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PowerShift 2012 : « Prendre des risques et aller jusqu’au bout »

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29 octobre 2012

– Par Camille Lhost –

Naomi Klein, journaliste et écrivaine

Trois ans après la première édition du PowerShift, Ottawa a accueilli une nouvelle fois ce rassemblement. Organisé sur quatre jours, du 26 au 29 octobre, ce colloque permet à 1500 jeunes de tout le Canada de réfléchir sur les moyens de lutter pour la justice climatique et contre les inégalités sociales à l’occasion de conférences et d’ateliers.

Ottawa a été une nouvelle fois choisie pour recevoir PowerShift. La ville, doublement symbolique, abrite le gouvernement et est la terre algonquine par excellence. Ce rassemblement, qui a pris place pour la première fois en 2009, avait pour but d’apporter des solutions aux changements climatiques. Les cycles de conférences et les ateliers participatifs avaient abouti à une série de livres blancs destinés au gouvernement canadien. Ses représentants devaient les défendre lors du Sommet de Copenhague au mois de décembre de la même année. Constatant que la montagne avait finalement accouché d’une souris, les jeunes ont alors décidé de renouveler l’opération en espérant cette fois-ci être entendus. « Ce qui se passe à PowerShift, ne reste pas à PowerShift », martèle Amara Possian, déléguée canadienne à la jeunesse.

Défendre toutes les populations

 

La cérémonie d’ouverture a eu lieu au Musée des Civilisations pour rappeler aux mille personnes présentes l’importance du respect des populations indigènes au Canada. Ces peuples sont les premiers touchés en raison des pillages des ressources naturelles par les grands groupes industriels. Par exemple, l’extraction des sables bitumineux engendre la disparition des baies sauvages et la fuite des animaux vivant sur ces terres. Annie St-Georges, Algonquine d’origine, nous alerte : « Chaque petite fourmi, chaque abeille tient un rôle important sur terre. Si on ne les respecte pas, ce sera la fin de notre existence. »

Mais PowerShift est aussi un moment privilégié pour réfléchir ensemble aux luttes contre les inégalités sociales, la pauvreté, le racisme et la violence faite aux femmes et aux homosexuels. C’est d’ailleurs par ces mots que Brigette DePape, maîtresse de cérémonie, a souhaité la bienvenue aux participants. « Nous sommes ici pour former un groupe puissant où chacun a sa place quelle que soit son origine, sa nationalité, son orientation sexuelle ou ses convictions religieuses. Pendant quatre jours, seuls la joie, l’enthousiasme, la passion et l’énergie nous animent et nous lient ».

Échanger sur les questions sociétales

 

PowerShift est un événement riche en conférences et en débats qui aident les participants à prendre conscience de la société dans laquelle ils vivent. Naomi Klein, auteure du best-seller La Stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre, était l’une des principales conférencières du colloque. Elle explique que les crises environnementales et financières sont parfaitement liées et que l’une ne sera pas résolue sans l’autre. Pour elle, PowerShift 2012 est une occasion unique de permettre aux militants de se rencontrer et aux mouvements de s’accroître. « Les idées et les actions sont les bases et nous devons poursuivre dans cette voie », affirme-t-elle. Elle ajoute que la société de consommation est un facteur majeur de ces crises et que les systèmes économiques doivent être revus afin de les atténuer.

L’événement PowerShift est aussi et surtout un lieu de débats. La centaine d’ateliers organisés durant la fin de semaine, animés par des étudiants, militants et représentants de syndicats ont encouragé les participants à échanger sur ces problématiques. Eric Waldvogel, étudiant au Collège Dawson de Montréal, est venu dans la Capitale nationale pour l’occasion. Il a participé aux ateliers sur l’éducation et la place des Indigènes au Canada. Pour lui, ces moments de débats sont importants : « J’aime être actif durant les discussions, elles me permettent d’acquérir des connaissances. Et puis les animateurs sont réellement passionnés par les sujets qu’ils abordent. »

La multiplicité des thèmes des ateliers et les différents discours des conférenciers ont aidé chaque participant à réfléchir sur ce qu’il souhaite pour son avenir et ainsi trouver la place qui lui est destinée.

Ce qu’on retient de PowerShift 2012

«  La lutte n’est pas en option, c’est une nécessité, voire une responsabilité citoyenne » – Gabriel Nadeau-Dubois, ancien porte-parole de la CLASSE.

« Les gens constatent le changement climatique à cause des tornades, des cyclones, des pipelines, ils sont choqués et en discutent. Le problème ne vient pas des citoyens mais bien des gouvernements qui ferment les yeux sur cette crise » – Naomi Klein, journaliste et écrivaine.

« Aujourd’hui, tous les chemins mènent au bureau du Premier Ministre » – Brigitte DePape, maîtresse de la cérémonie d’ouverture.

«  La majorité des citoyens canadiens ne se reconnaissent pas dans le gouvernement actuel » – Keira-Dawn Kolson, représente des populations des Denendeh dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada.

« Les racines du changement climatique sont les inégalités sociales » – Clayton Thomas-Mueller, maître de la cérémonie d’ouverture.

« Nous devons tous ouvrir nos yeux et nos oreilles et se rendre compte du problème. Nos leaders aussi doivent se sentir concernés » – Annie St-Georges, représentante des peuples algonquins.

« Après avoir pêché le dernier poisson, vous vous rendrez compte de l’ampleur du changement climatique » – Melina Laboucan Massimo, représentante des peuples indigènes.

« Ce ne sont pas seulement les jeunes qui vont faire bouger les choses, tous les citoyens doivent rejoindre nos mouvements et réclamer des mesures concrètes de nos gouvernements » – Joshua Kahn Russell, membre des mouvements pour l’équilibre écologique et la justice sociale.

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