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Arts et culture

Matthias et Maxime : « avoir encore le temps »

Culture
28 septembre 2019

Crédit visuel : Shayne Laverdière

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre Arts & culture 

L’avant-première en tournée du nouveau film de Xavier Dolan, Matthias et Maxime, avait lieu le 26 septembre dernier au Starcité ainsi qu’au Cinéma 9, à Gatineau. Le film prendra l’affiche officiellement le 9 octobre prochain.

Matthias et Maxime met en scène l’évolution de la relation conflictuelle entre deux amis de longue date. Faisant parti du même groupe d’amis depuis longtemps, ils se trouvent encouragés à s’embrasser pour les besoins d’un court métrage amateur.

Que se passe-t-il quand Mathias et Maxime s’embrassent?

Le baiser est ce qui vient bousculer l’ordre naturel des choses explique Xavier Dolan à La Rotonde. Gabriel d’Almeida Freitas, acteur du film, souligne; « ce qui est vraiment intéressant dans le baiser; c’est un baiser un peu forcé […]. C’est ça qui est beau, c’est une affaire simple simple simple, tout ce trouble là pour une chose aussi simple. Le baiser prend toute son importance dans sa petitesse ». 

Suite à ce baiser, Matthias, joué par Gabriel D’Almeida Freitas et Maxime, joué par Xavier Dolan, se voient confrontés à leur propre identité. Cette remise en question bouleversante est mise en valeur de façon très intérieure par les deux comédiens et soulignée par les gros plans de Dolan. 

L’univers de Mathias et Maxime

Entre taquinage, insultes innocentes et confrontations, la dynamique du groupe est composée de Xavier Dolan, Samuel Gauthier, Pier-Luc Funk, Adib Alkhalidey, Antoine Pilon et Catherine Brunet. 

La bande sonore signée par le pianiste Jean-Michel Blais a remporté le Cannes Soundtrack Award. Elle accompagne les scènes au coeur du tumulte intérieur des deux personnages principaux et contraste avec la musique rythmée des partys.

Tandis que Pier-Luc Funk incarne le leader de la gang, certains sont plus discrets. Samuel Gauthier, interprétant le rôle de Frank, dévoile que pour lui « Frank c’est le protecteur, c’est un peu le chest-bras de la gang. Sans le catégoriser comme stupide pour autant, c’est quelqu’un comme [lui] qui parle peu mais de très sensé ». 

Dolan précise que « c’est un personnage qui ressent beaucoup pis [il a] eu énormément de plaisir à l’écrire parce que évidemment c’est pas celui qui parle le plus mais dans les regards de Sam on voit beaucoup de tristesse par rapport à la toxicité ».

Bro-mance

Avec ce film, Dolan a voulu aborder à la fois la question de l’amour et de l’amitié.

Jouant dans ce film avec ses amis de longue date, une complicité des personnages est établie, « évidement y’a une aisance, une complicité, on sent les uns les autres qu’on peut repousser nos limites constamment mais ça empêchait pas qu’il y avait un temps pour être sérieux […]. On a navigué sur cette frontière là de manière assez rigoureuse » raconte Dolan. 

« On aime notre métier. La priorité, ça toujours été de raconter des histoires, le plaisir on le retrouve ben plus à jouer qu’à déconner entre les takes », ajoute le réalisateur.

Le film, bien qu’il peint deux jeunes hommes qui se cultivent une attirance, explore plutôt la société dans laquelle ils vivent que l’homosexualité.  Il porte à réfléchir sur la masculinité toxique inscrite dans un système hétéronormatif. Il pose la question de l’acceptabilité du changement dans notre société. 

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