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L’université du futur

Nonibeau Gagnon-Thibeault
18 octobre 2022

Crédit visuel : Taryn Elliott – Pexels

Article rédigé par Nonibeau Gagnon-Thibeault – Journaliste

Un assistant virtuel (Chatbot) pourrait supporter les étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O) dans leurs études d’ici quelques années. C’est ce qu’espère Andrew Sowinski, récemment nommé titulaire de la Chaire en pédagogie universitaire à l’U d’O. Son projet de recherche, étalé sur trois ans, a notamment comme objectif d’améliorer les résultats d’apprentissage de la communauté étudiante en exploitant les mégadonnées des diverses applications web de l’établissement.

Sowinski souhaite maximiser le potentiel d’apprentissage de tou.te.s les étudiant.e.s de l’U d’O. Un des multiples outils qu’il compte mettre en place durant sa recherche est un assistant virtuel qui pourra intervenir auprès des étudiant.e.s, afin de les aider dans leur parcours universitaire. « Le chatbot pourrait par exemple t’envoyer un message “j’ai remarqué que tu as manqué plusieurs cours récemment. Voici des ressources pour t’aider” », donne en exemple Sowinski.

Le professeur de génie chimique et biologique insiste cependant que le projet n’en est qu’à son début et qu’une panoplie d’autres outils pourront se développer selon les données qu’il pourra recueillir et analyser. En entrevue avec La Rotonde, il lance plusieurs questions qui pourraient être répondues par sa recherche. « Peut-on désigner les programmes et les cours afin que les examens de mi-session ne soient pas tous regroupés dans la même semaine ? Peut-on modifier le curriculum afin d’alléger la pression sur les étudiant.e.s ? », propose-t-il.

Favoriser l’inclusion dans l’apprentissage

Les chaires en pédagogie universitaire sont en partie financées par le Bureau de la provost et sont administrées par le Service d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage (SAEA) de l’U d’O. L’analyste principale à la recherche et à l’évaluation des impacts au Bureau de la vice-provost aux affaires académiques et du SAEA, Docteur Banafsheh Karamifar, explique que le projet de recherche servira à rendre l’enseignement davantage inclusif. « Nous n’apprenons pas tou.te.s de la même façon. Les données vont aider l’Université à voir quelles sont les méthodes que nous pouvons adopter afin d’individualiser l’enseignement et favoriser la réussite de l’étudiant.e », précise-t-elle.

Karamifar souligne que cela pourrait être bénéfique pour les étudiant.e.s à risque d’échec, puisque le projet de recherche ne se base pas que sur les résultats finaux des étudiant.e.s, mais sur l’ensemble du processus d’apprentissage tout au long de la session. Sowinski ajoute que les outils qui seront mis en place bénéficieront toutefois à l’ensemble de la communauté étudiante, incluant ceux et celles qui ont de bons résultats scolaires.

Sowinski imagine un assistant virtuel qui conseille les étudiant.e.s selon les conditions les plus propices à leur apprentissage. « Peut-être que l’on peut développer un outil, qui, en se basant sur ton dernier semestre, te fait remarquer que tu apprends mieux durant tel moment de la journée, ou encore que tes sessions d’études en groupe ont augmenté tes notes. […] Rares sont celles et ceux qui apprennent mieux un lundi matin vers 8h30 », illustre le professeur.

Supporter les professeur.e.s dans leur enseignement

Cette recherche pourrait aider les étudiant.e.s dans leur parcours académique, mais également les professeur.e.s dans leur manière d’enseigner selon Karamifar. «Nous promouvons l’excellence en enseignement. Nous cherchons les méthodes d’enseignement les plus efficaces basées sur des recherches rigoureuses», explique-t-elle, elle qui est également professeure à temps partiel à la Faculté d’éducation de l’U d’O.

Sowinski propose d’analyser quelles sont les méthodes d’enseignement les plus efficaces selon chaque cours. Alors que l’enseignement de certains cours peut être optimisé en modèle hybride, peut-être que d’autres sont plus propices à l’enseignement en présentiel, avance-t-il. De plus, un.e professeur.e pourrait être notifié.e pour savoir si ses enregistrements vidéos sont écoutés par ses élèves et si cela les aide dans leurs résultats scolaires.

Une recherche dans le respect de la confidentialité

Les collectes de données auprès des applications web que l’U d’O utilise, telles que Brightspace ou Zoom, seront faites dans le plus grand respect de la vie privée de la communauté universitaire, assure Sowinski. Le projet de recherche inclut la mise sur pied d’un comité consultatif où siègeront notamment des étudiant.e.s. Ils.elles seront au courant des différentes données qui seront analysées et pourront s’assurer que les pratiques de collecte de données sécuritaires respectent la vie privée de la communauté universitaire.

Sowinski espère que son projet de recherche de trois ans aboutira à une collection de données, qui pourront être utilisées par d’autres chercheur.se.s de l’U d’O. « J’ai des idées d’analyses, mais j’ai plusieurs collègues qui ont aussi des idées. Toutefois, ils.elles n’ont pas accès aux données dont ils.elles ont besoin », fait savoir le professeur.

Ce projet de recherche s’inscrit dans le cadre du plan stratégique Transformation 2030 de l’U d’O, lancé en décembre 2019. Ce plan a comme ambition de préparer l’université de demain et d’être l’histoire d’une métamorphose qui permettra à l’U d’O de répondre avec intégrité et créativité aux exigences d’un monde en rapide changement, selon le recteur de l’U d’O, Jacques Frémont.

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