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Logements étudiants et COVID-19 ; un marché affecté ?

Rédaction
25 juillet 2020

Crédit visuel : Archives 

Par Miléna Frachebois – Contributrice

La crise sanitaire liée au COVID-19, qui a débuté il y a quelques mois déjà, a fortement impacté l’économie mondiale, provinciale, mais aussi locale. À Ottawa, nombreux sont les changements à avoir été observés ; de nombreux commerces ont dû fermer leurs portes suite à la période de confinement, et la remise en route avec les phases deux et trois du plan de déconfinement se font bien difficiles. Le marché immobilier étudiant est par exemple fortement touché depuis le début de cette crise.

Ottawa fait face depuis plusieurs années à un marché immobilier très compétitif concernant les logements étudiants : il y est difficile de trouver des habitations à des prix raisonnables. Selon Audrey-Anne Coulombe, représentante de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, la demande de logements est accrue.

Elle explique que « la croissance constante de la population, stimulée par la vigueur de la migration internationale, et la vigueur des facteurs économiques fondamentaux en ce qui concerne la croissance de l’emploi et du revenu ont soutenu la demande de logements pour propriétaires-occupants et de logements locatifs à Ottawa. »

Ce phénomène se traduit alors par un fort taux d’occupation des locations, supérieur à 98% au cours des trois dernières années, et un marché de revente favorable aux vendeurs. Le loyer moyen n’a donc cessé d’augmenter, et ce même pendant la pandémie, en raison d’une demande supérieure à l’offre. 

Équilibre du marché

Coulombe précise que si le coronavirus n’a pas changé la tendance, la demande a diminué de moitié, mais l’offre aussi, permettant donc de maintenir un équilibre du marché. Cependant, le marché étudiant pourrait se retrouver impacté, les principaux acteurs étant les étudiant.e.s et les expatrié.e.s. Puisque l’immigration a drastiquement diminué depuis la crise sanitaire, « les étudiant.e.s qui cherchent à louer un logement pourraient, à court terme, trouver davantage d’offres sur le marché », nous explique-t-elle. D’autre part, la situation demeure encore incertaine concernant ces types de logements ; les étudiant.e.s quitteront-ils/elles le foyer familial ou loueront-ils/elles un logement près de l’université ?

Afin d’appuyer les locataires et les propriétaires, les gouvernements fédéral et provincial ont mis en place différentes aides. Rachel Widakdo, porte-parole du Ministère des affaires municipales et du logement de la province nous détaille que « cela inclut la création du Fonds de secours pour les services sociaux de l’Ontario, doté d’un budget de 200 millions de dollars. »

Les gestionnaires de service peuvent donc « élargir les programmes de stabilisation du logement qu’ils administrent », dont les prêts d’urgence pour les paiements de loyer. La province encourage également les propriétaires à être plus flexible. 

Et à l’université ? 

Selon Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, porte-parole médiatique de l’U d’O, les résidences de l’Université d’Ottawa (U d’O) seront ouvertes à l’automne. Cependant, « certaines restrictions en matière de santé publique pourraient encore être en vigueur en résidence cet automne et […] l’U d’O pourrait imposer d’autres restrictions pour la santé et la sécurité de la communauté de l’université. »

Si la situation est encore incertaine, l’Université s’engage à suivre les lignes directrices provinciales de santé publique et à informer ses étudiant.e.s résident.e.s. L’ampleur des impacts économiques de la pandémie, basés sur les cours en présentiel, et plus particulièrement sur ce qui est attrait aux résidences ne peut être estimée à ce stade, trop précoce et hypothétique estime la porte-parole. 

Effets sous-jacents 

Avec la migration des cours en ligne, la présence des étudiant.e.s dans la capitale n’est plus requise, impactant directement le marché de l’immobilier. Nombreux sont ces dernier.ère.s à avoir décidé de rester chez eux, pour étudier en ligne, au sein de leur domicile familial. Il en est de même pour les étudiant.e.s internationaux.ales qui sont victimes de cette crise sanitaire ; l’immigration est un frein supplémentaire, puisque le voyage est risqué et l’entrée dans le pays n’est pas garantie. 

Elsa Dujardin, étudiante internationale française à l’Université d’Ottawa s’exprime à ce propos. Rentrée pour se confiner en famille, elle a fait le choix de ne pas revenir au Canada en septembre, car sans emploi, elle n’a plus les moyens de payer son loyer. Il ne reste plus qu’à voir si ces suppositions seront toujours d’actualité en septembre, et si la capitale retrouvera une bonne partie de ses étudiant.e.s.

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