Inscrire un terme

Retour
Arts et culture

Plonger dans la culture autochtone avec Christian Pilon 

Culture
19 octobre 2021

Crédit visuel : Courtoisie – Kathy Lapointe

Article rédigé par Nouha Chaouati – Journaliste

Christian Pilon, Métis et Franco-Ontarien originaire de Sudbury, fait présentement le tour du pays afin de partager son expérience en tant qu’explorateur et porte-parole des communautés autochtones. Le 14 octobre, dans le cadre de l’événement Voyage au cœur de la culture autochtone, organisé par le Centre des jeunes 460, Pilon est passé par Ottawa pour présenter sa passion.

C’est suite à avoir pris part à la télésérie Destination Nor’Ouest, qui avait pour but de reconstruire le parcours des voyageurs des 18e et 19e siècles, que Pilon a décidé d’animer des conférences et des ateliers à travers le Canada. Lors de sa tournée, il a visité plusieurs écoles et diverses organisations en partenariat avec Tourisme Ontario et le Ministère de l’Éducation, entre autres. Grâce à ces événements, il peut financer ses expéditions annuelles en canot d’écorce qui reprennent les pistes d’Étienne Brûlé et des frères de La Vérendrye.

Terminologies appropriées

Lors de son introduction, Pilon a souhaité la bienvenue à ceux et celles qui étaient présent.e.s. en employant plusieurs langues autochtones. Il a également tenu à souligner les noms de lieux dérivés de celles-ci : les noms du Canada, de l’Ontario, du Québec, du Manitoba, de la Saskatchewan, du Yukon, du Nunavut, de Toronto et d’Ottawa proviennent tous des parlers des peuples divers qui occupent le territoire depuis des centaines d’années.

Le conférencier a ensuite corrigé les termes qui sont souvent employés de manière erronée pour désigner les personnes autochtones en région de l’Ontario. Les termes « Algonquin.ne », « Huron.ne » et « Iroquois.e » ne sont ainsi pas adéquats, puisqu’ils ont été inventés par les colons européens ; « Anichinabé.e », « Wendat » et « Haudenosaunee » seraient respectivement les termes à privilégier.

Renouer des liens

Après avoir raconté quelques anecdotes portant sur ses expériences en tant que conférencier et présentateur, Pilon et les membres du public ont procédé au smudging, une cérémonie traditionnelle de purification par la fumée d’herbes sacrées. D’après Pilon, l’utilisation de la boucane a une grande portée spirituelle ; de fait, l’animateur a expliqué que cette pratique sert à purifier les pensées d’un.e individu.e et à chasser les influences négatives d’un lieu.

Lors de son intervention, le voyageur sudburois a voulu souligner l’importance du partage des savoirs. « On me pose souvent la question : “Qu’est-ce qu’on peut faire pour aider [les Autochtones] ?” Je réponds toujours : “Vous vous trompez. Nous sommes là pour vous aider.” […] Nous avons gardé une bonne partie de nos traditions et de nos cérémonies, alors que la plupart des Canadien.ne.s ont perdu les leurs », a-t-il révélé.

Tout au long de l’événement, Pilon a posé plusieurs questions afin de faire participer les individu.e.s présent.e.s. Il a beaucoup insisté sur l’importance de certaines valeurs, notamment le respect.

Le voyageur a réitéré qu’apprendre du passé et de l’histoire coloniale du Canada signifiait qu’il fallait aujourd’hui œuvrer pour le partage et la compréhension mutuelle. « Beaucoup de gens se sentent coupables, alors qu’ils.elles n’étaient pas présent.e.s. Peut-être que certain.e.s de nos ancêtres étaient impliqué.e.s indirectement ou directement. Dans 50 ans, il va y avoir des enfants qui étudieront l’histoire du Canada. Ils.elles vont vous regarder […] et vous demanderont :  “Qu’avez-vous fait de différent ?” », a-t-il raconté.

Transfert de connaissances

La construction de canots d’écorce par méthodes traditionnelles est l’une des nombreuses connaissances ancestrales qu’a enseignées Pilon lors de sa présentation. C’est en employant des matériaux bruts que les liens entre l’être humain et la Terre peuvent être renoués.

« Être capable de ressentir, c’est cela qui manque aux jeunes. Nous sommes tellement engourdi.e.s avec la vie d’aujourd’hui, avec les produits chimiques que nous consommons et avec toute l’industrie du divertissement, que nous oublions de communiquer et de communier avec la nature », a-t-il déploré. C’est pourquoi il a encouragé le public à prendre part à des activités qui permettraient de retrouver un équilibre dans le rapport avec les éléments naturels.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire