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Poursuivre la lutte contre la violence sexuelle

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15 janvier 2018

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Par : Stéphanie Bacher – Journaliste

2017 aura été une année marquante au niveau de la dénonciation de nombreux cas d’agression et harcèlement sexuels impulsée par le mouvement #MeToo, un mouvement qui a eu de l’écho dans plusieurs pays du monde. Quels ont été les faits marquants de 2017 en matière d’inconduites sexuelles ? Et que nous réserve 2018 ? La Rotonde vous présente son portrait de l’année 2017 et certaines prévisions pour 2018 dans le dossier de la lutte contre la discrimination à l’endroit des femmes.

Retour sur 2017

Le fait le plus marquant de l’année 2017 aura sans l’ombre d’un doute été le mouvement #MeToo, qui a pris une ampleur sans précédent au point d’être nommé personnalité de l’année par le magazine Time pour avoir brisé le silence autour de la question du harcèlement sexuel.

Le 5 octobre, le célèbre producteur américain Harvey Weinstein est accusé dans un article du New York Times d’harcèlement sexuel qui aurait perduré pendant trois décennies. Quelques jours plus tard, 13 autres femmes racontent à un correspondant du réseau de télévision NBC News avoir elles aussi été agressées sexuellement par Harvey Weinstein.

En réponse à cette vague de dénonciations, l’actrice américaine Alyssa Milano a écrit sur son compte Twitter: « Si vous avez été harcelée ou agressée sexuellement, écrivez #MeToo dans votre réponse à ce tweet ». Le tweet est rapidement repris par des milliers de personnes qui racontent leur histoire d’agression ou d’harcèlement sexuel en utilisant le hashtag #MeToo ou une variante de celui-ci. De nombreuses figures publiques provenant de divers secteurs de la société (musique, sciences, milieu académique, politique) ont elles aussi pris part à ce mouvement en racontant leurs histoires en utilisant le hashtag #MeToo.

Selon Simon Lapierre, professeur à l’École de service social de l’Université d’Ottawa et membre du Collectif de recherche FemAnVi, estime que « ce phénomène a mis en évidence le fait que de nombreuses femmes sont victimes de violence sexuelle et surtout que plusieurs hommes utilisent leur position et leur statut pour, d’une part, agresser des femmes et, d’autre part, maintenir le silence [des victimes et des autres] sur leurs comportements. Bien souvent, tout le monde le savait, mais personne n’a rien dit… ».

Il ajoute que selon lui, « ce qui semble se produire, c’est un changement dans la façon dont la société réagit à ces situations. On voit émerger un sentiment d’outrage de plus en plus grand à l’endroit de ces hommes et de leurs comportements de violence sexuelle ».

Attentes pour 2018 ?

La vague de dénonciations de cas d’agressions et d’harcèlements sexuels ne semble pas en voie de s’estomper en 2018. Lapierre croit en effet que « la question de la violence sexuelle occupera encore beaucoup de place dans les médias en 2018 et qu’il y aura d’autres hommes connus qui feront l’objet de dénonciations ». Ce fut déjà le cas lors du Gala des Golden Globes, qui s’est déroulé il y a un peu plus d’une semaine dans la sobriété, où les vedettes se sont présentées vêtues de noir en signe de solidarité avec les victimes d’harcèlement et d’abus sexuels.

Au niveau provincial, Lapierre explique que les résultats d’un sondage sur la violence sexuelle dans les collèges et universités mené par le gouvernement de l’Ontario devraient être disponibles en 2018 et pourraient « donner des indications sur le travail qu’il reste à faire ». Il indique cependant qu’« il est aussi possible que nous assistions à un certain backlash en 2018, une tentative de nous ramener en arrière ». Il faut donc selon lui rester vigilants, surtout qu’il y demeure beaucoup de travail à faire pour changer les mentalités et mettre fin à la culture du viol.

Qu’est-ce qui se fait sur le campus ?

Selon Néomie Duval, responsable des relations avec les médias de l’Université d’Ottawa, l’Université travaille sur le sujet par le biais de son Comité sur la diversité et l’inclusion qui a été formé au printemps dernier. Ce comité « a déposé une ébauche de rapport incluant des recommandations au recteur à la fin de décembre 2017 », un rapport qui sera diffusé prochainement auprès de la communauté universitaire. Selon les dires de Lapierre, il y aura aussi bientôt une formation disponible pour les employés sur la violence sexuelle.

De son côté, Joyce Joseph, qui travaille au Centre des ressources des femmes de la Fédération Étudiante de l’Université d’Ottawa, explique que le Centre offre un programme qui s’appelle Écoute active où « [les victimes] peuvent parler de leur expérience ». Dépendamment de la situation, le Centre peut offrir aux victimes, en plus de l’écoute, une variété de ressources, dont les référer au Centre de crise des victimes, à la police ou à la clinique légale de l’Université. Elle affirme également que le Centre organise des ateliers sur la violence contre les femmes et des présentations en classe « pour leur montrer quels sont les enjeux et comment prévenir la violence contre les femmes ».

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