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Prendre une pause ou pas ? 

Rédaction
3 juillet 2020

Crédit visuel : Archives

Par Clémence Roy-darisse – Journaliste 

L’idée de prendre une année de pause d’études universitaires est devenue particulièrement populaire due à la pandémie de COVID-19. Nombreux sont les étudiant.e.s du secondaire qui peinent à imaginer une rentrée en ligne et certains programmes comme les arts ou les curriculums scientifiques s’adaptent difficilement au virtuel. D’autres étudiant.e.s en milieu de parcours sont exténué.e.s, perdu.e.s et démotivé.e.s. Sous quelle forme et pourquoi prendre une année sabbatique ? 

Malgré le fait que de plus en plus d’étudiant.e.s y pensent, prendre une année sabbatique reste un stigma. Selon cet article de CBC, le trafic sur le site de l’association canadienne des années sabbatiques (Canadian Gap Year Association) a augmenté de 300% dans les derniers mois. Le ralentissement imposé par la situation pandémique pousse plusieurs personnes qui n’auraient jamais pensé à prendre cette pause, à finalement le faire. 

De plus, le rêve de déménager en résidence, de prendre des cours dans une grande classe, de participer aux initiations s’écroule. 

Prendre une « bonne » année sabbatique 

Malgré l’enthousiasme face à cette option, une bonne année sabbatique se planifie ; l’organisme à but non lucratif CanGap est une ressource précieuse pour y parvenir. Sa mission est d’accompagner les jeunes afin qu’ils vivent la meilleure année sabbatique possible. L’organisation offre également une certification d’année sabbatique pour contribuer à reconnaître cette étape comme formatrice et importante. 

L’organisme planifie, entraine et accompagne les jeunes dans cette année révélatrice et transformatrice. CanGap offre aussi une banque de données présentant différentes options pour une année de pause : bénévolat, stages, voyage à l’international. 

Leur chef, Michelle Dittmer, souligne qu’il est important de considérer certains points avant de prendre cette décision. Il faut notamment tenir compte des conditions de report d’une offre d’admission, et ne pas oublier de reporter la bourse d’admission, s’il y a lieu. 

L’anxiété est-elle en cause ? 

L’anxiété serait l’oeuf et la poule de l’année sabbatique. Selon cet article de Psychology Today, de nombreux.ses étudiant.e.s à la fin de leurs études secondaires sont épuisé.e.s de la pression de performance constante qui leur est exigée. Prendre une année de pause leur apparaît donc comme la solution à tout. 

Cependant, cette année de pause n’est valable que si elle les transforme, qu’elle leur donne la possibilité de se découvrir, d’être curieux et de véritablement apprendre à se connaître. Pour ce faire, un accompagnement de conseiller sensibilisé aux problématiques des jeunes est favorable. 

Après tout, l’université devrait être un lieu d’apprentissage où l’on est motivé.e par l’insatiable curiosité de quelque chose qui nous passionne, pas par la motivation d’être parfait.e et d’obtenir les meilleures notes. Ces chiffres, aussi hauts soient-ils, ne garantissent pas  un chemin tracé. 

Prendre une année sabbatique peut donc contribuer à réduire l’anxiété. Cependant, il est préférable de sortir de sa zone de confort, de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux intérêts, de voyager ; l’objectif est de sortir de cette routine qui emprisonne. Voyager dans un programme structuré est conseillé car cela permet de sortir de sa zone de confort tout en ayant le soutien nécessaire pour faire face aux difficultés d’adaptation. 

Plusieurs compétences peuvent être développées pendant une année sabbatique, notamment la résilience, l’adaptation, la communication. 

Que du beau sous le soleil ? 

Malgré l’opportunité de développement personnel que représente l’année sabbatique, il existe aussi des inconvénients. Notamment la perception sociétale de cette année comme étant une année de repos et de paresse. 

Le fait aussi d’avoir une année de « retard » sur les autres peut être décourageant. Certains programmes dans le monde imposent une limite d’âge pour l’admission ; il est donc primordial de vérifier le tout. 

Une année de repos peut aussi dissuader de retourner aux études. Toutefois, si le programme dans lequel l’étudiant.e est inscrit.e correspond véritablement à ses ambitions, les chances sont qu’il ou elle sera motivé.e à retourner sur les bancs de l’école. 

Certains peuvent être démotivé.e.s de retourner dans leur pays d’origine, fasciné.e.s par l’étranger. D’autres peuvent être fatigué.e.s des relations et rencontres superficielles qui résultent souvent d’un voyage en solitaire. 

Finalement, le coût financier d’une année sabbatique n’est pas à négliger, particulièrement si celle-ci représente un voyage à l’étranger et une pause du travail. Cependant, le coût de la vie dans de nombreux pays est bien moindre que celui du Canada ; cela peut donc être une chance d’économiser !

Ainsi, bien qu’il y ait des inconvénients, la pandémie aura peut-être permis à certains de se donner l’opportunité de prendre une pause bien méritée. Toutefois, vu le contexte, il n’est pas certain que les voyages soient permis, ou du moins, revenus à la normale. Reste donc à voir la forme que prendra cette année sabbatique. 

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