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Pourquoi retourner au « normal » ?

Rédaction
6 août 2021

Crédit visuel : Unsplash

Chronique rédigée par Aïcha Ducharme-LeBlanc – Co-rédactrice en chef

Plusieurs changements en matière de journée de travail ont été engendrés par la pandémie cette dernière année. La vie professionnelle post-pandémie devrait-elle s’articuler autour du type de flexibilité mis en œuvre en Islande ? 

Le mois dernier, les résultats de l’expérience des semaines de travail plus courtes, réalisées par l’Islande, ont été publiés. Ces résultats, le fruit d’une expérience de quatre ans, sont encourageants car ils montrent une amélioration de la qualité de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ainsi que du bien-être généralisé des travailleur.se.s.

Travail et vie

En mai 2021, j’ai commencé mon premier emploi à plein temps de type « bureau ». Si c’était une opportunité intéressante, certes idéale pour le CV, l’agitation permanente de la pandémie et ses restrictions m’obligeaient à travailler à domicile. 

Passées les premières semaines isolantes sur Teams, ces derniers mois de travail à la maison m’ont permis de développer une certaine autonomie dans ma vie professionnelle que je n’aurais probablement pas eue dans une situation de travail en personne. En fait, j’ai appris à mieux hiérarchiser l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et ce, grâce à la marge de manœuvre que m’offre le travail à distance. 

Pour moi, les avantages sont clairs et précieux. Cela signifie que je n’ai pas à me déplacer et que j’économise du temps dans les transports. Et ce temps, il est très précieux. En sauvant quelques heures, je gagne plus de sommeil, plus de temps passé avec mes ami.e.s et ma famille, plus de séances d’entraînement sportif, plus de priorité accordée à mon bien-être personnel. 

Ces avantages ne tiennent pas compte du fait que si je me sens débordée, je peux me déconnecter de mon ordi et prendre une pause à n’importe quel moment de ma journée. En tant que jeune personne anxieuse, comme beaucoup d’autres, ceci est incroyablement important pour moi. Cette possibilité me serait peu accessible dans un contexte de travail dit « typique ». 

En bref, ces derniers mois, ma vie n’a pas été axée sur mon travail, mon travail a été axé sur ma vie et c’est un chapitre professionnel que j’aimerais bien explorer dans ma vie postuniversitaire à venir. 

Pour les sceptiques

Plus d’une personne a exprimé son scrupule face à l’idée d’un travail volontaire à distance. Comme l’exprime Gérard Bérubé dans sa chronique intitulée « Déchirant télétravail », les employeur.se.s se montrent plutôt réticent.e.s par rapport à l’idée du télétravail à long terme. Ils.elles évoquent un risque accru de présentéisme et un manque de stimulation et d’optimisme chez les employé.e.s.

En revanche, ces craintes contredisent les préférences des nouveaux.elles travailleur.se.s à distance. Selon un sondage réalisé par Statistique Canada, « la grande majorité des nouveaux.elles télétravailleur.se.s déclarent être au moins aussi productif.ve.s à la maison que dans leur lieu de travail habituel. » 

Dans ce même sondage, 80 % des répondant.e.s au sondage ont indiqué qu’ils.elles aimeraient travailler au moins la moitié de leurs heures à la maison une fois la pandémie terminée. Un témoignage de mécontentement de la part des travailleur.se.s ? Je ne le pense pas.

Les employeur.euse.s devront s’habituer à donner un choix, une possibilité pour les employé.e.s de structurer leurs journées en fonction de leurs vies afin de retenir leurs employé.e.s et assurer leur épanouissement.

Pouvoir du choix

Je tiens à reconnaître que travailler à domicile est un énorme privilège. J’en suis consciente et je sais que ce n’est pas un privilège dont jouissent de nombreuses professions. Cependant, dans une ville comme Ottawa où le principal employeur est le gouvernement fédéral, c’est-à-dire des environnements professionnels de type bureau, le travail à domicile ou le travail flexible devraient être un choix offert.

Le retour à la « norme » n’est pas la voie à suivre à partir de maintenant. Nous voulons le pouvoir du choix et d’adapter nos besoins pour que le travail ne soit qu’une partie de nous, et non la totalité de notre quotidien. 

Le travail flexible doit être encouragé et célébré, et non dévalorisé. Il est évident que le travail à domicile présente certains obstacles ; le manque d’interaction est réel, et le travail en personne offre une manière différente et bénéfique d’apprendre. C’est pourquoi je plaide pour un travail flexible qui allie les deux formes de travail. Je veux travailler en personne, même peut-être dans un bureau, mais après avoir goûté à la polyvalence du travail à domicile, je veux travailler à mes propres conditions. 

 

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