Eh bien, sachez que j’en étais presque à ce départ incertain quand, enfin, le videur a annoncé l’ouverture de l’événement. Quel soulagement !

Pour tous les goûts, ou presque

Le festival a offert plusieurs options et diverses expériences. Cela m’a permis non seulement d’en apprendre plus sur la région d’Ottawa, mais aussi de découvrir des mets nationaux et internationaux.

Une fois les yeux sur le kiosque de l’Ambassade mexicaine, je salivais à l’idée de bons nachos. Je vous assure que je n’en avais jamais mangé d’aussi bons que ceux servis chez Torta Boyz. Dès la première bouchée, j’ai été plongé dans des souvenirs inoubliables : les pieds dans l’eau bleue de Cancún, en profitant d’un Pico de gallo réinventé. De son côté, la salsa épicée m’emportait sur les buttes de sable du désert. 

Mon voyage ne s’arrêtait pourtant pas là. Rapidement, je me suis retrouvé à Houston, tout près de la NASA, où les saveurs d’un bon burger de chez Smokin’ R&R’s m’ont hypnotisé l’esprit comme seuls des Martien.ne.s pourraient le faire. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à mon père et à son bon BBQ : c’est évident, cette viande fumée l’aurait surexcité tout autant que moi !

Si certains arrêts m’ont énormément plus, mes papilles gustatives ont également vécu des moments moins plaisants. Il faut d’abord et avant tout savoir que je ne suis pas très expérimenté au niveau des épices. Oui, je suis de ceux.celles qui trouvent le poivre trop fort et qui fuient le wasabi comme la peste. Même si j’ai été capable d’endurer la salsa mexicaine, j’ai cru perdre ma langue ! Je l’aurais retrouvée au sol sans surprise. Les larmes me sont montées aux yeux et bon sang, j’ai bien cru que j’allais me transformer en dragon cracheur de feu. 

Entre deux villes, entre deux provinces

Depuis que je suis tout petit, je fais des voyages avec ma famille : notre méthode pour se familiariser avec les cultures des endroits où nous voyageons a toujours été d’essayer leurs restaurants et mets populaires. Ainsi, quand je suis arrivé à Ottawa après avoir vécu à Trois-Rivières pour la majorité de ma vie, je me suis tout de suite dirigé vers son monde culinaire pour en apprendre plus sur mon nouvel environnement. 

Par surprise, il n’a pas été trop long pour moi de trouver des différences culturelles entre les deux villes. Il faut savoir qu’il y a énormément de diversité dans la capitale nationale, contrairement à la ville dans laquelle j’ai grandi. Niveau gastronomie, c’est un énorme enrichissement : je ne connaissais pas du tout, par exemple, les restaurants libanais où l’on sert du shawarma. 

Grâce à ma participation au festival Crave, Food & Wine, j’en ai appris davantage sur les opportunités qu’offre la grande ville. Saviez-vous qu’il existe une compagnie montréalaise disponible à Ottawa appelée Cook It, qui permet à tou.te.s ceux.celles qui n’aiment pas cuisiner d’acheter des plats préparés pas chers et de se les faire livrer directement à la maison ? Cela n’existe pas encore dans mon coin de pays.

Santé ! 

Et que dire des boissons alcoolisées présentes au festival ! En Mauricie, la bière Le trou du diable est bien connue : elle provient d’une microbrasserie qui vend désormais à travers le pays. Si je suis familier avec la bière de chez moi, je n’ai jamais eu la chance de découvrir les entreprises ontariennes. Heureusement, le festival m’a permis d’en découvrir plusieurs : je pense notamment aux cocktails de chez Back to Brooklyn ou à ceux de chez Ember.

Je dois cependant avouer que mon coup de cœur revient aux cocktails de chez Raphaël. Ils étaient d’une véritable beauté visuelle et d’un goût majestueux. J’ai eu la chance de déguster le « Tropicala », qui se compose d’un mélange de mangue, d’ananas, de Pisco Sapaq, de L’illettré et de la Fleur d’Eldel, le tout garni d’un fruit du dragon rouge et d’une purée d’hibiscus.

Cette expérience m’a aussi permis de découvrir des microbrasseries de la région, comme Joe Mufferaw, populaire pour son whisky canadien à base de sirop d’érable. Le propriétaire et sa femme étaient extrêmement gentil.le.s, et j’ai pu entretenir une excellente discussion avec eux. L’épouse du propriétaire s’occupait, de son côté, de petits beignes à l’apparence des saveurs préférées d’Homer Simpson. La compagnie Pink’s Mini Donuts m’a offert un retour en enfance, quand j’allais à la fête foraine et que mes parents achetaient des beignets chauds roulés dans une poudre blanche sucrée. Mes sœurs et moi en mangions toujours un peu trop. Nous riions, car nous avions la bouche toute blanche et le ventre bien plein. Nos yeux brillaient d’innocence et de bonheur, pressé.e.s de pouvoir découvrir la prochaine gâterie qu’on allait nous permettre de manger. 

C’est le ressenti que j’ai pu redécouvrir à travers ma visite des différents kiosques du festival, Une mélancolie salivante, que j’espère pouvoir retrouver l’an prochain au Centre des congrès à Ottawa.

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