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Les mains sales du Canada au Congo

Web-Rotonde
27 février 2012

MANIFESTATION

Sarah Lanthier | Journaliste Actualités
@SarahLanthier

Le jeudi 16 février à 11 h 30, des membres de la communauté congolaise d’Ottawa, y compris de nombreux étudiants de l’U d’O, se sont rassemblés devant le Parlement pour dénoncer l’inaction du Canada face aux élections truquées qui ont porté Joseph Kabila à la tête de la République démocratique du Congo (RDC), en décembre dernier.

Plusieurs voix, un message

Plusieurs marches ont eu lieu depuis septembre dernier pour la liberté du Congo. « [À l’automne 2011], on manifestait pour dénoncer les mutilations, les abus, les viols, etc. au Congo; [En décembre 2011], pour avoir des élections transparentes; et maintenant, parce qu’on nous impose un gouvernement que nous ne voulons pas », précise Henriette Yakibonge, membre de Collectif pour le Congo.

« Nous sommes au Parlement aujourd’hui parce qu’en RDC, nous n’avons pas la possibilité de nous exprimer et nous avons un message important, dénonce Klins Kabanda, étudiant de l’U d’O en génie civil. Nous voulons un Congo libéré de Joseph Kabila. »

Des élections frauduleuses

Selon Mme Yakibonge, des bulletins de vote déjà cochés auraient été retrouvés avant les élections, prouvant la tricherie et la corruption derrière l’élection de Kabila. Les Nations unies ne punissent pas « parce que selon elles, le peuple a choisi Kabila », souligne-t-elle ironiquement. Par conséquent, « le Canada pourrait demander clarté dans les élections au nom de la démocratie », déclare Moïse Mudimdi, étudiant de l’U d’O en criminologie.

La responsabilité du Canada

M. Mudimbi confie que « malgré l’accueil formidable du Canada et l’espace offert pour s’exprimer, […] les autorités canadiennes sont très impliquées dans les affaires du Congo ». « L’État canadien couvre les industries minières, […] ces mêmes compagnies qui opèrent en zones interdites, en zones de guerre, et qui fraternisent avec les militaires et les rebelles », renchérit Kennedy Kabasele, étudiant de l’U d’O en criminologie. Selon Martin Kalulambi-Pongo, professeur à la Faculté des sciences sociales, le Canada recherche le coltan, un minerai entrant dans la fabrication des cellulaires, des ordinateurs, etc.

Un étudiant de l’U d’O en criminologie qui souhaite garder l’anonymat explique que « le Canada a tout intérêt à préserver la situation au Congo telle qu’elle est, avec Kabila au pouvoir, pour continuer son exploitation minière enrichissante tout en violant les droits humains par l’exploitation des travailleurs congolais, sans se faire réprimander ».

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