– Par Louis-Charles Poulin –

Selon une étude réalisée par l’Université de Waterloo, il sera de plus en plus difficile de trouver des endroits où le climat est propice à accueillir les Jeux olympiques d’hiver. Sur les 19 villes hôtesses jusqu’à présent, seulement dix pourraient accueillir les Olympiques d’hiver en 2050 à cause du réchauffement climatique. En 2080, seulement six d’entre elles pourraient encore s’offrir les Jeux d’hiver. Déjà il y a quatre ans à Vancouver et cette année à Sotchi, on a dû se munir de technologies pour créer et préserver de la neige artificielle pour s’assurer d’en avoir une quantité suffisante. Avec le réchauffement climatique, ces technologies seront de plus en plus utilisées pour organiser des Jeux d’hiver.

Avec les Jeux de Sotchi, on a bien vu qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un climat hivernal pour obtenir la présentation des Jeux olympiques d’hiver. La température moyenne annuelle à Sotchi est de 14,5 °C et la journée la plus froide enregistrée est de -13,4 °C. Je trouve cela impressionnant qu’une ville avec des températures assez tempéré réussisse à s’approprier et à assurer la présentation de cet évènement d’envergure. Par contre, ce qui me dérange c’est que l’installation de certaines infrastructures permettant la tenue de l’évènement à Sotchi est très polluante selon les ONG environnementalistes. Le fait d’organiser l’évènement dans un tel climat complique grandement la tâche, car certains sites de compétitions hivernales ont dû être créés artificiellement. Cela s’avère extrêmement polluant selon certains écologistes. En 2007, au moment où cette ville a obtenu les Jeux d’hiver, le gouvernement de Vladimir Poutine a dû modifier la loi sur la protection naturelle pour permettre de fabriquer des installations dans les parcs nationaux. La construction des infrastructures pour cette grande compétition a saccagé de magnifiques sites naturels et détruit de nombreux écosystèmes. Si on regarde le cas de Sotchi, il n’y a pas grand avantages à organiser les Jeux dans un endroit aux températures chaudes si l’on doit polluer autant. Malheureusement, avec le réchauffement climatique, qui résulte en partie de la pollution, la tenue de l’évènement hivernal dans des pays où la neige se fait rare sera de plus en plus fréquente.

L’étude de l’Université de Waterloo soulève plusieurs interrogations par rapport à l’avenir de cette compétition sportive hivernale. Pouvons-nous supporter l’ampleur des dégâts environnementaux reliés à la fabrication d’un climat artificiel? Trouverons-nous des solutions moins polluantes? Sera-t-il encore possible d’ici quelques années d’assurer la présentation des Jeux olympiques d’hiver? Cela reste à voir.