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Arts et culture

Le bilinguisme – Cheval de Troie du Canada?

Culture
14 septembre 2019

Crédit photo: Loïc Gauthier Le Coz, photographe

 

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe de section Arts et culture

L’oeuvre en chantier Oh Canada : un forum sur la langue fut présentée le 11 septembre dernier au Centre National des Arts. Dans le cadre de la biennale Zones Théâtrales, le forum marquait le 50e anniversaire de la loi sur les langues officielles. 

« En quoi sommes-nous la langue, les langues que nous parlons ? », « les leviers de protection de ce fait français sont-ils désuets? »; telles sont les questions qui ont été posées directement par Nicolas Gendron et Danielle Le Saux Farmer, créateurs de l’événement. Prenant la forme d’une tribune, le micro était autant tendu à des panélistes experts qu’à l’auditoire présent cette journée-là.

Les trois experts invités étaient Linda Cardinal, professeure et titulaire de la Chaire de recherche sur la francophonie et les politiques publiques, Frédéric Girard, avocat et docteur en droit, et Shana Poplack, professeure en linguistique. Les choisir était un défi, mais les deux créateurs sont très contents d’avoir pu recueillir des perspectives complémentaires et parfois polémiques.

Flammèche de départ 

L’événement se veut une « bougie d’allumage » pour une future pièce de théâtre documentaire sur cette même question, explique l’auteur Nicolas Gendron. L’auteur avait déjà touché à la question il y a de cela 2 ans et demi mais c’est lorsqu’il a invité sa collègue à une soirée de micro ouvert que le projet prit une autre tournure. Il raconte que son témoignage touchant l’a marqué .

En s’alliant avec cette dernière, il savait obtenir une perspective plus vaste. « Danielle a un rapport très politique […] alors que moi j’ai été élevé dans cet amour de la langue […] la langue pour moi est plus identitaire que politique », dit-il. 

Madame Le Saux Farmer a partagé avec La Rotonde son discours de cette journée-là; «je projetais la personne que je serais devenue si j’avais perdu mon français […], toutes mes cousines ne parlent plus français […], ma famille francophone elle est en disparition». 

La politique du fait français

À la question si la langue est nécessairement politique, les deux collaborateurs ne s’entendent pas sur tout mais ils sentent qu’elle interpelle. « D’un point de vue contenu, on voit que ces questions-là intéressent les gens […]. J’ai été agréablement surpris de la qualité d’écoute » ajoute Gendron. 

Les deux artistes comptent poursuivre leur recherche sur la question d’actualité afin de creuser l’opinion publique. « Là, on tombe dans la vraie enquête sur le terrain où on enregistre […]. On fait vraiment une cueillette de données » explique Le Saux Farmer. En voyageant partout au pays et en rencontrant directement les gens, ils cherchent à s’inspirer des propos de la population pour enrichir le contenu du texte. 

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