Lecture de Karyn Freedman : Une histoire de viol et de récupération
– Par Didier Pilon –
Octopus Book sur la rue Bank a invité Karyn Freedman, professeure de philosophie à l’Université de Guelph, pour lire un extrait de son livre One Hour in Paris : A True Story of Rape and Recovery, mardi dernier.
Au deuxième étage du 251 rue Bank, la petite librairie Octopus Book se spécialise en littérature engagée. Parmi les classiques de Chomsky et Klein on y retrouve aussi des textes d’auteurs de la région qui militent pour la justice sociale.
Le livre de Freedman décrit son expérience à Paris, en 1990, alors qu’elle fut victime d’un viol agressif et violent, à la merci d’une lame contre sa gorge. Toutefois, plutôt que de se limiter à décrire ce crime certes trop commun, elle utilise son bagage conceptuel en tant qu’épistémologue pour partager son fait vécu de cet expérience non seulement pendant le crime, mais surtout à travers le processus de rétablissement. Elle décrit donc de manière à la fois songée et fluide la phénoménologie des crises de panique qu’elle a souffert, des troubles de stress post-traumatique, des personnes qu’elle a blâmées et même des erreurs qu’elle a commises.
La beauté du récit est dans sa modestie, soit son effort de comprendre et de penser une expérience particulière sans prétendre parler de tous les cas similaires. L’auteure arrive à dégager les moments positifs de cette histoire d’horreur : les forces policières qui ont bien répondu, ses parents qui l’ont aidée, etc. Mais surtout, c’est la description de sentiments de honte et de culpabilité qui, en dépit de son éducation et de ses facultés cognitives, l’accompagne secrètement tout au long de sa récupération.
Pei-Ju Wang, la coordonnatrice de l’événement, organise un atelier le 17 mars, 18 h 30, intitulé Consent and the Law en présence de Sunny Marriner du Ottawa Rape Crisis Centre et Elizabeth Sheehy, professeure de droit à l’U d’O.