
L’univers surréaliste de Klô Pelgag : Un entretien « le fun » avec Klô Pelgag
Par Sarah-Anne LaCombe
Sous un tapis de gazon, tout juste avant sa prestation au Festival de montgolfières de Gatineau, Klô Pelgag a accepté de nous ouvrir les portes de son univers surréaliste, le temps de discuter de son parcours dans la scène musicale et de son album intitulé L’alchimie des monstres.
Klô Pelgag, nom diminutif de Chloé Pelletier-Gagnon, a ébloui la scène musicale francophone au Canada et en Europe avec la liberté et l’aisance de création émanant de son premier opus. Certes, les nombreux prix et distinctions reçus après la sortie de cet album en 2013, notamment Révélation Radio-Canada 2014-2015 et Révélation de l’année à l’ADISQ en 2014, témoignent de la singularité et de la fraîcheur vivifiante de cette artiste québécoise excentrique.
L’album L’alchimie des monstres est tressé de pop orchestrale, d’une voix légèrement voilée et scénique, ainsi que d’une plume poétique et allusive. À travers les pistes, Klô Pelgag nous transporte dans les recoins pittoresques de son imaginaire, en exposant différents thèmes portant sur la maladie, la violence et la douleur. « La plupart des chansons de l’album ont été écrites dans des moments difficiles. L’idée c’est de transformer la laideur en quelque chose de créatif, en quelque chose de plus concret » confie-t-elle. Confectionnés entre autres avec l’aide de son frère, les arrangements musicaux de cet album sont remplis de piano enjoué ainsi que de cordes et de cuivres vibrants.
Musicienne autodidacte munie de bonnes oreilles musicales, Klô Pelgag n’a pas voulu étudier en musique de peur que cela n’empoisonne la magie de ses compositions. Elle s’exprime : « Moi, je ne voulais pas étudier en musique, pour ne pas tuer la spontanéité, pour ne pas programmer mon cerveau. » En discutant du mariage entre les études en musique et une carrière en musique, elle poursuit : « Si tu veux être un musicien sur un house-band, c’est sûr que l’école est nécessaire pour être capable d’apprendre des pièces vite fait. Mais, pour la création, je pense qu’on est nous-mêmes capables d’apprendre des choses dans la vie. »
Sur scène, l’essence spontanée et assumée de Klô Pelgag sait surprendre et captiver l’attention des spectateurs : « Je fais pas mal d’improvisation sur scène. Le mot d’ordre c’est vraiment ‘‘de capoter’’, t’sais ? C’est important pour moi, dans la vie, de surprendre » confie-elle, le sourire au visage. À quoi peut-on s’attendre lors d’un spectacle de Klô Pelgag ? Manifestement, des situations inusitées et cocasses. Rien de remâché, en tout cas. Elle s’élance : « Moi, je serais pas capable de faire le même show 300 fois avec la même mise en scène. T’sais, y’a des gens qui se font faire une mise en scène et puis ils disent la même chose qui punch là. Bin, ils re-punch là. Mais, moi je ne fais pas ça. J’aime pas mal tout ce qui est ‘‘antispectacle’’. Souvent, j’aime ça me mettre en danger ou saboter moi-même mon propre truc… ‘‘m’autosaboter’’ (rires). »
Comme ambitions futures, Klô Pelgag aimerait continuer à faire voyager sa musique. Elle espère notamment se rendre au Japon et en Islande pour y faire des spectacles. Elle poursuit, en riant : « Mon ambition, c’est d’évoluer vers l’au-delà! Non, mais sérieux c’est de faire quelque chose de le fun. Je veux juste que ça reste le fun. C’est ça mon ambition première, le fun. » C’est confirmé, la très charmante Klô Pelgag sublime la réalité partout où elle met les pieds.