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L’Université dévoile un surplus de 91,8 millions de dollars

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26 octobre 2019

Crédit visuel : Andrey Gosse – directeur artistique 

Par Maeve Burbridge, Cheffe du pupitre Actualités

Dans un courriel envoyé aux membres du personnel, le 30 septembre dernier, l’administration de l’Université d’Ottawa (U d’O) a révélé un surplus budgétaire de 91,8 millions de dollars pour l’année 2018-2019

Selon les chiffres de la firme de comptabilité KPMG, l’Université détenait un surplus d’environ 70 millions de dollars lors de l’année 2017-2018. En une année, l’Université aurait vu une hausse à son surplus budgétaire d’environ 22 millions de dollars.

Une hausse importante

D’après Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, porte-voix de l’administration universitaire, l’augmentation du surplus s’explique « par une augmentation des revenus, qui découle de l’augmentation des droits de scolarité de l’an dernier ». Des retards dans l’embauche de personnel et le rendement positif des marchés financiers auraient également ajoutés à la croissance rapide du surplus de l’Université, selon Mailloux-Pulkinghorn.

Cette dernière rappelle également que le surplus de 91,8 millions de dollars n’est pas entièrement à la disposition immédiate de l’Université : « ces  montants ne peuvent pas être entièrement utilisés pour financer les activités courantes de l’Université; il s’agit en partie de fonds à affectations déterminées qui ne sont pas disponibles pour couvrir nos dépenses de fonctionnement », explique-t-elle.

Services non-rendus?

L’Association des professeurs de l’Université d’Ottawa (APUO) n’est pas convaincue par l’explication de l’Université.

D’après Dimitri Karmis, Président de l’Association, « l’APUO est très préoccupée par l’annonce de Jacques Frémont concernant les excédents financiers de l’Université d’Ottawa. Depuis 2007, l’Université a des excédents financiers cumulatifs totalisant 518.26 millions de dollars ». Pour l’APUO, le surplus est préoccupant car sa somme représenterait en partie des services non rendus aux étudiant.e.s et aux membres du personnel.

L’APUO souligne également qu’il existe un lien entre l’excédent financier de l’Université et le refus de celle-ci de pourvoir les postes du personnel de soutien ainsi que plusieurs postes des professeurs à temps plein et à temps partiel.  Considérant que de garantir des conditions de travail revendiquées par ces groupes et leur garantir la sécurité d’emploi coute plus cher, l’institution économise en refusant de pourvoir plusieurs postes.

D’ailleurs, le Syndicat du personnel de soutien de l’Université d’Ottawa (SPUO) a voté un mandat de grève le 17 octobre dernier parce que l’Université a encore refusé de pourvoir leurs postes  au cours de récentes négociations.

L’impact Ford

En dépit de son surplus qui approche les 100 millions de dollars, l’Université prévoit se trouver en situation de déficit financier pour l’année 2019-2020, en raison des coupures imposées par le gouvernement provincial.

Le gouvernement Ford oblige les universités ontariennes à réduire leurs frais de scolarité de 10%, sans pour autant subventionner ces institutions. Ce sera donc l’Université elle-même qui devra compenser, financièrement, pour ces coupures. L’autre fardeau financier qui pèse sur le budget 2019-2020 de l’Université serait le manque de financement du gouvernement ontarien pour les programmes de langue française offertes à l’U d’O.

En raison de ces compressions, le déficit de l’Université s’élèvera probablement à environ 17,4 millions de dollars, durant l’année 2019-2020, selon Mailloux-Pulkinghorn.

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