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Projet TGV Québec-Toronto : à toute vitesse vers la modernité ?

Charlie Correia
4 Décembre 2024

Crédit visuel : Hidaya Tchassanti — Directrice artistique

Article rédigé par Charlie Correia — Journaliste

Le gouvernement de Justin Trudeau devrait annoncer bientôt un nouveau projet de train à grande vitesse (TGV) reliant les villes de Québec et Toronto, en passant notamment par celles d’Ottawa et de Montréal. Si le projet se réalise, cela constituerait une première au pays.

La vitesse souhaitée du TGV serait de 300km/h, correspondant environ au double des actuels trains opérés par VIA Rail. Concrètement, cela permettrait de relier Montréal et Toronto en trois heures, contre 5h30 en voiture. Le train devrait passer par Toronto, Peterborough, Ottawa, Montréal, Laval et Trois-Rivières, pour finalement rejoindre Québec.

Enjeu environnemental

D’après le site du TGV, l’Agence canadienne d’évaluation d’impact ainsi que l’Office des transports du Canada sont deux des entreprises impliquées dans les nombreuses inspections gouvernementales effectuées sur le projet. Toujours d’après le site, plusieurs initiatives de sensibilisation et d’échange auprès des communautés et des populations autochtones auraient également été amorcées.

Selon la même source, ce projet offrirait une option de transport écologique, dont l’empreinte carbone est beaucoup plus faible que celle des voitures ou des avions. Konrad Gajewski, professeur titulaire du département de géographie, environnement et géomatique de l’Université d’Ottawa, précise qu’il y aura des impacts environnementaux directs à évaluer tout au long du trajet.

Il ajoute: « Il existe déjà de nombreuses lignes ferroviaires dans la région, et certaines pourraient peut-être être utilisées, même si elles devraient être modernisées pour être empruntées par des TGV. » Cependant, le TGV empruntera une voie réservée électrifiée qui reste à construire. Les émissions liées à la construction et à la maintenance du train sont élevées, mais seraient contrebalancées par l’achalandage des autres modes de transport. En termes d’empreinte carbone, le train demeure le moyen de transport le moins émetteur, insiste-t-il.

Perspective étudiante

La Rotonde a sondé l’avis des étudiant.e.s sur le sujet : environ trois répondant.e.s sur quatre étaient au courant du projet de TGV. Tou.te.s les répondant.e.s considèrent que ce projet est une bonne idée, et que l’itinéraire actuellement proposé facilitera leurs déplacements. Environ neuf répondant.e.s sur dix pensent en outre que le TGV sera bénéfique pour réduire les émissions de gaz à effets de serre.

Certain.e.s ont toutefois précisé que, malgré le fait qu’ils et elles soient en accord avec le projet et croient que l’idée est bonne, ils.elles considèrent qu’il y a un enjeu majeur au niveau de la crédibilité et de la confiance de la population envers le gouvernement. En effet, selon eux.elles, le fait de se lancer dans un nouveau projet, alors qu’il y a tant à faire au niveau du transport existant actuellement, pourrait être un choix questionnable.

Entre scepticisme et espoirs économiques

Si le coût final du projet demeure inconnu, plusieurs spéculations sont projetées, comme celle de 120 milliards de dollars. S’exprimant sur les antennes de Radio Canada, le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre s’est montré peu enthousiaste face à cette annonce à venir et a contesté les coûts réels qui pourraient être engendrés. Il s’est également questionné sur les impacts possibles sur les taxes et les impôts des contribuables.

Lucille Collard, députée provinciale d’Ottawa-Vanier et membre de l’Assemblée législative de l’Ontario, explique en entrevue avec La Rotonde que le projet du TGV pourrait avoir un impact considérable sur le commerce et le tourisme en Ontario. Collard espère que de tels investissements stimuleront la création d’emplois pendant la phase de construction et contribueront à la croissance économique à long terme, en connectant plus efficacement les communautés et en favorisant le développement régional.

« Prioriser une infrastructure ferroviaire moderne n’est pas seulement un investissement dans le transport, mais un investissement dans l’avenir de l’économie et de la qualité de vie en Ontario », ajoute la députée. En revanche, Collard exprime sa déception quant au retard du Canada par rapport à des pays comme le Japon et la Suisse en matière d’investissements dans des transports ferroviaires efficaces.

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