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Racisme : L’Université d’Ottawa a-t-elle une politique pour encadrer les actes de racisme?

19 octobre 2015

Par Yasmine Mehdi

Les dernières années ont vu leur lot d’incidents de racisme sur le campus; il y a eu l’affaire Rancourt, la polémique de la campagne In my Skin, puis la murale vandalisée dans le quartier Centretown. Il y a deux semaines, un autre incident s’est ajouté à la liste lorsqu’un homme barbouillé de noir, en blackface, s’est présenté au centre Minto. Que fait l’Université pour lutter contre de telles actions?

 

IL Y A DEUX SEMAINES : L’INCIDENT DE MINTO

 

Le soir du 3 octobre, un homme se rendait à la patinoire du Centre sportif Minto pour y disputer un match de hockey. Le récit semble tout à fait anodin à une différence près : l’homme avait couvert son visage de peinture noire pour avoir la peau plus foncée. En un mot, il portait une blackface.

 

Le principal concerné, qui n’est ni un étudiant ni un employé de l’Université d’Ottawa, aurait passé la journée à un événement de golf au cours duquel il s’était déguisé en Tiger Woods. Après qu’une étudiante l’ait dénoncé, on a demandé à l’homme d’essuyer son visage, ce qu’il a fait après s’être excusé.

 

Pour celle qui a vu les faits, ce n’était pas suffisant. Elle s’est donc rendue au Service de protection pour s’informer des politiques de l’Université quant aux actes de haine et de racisme. Le Service de protection lui a répondu vaguement qu’une telle politique devrait exister, mais qu’on lui donnerait plus de détails par courriel.

 

Sa requête a alors été transférée au Bureau des droits de la personne, où on lui a expliqué qu’il n’y avait pas vraiment de politique pour traiter ce cas. Déçue, l’étudiante a déclaré qu’elle aimerait « qu’il y ait une action concrète de l’Université contre le racisme, qu’elle reconnaisse le racisme comme un vrai problème ».

 

LE GRAND FLOU RÉGLEMENTAIRE

 

Sonia Nigam, directrice du Bureau, réfute les dires rapportés par l’étudiante en affirmant qu’une politique pour faire face à des incidents comme celui de Minto existe bel et bien : le Règlement 67a, pour la prévention du harcèlement et de la discrimination.

 

Pour beaucoup cependant, ce règlement ne va pas assez loin et ne concerne pas clairement les actes de racisme. Vanessa Dorimain, membre du Black Collective et v.-p. aux affaires étudiantes, affirme que « ce règlement est vague et nécessite encore beaucoup de travail ».

 

L’étudiante qui a dénoncé l’incident de Minto critique le Règlement 67a : « C’est dérangeant que le mot racisme n’apparaisse nulle part; c’est comme si on ignore le problème! »

 

La Black Student Leaders Association a quant à elle profité de la situation pour rappeler à la communauté étudiante qu’« il n’y a absolument aucune raison qui justifie le port d’une blackface. Même pas Halloween. Non seulement est-ce inapproprié et dégradant au vu de sa signification historique, mais cela démontre surtout une ignorance flagrante. »

 

Alors que l’Halloween est à nos portes, le seul fantôme qui hante l’Université d’Ottawa semble être celui du racisme, invisible pour l’administration, et pourtant bien présent, à en croire les dires de plusieurs associations.

 

 

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