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Portrait d’un polémiste dans l’âme

Web-Rotonde
11 avril 2012

PORTRAIT – Patrick Lagacé

Léa Papineau Robichaud | Représentante des bénévoles

« Il est du ressort des médias d’essayer d’informer la société de ce qui se passe en son sein pour que cette société puisse faire des choix éclairés », écrivait le rédacteur en chef de La Rotonde dans la première édition de 1994.

Cet ancien de l’U d’O est aujourd’hui chroniqueur à La Presse et co-animateur de l’émission Les francs-tireurs, à Télé-Québec. Il tient aussi une chronique à l’émission de radio Montréal maintenant. Eh oui, Patrick Lagacé a déjà écrit dans notre chère Rotonde. Il a entre autres occupé le poste de chef de pupitre Information avant de devenir rédacteur en chef de 1993 à 1995.

Le journalisme avant tout

Issu d’une famille de classe moyenne, ce chroniqueur n’était pas prédestiné à devenir journaliste. En 1991, il a décidé de quitter sa famille pour venir étudier à l’U d’O, un choix qu’il a fait parce qu’il voulait apprendre l’anglais, mais aussi parce que le cégep ne lui avait pas trop bien réussi.

Même à l’université, certains lui reprochaient son manque d’assiduité à ses cours. « À l’époque, c’était des cours surtout de communication. Ce n’était pas axé sur le journalisme, alors il y avait plusieurs cours qui ne l’intéressaient pas. Sa passion, c’était le journalisme. Sa passion, c’était La Rotonde », explique le journaliste du Droit Jean-François Plante, qui était chef de pupitre Sports à La Rotonde dans les mêmes années.

Un de ses professeurs à l’époque, Pierre C. Bélanger, se souvient très bien des absences fréquentes de son étudiant. Lagacé avait manqué quelques cours et, ne connaissant pas la réputation de son professeur, avait osé lui demander les notes des cours manqués. « Ça avait donné lieu à un échange plutôt vigoureux », avoue avec un sourire en coin qui en dit long le professeur en communication qui accepte très mal, encore aujourd’hui, les absences répétées.

Un passage remarqué

L’ancienne chef de pupitre Nouvelles à La Rotonde, Cécile Gladel, se rappelle du premier article que Patrick Lagacé avait écrit pour le journal : « J’avais mis beaucoup de corrections parce qu’il y avait trop d’opinions dans son texte. » Ce n’est donc pas pour rien qu’il s’est mis à la chronique hebdomadaire l’année suivante.

Déjà à cette époque, ses textes faisaient beaucoup jaser. « Ses chroniques ne laissaient jamais personne indifférent, évoque Jean-François Plante. Soit tu étais pour, soit tu étais contre, mais jamais dans le milieu ». M. Bélanger se rappelle en particulier du talent d’écriture de son étudiant : « Sa plume m’avait séduit tout de suite. Dès le premier semestre, il avait fait un essai et je lui avais dit : “Toi, il faut que tu fasses quelque chose avec ça, mon gars! C’est fantastique, la manière dont tu écris!” »

Pour Jean-François Plante, accepter l’offre d’emploi à La Rotonde que Patrick Lagacé lui avait faite a été l’un des meilleurs choix de sa vie. « Je ne pouvais pas avoir meilleur collègue pour apprendre. C’était un modèle à suivre. Il était vraiment dévoué à la cause du journal. »

Fiable et passionné à l’extrême

Lorsqu’on leur demande de parler de leur ami, Mme Gladel et M. Bélanger ne se font pas prier pour l’encenser. « C’est un vrai chroniqueur. Il fait du travail journalistique, il fait des recherches, il ne dit pas n’importe quoi », décrit la co-fondatrice de RueMasson. « C’est un gars qui aime bien brasser les affaires et remettre les choses en question. C’est un gars fiable dans le sens où quand tu lui confies une tâche, la job va toujours être bien faite, qu’il s’agisse d’un article de magazine, d’un blogue, d’une entrevue, etc. », ajoute son ancien professeur.

Ce dernier lui a tout de même trouvé un petit travers. « C’est un gars qui peut avoir la mèche courte, dit-il sourire en coin. Il faut être attentif quand tu as une discussion corsée avec lui parce que ça peut se mettre à mal virer rapidement. Ça m’est déjà arrivé. » « Il aime avoir raison, ajoute Cécile Gladel. Tu ne peux pas commencer une discussion avec Patrick si tu n’es pas d’accord avec lui, car ça ne finira jamais. »

Patrick Lagacé a toujours, même à l’Université, aimé donner son opinion sur tout. « Ce qui est extraordinaire, c’est qu’aujourd’hui, il gagne sa vie à donner son opinion », lance M. Bélanger. Son ancien élève est resté fidèle à lui-même et a su tirer profit des opportunités qui lui ont été offertes. Il a ainsi pu devenir le chroniqueur de renom que nous connaissons aujourd’hui.

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