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Arts et culture

L’opportunité pour tou.te.s de trouver sa voix : entrevue avec la radio étudiante CHUO 89.1 FM

Emily Zaragoza
26 septembre 2023

Crédit visuel : Jürgen Hoth — Photographe

Entrevue réalisée par Emily Zaragoza — Journaliste

Le sous-sol de la bibliothèque Morisset vit au rythme des airs de hip-hop, de gospel et de K-pop. La radio CHUO y transmet sur les ondes la voix des étudiant.e.s depuis près de 50 ans. Afin d’en savoir davantage sur ce qui attend la station pour cette nouvelle saison, La Rotonde s’est entretenue avec deux de ses membres : le directeur des programmes, Luigi Fidelia, et la coordinatrice des bénévoles, Parujee Akarasewi.

La Rotonde (LR) : Si tu devais présenter le CHUO et son rôle à un.e étudiant.e qui ne connaît pas la radio, que dirais-tu ?

Luigi Fidelia (LF) : Le CHUO permet aux étudiant.e.s d’en découvrir plus sur la ville d’Ottawa, grâce aux relations que nous entretenons avec des artistes ottavien.ne.s. On joue beaucoup de musique locale, mais aussi internationale. Les étudiant.e.s peuvent partager leurs goûts et écouter de la musique qu’ils.elles aiment sur nos ondes. Ma mission est d’aider les gens à raconter leur histoire à la radio et leur permettre de partager leur talent.

Parujee Akarasewi (PA) : Le CHUO est l’occasion pour les bénévoles d’explorer et de prendre la parole, puisque la radio permet de donner une voix à tout le monde, notamment aux minorités. Derrière l’idée de la création de la station, il y avait la volonté de donner une voix et une liberté de parole à ceux.elles qui n’en ont pas au sein de notre société.

LR : Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir être indépendant ?

LF : On ne voulait pas être une radio commerciale. Le CHUO est lié à la communauté étudiante, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut voir la station comme un média qui manque de sérieux. C’est pour cela que le mot indépendant est important, parce qu’il montre la qualité de la radio et notre vision de ce que doit être son fonctionnement.

LR : Pourquoi les membres de l’équipe et les auditeur.ice.s les plus fidèles sont-ils autant attaché.es à la radio CHUO ?

PA : Je pense que la loyauté des auditeur.ice.s repose sur le fait qu’ils aiment le contenu du CHUO, notamment parce qu’on aborde des sujets absents des autres radios. Certaines personnes nous écoutent tous les jours, alors on fait partie de leur quotidien. C’est un peu comme une famille, et c’est ce qui me plaît dans la manière de travailler ici. Certaines communautés sont aussi très fidèles, comme la caribéenne par exemple, car elles trouvent au sein du CHUO, un refuge quand elles ont le mal du pays ou l’envie de se sentir comme à la maison.

LR : Quels sont vos objectifs et vos projets pour l’année à venir ?

LF : De nouvelles émissions vont faire leur apparition sur la station, notamment une dédiée aux musiques de film. Des évènements vont être organisés, ce qui va aider à nous faire connaître au sein de l’Université. On va collaborer avec un restaurant pour organiser un brunch en musique. Une soirée avec la venue d’un chanteur de Toronto, RUSSELL !, est également prévue. Et puis, je suis actuellement en Italie afin de nouer des liens qui nous permettront de produire de nouveaux programmes.

PA : Nous allons continuer à recruter des étudiant.es afin de renforcer la diversité au sein de l’équipe et dans nos programmes. On est en 2023, pas au 19ème siècle, donc on ne peut pas se contenter de nouer des connexions à Ottawa. Bien sûr, c’est important pour nous d’entretenir nos liens avec la ville et sa communauté, mais on veut aussi se tourner vers l’international. Grâce à la diversité au sein de l’équipe, on peut établir des relations à l’étranger et varier notre contenu. D’ailleurs, on a une émission en espagnol qui s’appelle « El mas alegre » animée par un membre qui vient du Mexique. Il va bientôt y avoir un programme en arabe également.

LR : Comment prend forme le bilinguisme au sein de la radio ?

LF : Nous sommes la seule station de radio indépendante licenciée bilingue au Canada. Ottawa est une ville multiculturelle donc on essaie, au sein de la station, de représenter cette diversité de perspectives.

PA : Le CHUO essaie de trouver un équilibre entre l’anglais et le français. The Morning Shift, une émission de hip-hop très populaire, est en anglais, et à côté Les intrépides ou Chez moi sont en français et plaisent beaucoup.

LR : Quelles sont les forces et les faiblesses d’une radio étudiante ?

PA : Le CHUO fonctionne grâce à ses bénévoles, 147 actuellement enregistrés. Le fait qu’il y ait autant d’étudiant.e.s est à la fois une force et une faiblesse. D’un côté, cela contribue à faire émerger sans cesse de nouvelles idées et pousse à la créativité. Mais de l’autre côté, les effectifs changent en permanence, les étudiant.e.s ne sont pas constants dans leur engagement. On doit donc recruter en continu afin d’être assez nombreux.

LR : Qu’est-ce qui t’as conduit à intégrer la radio ? Et pourquoi les étudiant.e.s devraient-ils.elles rejoindre le CHUO ?

LF : Je chante, je fais du rap et du RnB. La musique a une grande place dans ma vie et je prends cela très au sérieux. Elle m’a ouvert beaucoup de portes, donc à mon tour, je veux ouvrir ces portes à d’autres étudiant.e.s. Je veux aider à créer un espace où les étudiant.e.s qui ont grandi à Ottawa n’aient pas besoin de quitter la ville pour avoir des opportunités. Pour des étudiant.e.s en journalisme ou en communication, je pense que le CHUO est l’endroit idéal pour pratiquer ce qu’ils.elles ont appris en classe, développer leurs compétences et réaliser leurs rêves.

PA : J’ai découvert le CHUO lors de la Semaine 101. Depuis, j’y ai trouvé des amis et j’ai eu l’occasion de réaliser mon rêve d’enfance de faire de la radio. Quand je me revois à mes débuts, je peux définitivement dire que j’ai beaucoup appris. J’ai amélioré ma capacité à m’exprimer en public et à développer mes compétences techniques. Finalement, j’ai acquis toutes les aptitudes nécessaires pour travailler au sein d’une autre radio dans le futur, mais c’est ici que je me sens à ma place. Un.e étudiant.e qui décide d’être bénévole en retirera une expérience sûrement similaire à la mienne. Pour rejoindre l’équipe, il faut se rendre sur notre site web ou dans nos locaux !

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