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Quand le gouvernement s’en fiche, les étudiants réagissent

Web-Rotonde
13 février 2012

SEMAINE VERTE DE LA FEUO

Sarah Lanthier | Journaliste Actualités
Twitter @SarahLanthier

La Semaine verte, encadrée par le Centre de développement durable de la Fédération étudiante (FEUO), se déroulait du 1er au 10 février derniers. Maintes activités étaient organisées pour dénoncer les 1,4 milliards de dollars investis chaque année dans les compagnies pétrolières sous forme de subventions du gouvernement du Canada.

Priorité aux pétrolières et crise environnementale

« Ces 1,4 G$ démontrent que la priorité du gouvernement canadien est aux pétrolières », affirme Tasha Peters, la coordonnatrice du Centre de développement durable de la FEUO. « La promotion du développement durable sur le campus passe aussi par le gouvernement », ajoute-t-elle.

Nykolai Bilaniuk, ingénieur privé à Ottawa pour le développement d’énergie alternative, explique que « nous sommes actuellement dans le pic pétrolier, mais nous ne le réaliserons que dans plusieurs années, lorsque nous manquerons déjà d’énergie fossile pour satisfaire notre consommation ».

Des alternatives vertes existent malgré une technologie déficiente, mais « le Canada ne s’intéresse pas aux énergies alternatives », ajoute-t-il. « Les liens entre le gouvernement et les pétrolières sont très forts », complète Tasha Peters. M. Bilaniuk admet que la technologie solaire et éolienne d’aujourd’hui ne peut satisfaire la demande énergétique actuelle.

Rien ne changera, sauf si…

« Le changement ne passe pas par le Parlement », soutient Brigette Depape, diplômée de l’U d’O en développement international, en commençant mercredi dernier l’atelier d’action directe dans un temps de crise environnementale. De son côté, Ghaith El-Mohtar Hannibal, président des Verts de l’U d’O dit : « Nous vivons une crise politique, et notre crise environnementale en est un symptôme.»

Selon lui, c’est une crise politique parce que « même si nous possédons tous les moyens de nous sortir de ce dégât [environnementale], nous continuons d’hypothéquer la prochaine génération. » « Les gens sont tannés de l’opposition politique aux nouveaux projets et désillusionnés de cette approche alternative », déclare Guillaume Laflèche, étudiant de l’U d’O en finances.

Ce faible espoir de voir le gouvernement changer de politiques environnementales motive plusieurs groupes d’étudiants à organiser différentes campagnes pour faire directement pression sur le gouvernement fédéral. D’autres préfèrent quant à eux travailler à des projets indépendamment du gouvernement.

Guillaume Laflèche a découvert plusieurs études qui démontrent l’abondance de vent dans le ciel, à environ sept kilomètres du sol. Ce vent suffirait à procurer 100 fois plus d’énergie que ce que l’humanité consomme actuellement, et ce, pour un dixième du prix. « Dans le monde, une vingtaine d’équipes travaillent à résoudre ce problème de comment récupérer ce potentiel énergétique », dit-il.

Les limites physiques des infrastructures compliquent toutefois la tâche des chercheurs. Par exemple, les éoliennes actuelles font environ une centaine de mètres de hauteur. Le défi consiste à trouver un moyen de rejoindre de puissants vents à moins d’une dizaine de kilomètres dans l’atmosphère. Depuis un an et demi, M. Laflèche met au point, seul, un prototype alternatif pour récupérer cette énergie éolienne de haute altitude. Guillaume Laflèche prévoit tester son projet le printemps prochain.

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